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lien, né à Savigïiano en 1577, mort vers 1640. Il adopta la manière d’Annibul Carrache et exécuta un grand nombre de tableaux qu’on voit pour la plupart dans sa villa natale. On regarde comme son chef-d’œuvre la Descente de croix qu’il peignit pour l’église San-Dalmazio, à Turin. Les œuvres dé cet. artiste se recommandent par la correction du dessin, par la variété des figures, par le mouvement et la vie ; mais on lui reproche de ne pas avoir donné assez de grâce à ses têtes de femmes, assen de dignité àses tètes d’hommes 6t de manquer de vigueur comme coloriste.

, MOUNARl (Antoine), peintre italien, ne k Venise en 1665) mort vers 1750. Sous la direction d’Antonio Zanchi, il devint un peintre de talent et exécuta un assez grand nombre d’ouvrages, dont tes plus remarquables sont  :, Y Histoire d’Osias, dans l’église du Corpus Domini, à Venise ; David dansant devant l’arche et le Sacrifice de Saùl, à’ l’ancienne bibliothèque de Saint-Marc, dans la même villé ; la Multiplication des pains, à Saint-Pantaléon ; l’Amour et Psyché, au musée de Dresde.

MOLINATII (Gustave de), économiste belge, né à Liège en 1819. Il est le fils d’un ex-officier de l’Empire, qui se fixa à Bruxelles, où il exerça la médecine homceopathique. Il vint fort jeune à Paris et commença presque aussitôt à écrire dans les journaux d’opposition les plus avancés. De retour à Bruxelles après les événements de décembre 1851, il y fut ’ nommé professeur d’économie politique au musée de l’Industrie, puis il devint directeur de l’Economiste belge. Depuis lors, il est devenu un des rédacteurs les plus assidus du tournai des Débats. Cet écrivain est un des économistes les plus remarquables du temps et un partisan déclaré de la liberté. « M. de Molinari, dit Michel Chevalier, est un esprit hardi. Il va droit devant lui, suidé par la logique, imperturbablement ; cest de plus un grand travailleur. Il ne rabâche pas des exem* pies que d’autres auteurs ont relevés, les généralités qui ont traîné dans tous les livres. Ses recherches lui ont fourni des fuits nouveaux, des aperçus ignorés, qui donnent à son livre le cachet de l’originalité, mérite rare. C’est aux esprits de cette trempe qu’il est donné de faire avancer les sciences et de les accréditer. » M. de Molinari a beaucoup écrit. Nous citerons de lui : Des moyens d’améliorer le sort des classes laborieuses (1844, in-8o) : Études économiques (1846, in-18) ; Histoire du tarif ; les fers et les houilles (1847, in-Bô) ; les Céréales (1847, in-8o) ; les Soirées de la rué Saint-Lâzaré (1849, in-12), entretiens sur les lois économiques et défense de la propriété, ouvrage fort remarquable, où il embrasse l’ensemble des institutions économiques de la société ; les Révolutions et le despotisme (1853, in-iz) ; Cours d’économie politique (1855, in-8o). « L’auteur de ce cours, dit M. J.-J. Thomssen, s’est proposé de démontrer que l’immense domaine du travail

est gouverné par une loi supérieure qui agit incessamment et avec une irrésistible puissance pour maintenir un équilibre nécessaire entre les différentes branches et les différents agents de la production.’Il a voulu montrer que, sous l’impulsion de cette loi, l’ordre s’établit de lui-inéme dans le monde économique, comme il s’établit dans le monde physique, en vertu de la loi de la gravitation. C’est en se plaçant à ce point de vue très-élevé . que M. de Molinari, tout en résumant les leçons et les écrits des maîtres, rencontre à chaque pas des aperçus nouveaux et des déductions importantes qui lui appartiennent incontestablement en propre. Il prouve que lV-quilibre naturel, dont il constate l’existence, ne manque jamais de s’établir partout ou le travail et l’échange sont abandonnés à leur propre impulsion ; il prouve de même que, sous le régime de la liberté industrielle et commerciale, la richesse tend à se distribuer chaque jour plus équitablement entre les diverses classes de producteurs, comme entre les diverses catégories d’agents productifs ; en un mot, il aperçoit partout une loi d’équilibre agissant incessamment pour faire régner l’ordre dans la production et la justice dans la distribution des richesses. » Dans la deuxième édition de cet ouvrage, l’auteur a ajouté une leçon sur la propriété et refait, avec de nouveaux développements, les leçons sur la part du travail et la population. Dans le second volume, on trouve des aperçus pleins d’originalité sur les problèmes de la circulation et de la consommation.

M. Molinari a publié depuis lors : Conversations sur le cummerce des grains (1855, ïn-1 a> ; l’Abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres (1857, in-12) : De l’enseignement obligatoire (1859, in-12) ; Lettres sur ta Russie (1 SGI, in-12) ; Napoléon 111 publiciste (1861, in-12) ; Questions d’économie politique et de droit public (1861, in-12) ; le Congrès européen (1864, in-8o) ; Galerie des financiers belges (1860, in-18) ; le Mouvement socialiste et les réunions publiques avant te 4 septembre 1870 (1871, in-18) ; les Clubs rouges pendant le siège de Paris (1871, in-18J ; h. République tempérée (1873, iu-lS), brochure dans laquelle il se prononce pour cette forme de gouvernement. Enfin M. de Molitlari a publié un grand ntm’ bre d’articles dans le Courrier français, la Pairie, le Libre échangé, la Revue nouvelle, le Commerce, le Journal des économistes, YE- x çonomiste belge, dont il est directeur, la Jour-

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nal des débats, la Bourse du travail, journal qu’il a fondé avec son frère, etc. — Son frère, Eugène de Molinari, mort, en 1871, se fit recevoir avocat et s’occupa de matières économiques. Il devint rédacteur de la Revue trimestrielle belge-, de Y Economiste belge, de la Éourse du travail, dont il fut le principal fondateur, eto. Enfin, il a publié quelques écrits, entre autres l’Éducation des pensionnats (1857).

SiOLlrJÈ s. f. (mo-lï-nè). Comrri. Sorte de laine d’Espagne.

— Bot. Genre de plantes corymbifères.

MOLINE (Piërre-Loùis), littérateur et auteur dramatique français, né à Montpellier vers 1740, mort à Paris en 1820. Après avoir pria le diplôme de maître es arts à Avignon, il se rendit à Paris, y étudia le droit et devint avocat au parlement ; mais il délaissa presque aussitôt le barreau pour s’occuper de travaux littéraires. Lorsque éclata la Révolution, il en adopta les principes avec chaleur et devint, en 1793, secrétaire-greffier de la Convention nationale. Après l’expiration de la session conventionnelle, il rentra dans la vie privée. Écrivain très-fécond, itiais dépourvu d’imagination et de talent, il a composé un grand nombre d’ouvrages, surtout de pièces de théâtre, consistant en drames, comédies de mœurs, opéras ahacréontiques,

vaudevilles, sans-eulottides, intermèdes do circonstance. Nous nous bornerons à Citer parmi ses ouvrages oubliés : la Louisiade ou le Voyage de saint Louis en terré sainte, po8me héroïque (Paris, 1763) ; les Amours champêtres, contes-(Paris, 1764) ; Recueil d’ariettes et de romances (Pau, 1766) ; Anne de Boulen à Henri VIII, héroïde (n68) ; Dinville ou les Catastrophes amoureuses (1770) ; Histoire du grand Pompée (1777, 2 vol.), etc. Parmi ses pièces de théâtre, nous mentionnerons : les Législatrices, comédie en un acte (1765) ; Thémistoclé, tragédie en cinq actes (1766) ; Orphée et Eurydice, opéra en trois actes (1774) ; l’Arbre enchanté, opéra-comique (1775) ; le Duel comique, opéra-comique (1776) ; Ylûconnite persécutée, comédie (177e) ; Ariane dans Vile de Naxos, opéra (1782) ; la Discipline militaire du Nord, drame en quatre actes et en vers libres (1782) ; l’Amour anglais, comédie en trois actes (1788) ; la Réunion du 10 août ou Inauguration de la République française, sans-culottide en cinq aetes (1793) ; le Naufrage héroïque du vaisseau le Vengeur, opéra (1795) ; le Mariage secret, opéra-comique, mis en musique par Cimarosa (1802) ; les Amours de Vénus et de Mars, opéra-comique (1806) ; Roméo et Juliette, tragédie lyrique en trois actes (1806) ; Amour et Psyché, comédie (1807) ; le Premier navigateur, comédie (1807), etc.

MOL1NE DE SAINT - YON (Alexandre-Pierre), général, homme d’État et écrivain français, né à Lyon en 1786. En sortant de l’École militaire do Fontainebleau, il fut nommé sous-lieutenant (1805), prit successivement part aux campagnes d Autriche, de Prusse, de Pologne, puis passa en Espagne, reçut Une blessure à Sain^Jean-de-Luz (1S13) et revint peu après en France avec le grade de chef d’escadron. Au commencement des Cent-Jours, Mûline de Saint-Yon devint officier d’ordonnance de Bonaparte et assista à la bataille de Waterloo. Pendant toute la durée de la seconda Restauration, il resta à, la demi-solde. Il s’occupa alors de littérature, composa diverses pièdes de théâtre, qui furent représentées sou3 le voile de l’anonyme, et fut réintégré dans le service actif de l’armée après la révolution de 1830. Nommé successivement colonel en 1831, maréchal de

Camp en 1835, lieutenant général en 1844, directeur du personnel et des opérations militaires, pair de France (1845), il reçut cette même année le portefeuille de la guerre qu’il conserva jusqu en mars 1847. Le gouvernement provisoire de 1848 le mit d’ofrice à la retraite. Outra un grand nombre d’articles insérés dans divers recueils et journaux, on a de M. Molirie dé Saint-Yon : Ypsiboé, opéra en cinq actes (1824) ; François I^’ à Chambord-, opéra eii deux actes (1830) ; Mathilde ou les Croisades, opéra en trois actes ; les Aveus : indiscrets, opéra-èoinique (1831) ; les Anton» de Charles II, comédie en cinq actes et en vers ; Fragments de l’histoire militaire de France ; guerres de religion de 1585 à 1590 (1834, in-4») ; Notice historique sur le prince Eugène, dalis le Panthéon français (1838) ; les Deux Mina, chronique espagnole du xixe siècle (1840, 3 vol. in-8o) ; Histoire des comtes de Toulouse (1850-1861, 4 vol. in-S»).

moliné s. m. (mo-li-né). Bot. Genre de plantes, de la famille des solanées.

MOLINËLLl (Jean-Baptiste), théologien italien, no à Gênes en 1730, mort en 1799. Il entra dans la Congrégation des Ecoles pies, puis professa successivement la philosophie et la théologie à Ûneille, à Gênes, à Rome (1769), qu’il quitta en 1777 pour retourner dans sa ville natale. Le sénat de Gènes le nomma un de ses trois théologiens. Molinelli fut du nombre des patriotes qui se montrèrent favorables à la révolution de 1797. On a de lui : Thèse sur les sources de l’incrédulité et sur les vérités de la religion chrétienne (Rome, 1777) ; Traité de la primauté du pape (1788) et des brochures en faveur du système démocratique publiées sous le titre de : le Préservatif contre ta séduction f Du

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droit de propriété des Églises sur les biens ecclésiastiques.

MOLINEB1 (Jean-Antoine), peintre italien, V. Molinari.

MOLlMiT (Jean), poëte et chroniqueur français du xvo siècle, né dans le Boulonais, mort àValenciennes en 1507. Étant devenu veuf, il entra dans les ordres, obtint un eanoriicat à Valenciennes, succéda à son ami Georges Châtelain, comme historiographe de la maison de Bourgogne et reçut le titre de bibliothécaire de Marguerite d Autriche. Les beaux esprits de son temps le considéraient comme leur maître ; mais ses ouvrages ne justifient pas sa réputation. Dépourvu de goût et d’imagination, il n’eut d’autre mérite qu’une grande facilité. Oh it de lui : une traduction en prose du Romande ta Rose ;Faits et dits, contenant plusieurs beaux traictés royaux ; une Chronique (1474-1504) ; l’Art de rimer, etc.

MOLINETTI (Antoine), anatomiste italien, né à Venise au commencement duxvno siècle, mort dans la même ville en 1675. Il fit ses études médicales à Padoue, et, après avoir passé son doctorat, il vint se fixer dans sa ville natale, où il acquit une telle réputation qu’en 1649 il fut appelé à Padoue pour y occuper la première chaire d’anatomie, laissée vacante par Verling. Il conserva cette chaire jusqu’en 1667, époqua où il succéda àLioetti comme premier professeur de médecine théorique. Molinetti n’a laissé que sa thèse inaugurale et les deux ouvrages suivants : Dissertations anaibmiae elpathologicmde sensibus et eorum organis (Padoue, 1669, in-4o) ; Dissertationes anatomo-pathologicB, quibus corporis humani partes, morbique divexantes singulas describuniur et explicantur (Venise, 1675, in-4o).

MOLINETTI (Pierre-Paul), chirurgien italien, né à Bologne en 1702, mort le 15 octobre 1764. Il fit ses études dans sa ville natale et, quelques années après avoir été reçu docteur, il fut nommé professeur en médecine et en chirurgie, chirurgien de l’hôpital de Sainte-Marie-de-Vie et associé étranger dé l’Académie royale de chirurgie de Paris. Ses travaux sont insérés dans les Mémoires de l’institut de Bologne, et ont pour titre :£#périences analomiques (1731) ; Sur une femme morte à la suite de longs et fréquents vomissements (1731) ; Sur la fistule lacrymale ; Sur un anévrisme du bras (1745, in-4o) ; Sur la blessure dû tendon d’Achille ; Sur les effets qu’on observe en liant et en coupant tes nerfs d’un animal vivant (1725) ; De la luxation de t’os hyoïde ; Programma ad publicam chirurgicarum opérationum in cadaveribus ostensionem (Bologne, 1742).

MOL1NEUS (William), physicien anglais.

V. MOLTKKUX.

MOL1NI (Joseph), libraire et bibliographe italien, né à Florence en 1772, mort dans la méine ville en 1856. À l’exemple de son oncle, il se fit éditeur et libraire, publia, de 1820 h. 1836, un grand nombre d’éditions’ d’autours italiens et renonça au commerce dans un âge avancé. En 1840, le grand-duc de Toscane le nomma conservateur de la bibliothèque Palatine. Les plus remarquables publications de Moliui sont : liibtioteca portatile, contenant un grand nombre d’ouvrages estimés ; PoettS latini veleres (1829, in-8o) ; le Carteggio inedilo d’artisti dei secoli xiv, xv e xvi (1839, 3 vol. in-S°) ; les Œuvres de Laurent de Médicis (1825, 4 vol. in-4o) ; les Œuvres de l’Arioste, de 7’asse, etc. Dans des voyages qu’il avait faits à Paris, Molini avait recueilli des pièces historiques, qu’il publia sous le titre de : Document i distoria itatianacopiatisugli originali esistenti inPariyi (1836-1837,2 vol. inS°). Il a laissé enfin un grand nombre de manuscrits, dont quelques-uns ont été mis au jour par sou fils, sous le titre à’Operétte bibiiografiche (Florence, 1858, in-8o).

MOLINIE s. f. (mo-li-nt — du nom de Molina, botan. espagn.). Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées. Il On dit aussi

MOL1NÉB.

MOLINIEN, lENNEadj. (mo^li-riiain, iè-ne

— du jésuite Motïna). Théo !. Qui appartient aux molinistes ou à leurs doctrines.

MOLIMEK (Guillaume), célèbre troubadour languedocien, né probablement à Toulouse. Il vivait dans cette ville au xiv" siècle et devint chancelier du Collège du gai savoir, dont l’Académie des Jeux floraux tire son origine. En 1348, il fut chargé par les membres de la compagnie littéraire qu’il présidait de composer une poétique, destinée à servir de règlo et d’exemple a tous les troubadours j et intitulée les Lois d’amour (lus Legs d’amors). Pour accomplir dignement sa tâche, Molinior s’était entouré d’habiles collaborateurs. Citons en passant Barthélémy Yzulginer, chevalier hardi et agréable soutien du gai savoir ; Jean de Seyra, toujours prêt a répondre aux difficultés des niauiteneurs ; Raymond Cabana, natif de Condom, bachelier es lois. Ce livre, ajoute Molinier5 devait être soumis encore à l’approbation de plusieurs hauts personnages,

parmi lesquels nous signalerons : Guillaume Bragusu, «. vrai modèle do la science du droit canon et vicaire général de Toulouse ; » Guillaume Bernard, « maître d’honneur dans la science des choses divines ; » le philosophe Philippe, surnommé l’Eléphant, etc.

ûtOLI

Les Lois d’amour, précieux monument de ta littérature romane, comprennent trois livrés : les chapitres dû premier livre sont très-nombreux. « Dans le second livre, dit le savant du Mége, l’auteur s’occupe spécialement de la poésie romane, et i) n’existe peut-être nulle part des renseignement :) aussi curieux sur les formes de notre littérature méridionale. On pourrait donner à cette partie de las Legs d’amors, le titre d’Art poétique. » Le troisième livre traite de la grammaire et avec beaucoup de succès. ■ À une époque où la littérature de la langue romane n’avait pas dé règles bien déterminées, les Lois d’amour durent exciter un enthousiasme général dans tous les pays où là liiL~r£ du Midi était honorée. » Ce curieux ouvrKge est en prose, mais chaque règle est ordinairement suiviB d’un exemple en vers. On y trouve de l’érudition, de l’ordre, de la netteté, mais peut-être une trop grande abondance de comparaisons et de métaphores. Les Lois d’amour parurent pour la première ’ fois en manuscrit en 1356. Elles ont été imprimées à Toulouse en 1841-1842-1843 (3 vol.).

MOL1N1ER (Étienne), prédicateur français, né à Toulouse, mort en 1650. Il avait exercé la profession d’avocat près du parlement de sa ville natale, lorsqu’il entra dans les ordres, se fit recevoir docteur en droit civil, en droit canonique, en théologie, et s’adonna avec le plus grand succès à la prédication en Provence et à Paris. Ce fut lui qui fut chargé de prêcher devant Louis Xill lors du sacre de ce prince en 1610. Mobilier était très-lié avec Mlle de Gournay, la fille adoptive de Montaigne. Il a publié plusieurs recueils de sermons, qui attestent son vaste savoir, notamment : Sermons pour les dimanches de l’année (Toulouse, 1631, 2 vol. in-8o) ; Sermons sur le mystère delà croix (1635) ; Sermons pour le carême (1650, 2 vol.), etc. ; Œuvres mêlées (1651, in-8o), comprenant des discours académiques, un panégyrique de Louis XILL etc.

MOLINIER (Jean-Baptiste), prédicateur français, né à Arles en 1675, mort à Paris en 1745. Il abandonna le service militaire pour se faire prêtre, entra en 1700 dans la congrégation de l’Oratoire, s’adonna à renseignement, puis se tourna vers la prédication et se Ht entendre avec sucées à Paris, aiiisi. que dans les principales villes de France. Molinier parlait avec beaucoup d’énergie, de féu, de dignité et dé naturel, mais il manquait de goûc, de Sorte que son style est incorrect, inégal ; tantôt il s élevait jusqu’au sublime, tantôt il se traînait dans la banalité. Lorsqti il travaillait ses sermons, il égalait les plus célèbres prédicateurs de son temps ; mais, le plus Souvent, il se Hait à sa facilité, se livrait à l’improvisation et tombait alors dans de grands écarts de goût. En 1720, il abandonna l’Oratoire, se retira à Sens, mais il revint bientôt à Paris pour y recommencer ses prédications. L’archevêque Vintimille lui ayant défendu de prêcher, il se mit à composer un certain nombre d’ouvrages de piété. Nous citerons de lui : Sermons choisis (1732-1734, 9 vol.) ;Panégyriques(n3i-n3i,3 vol.) ; Discours sur la vérité de la religion chrétienne (1732-1734) ; Prières et pensées chrétiennes, souvent réimprimées ; des traductions de l’Imitation et des Psaumes, etc.

MOLINISME s. m. (mo-li-ni-sme — du jésuite Molina). Théol. Opinion de Molina et de ses sectateurs sur la grâce.

— Encycl. Nous avons exposé ailleurs, d’une façon sommaire, les opinions de Molina sur lu grâce ; nous allons développer ici avec plus de détail cette doctrine, qui fut inspirée au savant jésuite par le désir de concilier la grâce avec le libre arbitre. Nous avons fait comprendre, au même mot grâce, l’énorme difficulté que l’on doit rencontrer dans un pareil dessein et combien il est malaisé, pour accorder la grâce et la raison, de naviguer sans naufrage entre le fatalisme et le libre arbitre, tour à tour condamnés par l’Église. À cet égard, la tentative de Molina mérite d’être signalée et, sans revenir sur l’histoire de cette célèbre doctrine, il est bon de rappeler que, longtemps discutée, lungtemps critiquée, portée plus d’une fois devant le tribunal de l’Église, elle ne fut jamais condamnée et compta même parmi ses partisans les plus illustres d’entre les théologiens ;

Molina a exposé son système dans un ouvrage publié à Libourne en 1588 et intitulé : De tiberi arbitrii cum gratis donis concordia (Alliance du libre arbitre avec les dons de la grâce). Voici, en résumé, la doctrine de Molina. Dieu, par la science de simple intelligence, par la vue intuitive qu’il a de toutes choses dans un perpétuel présent, voit tout ce qui est possible ; comme-il n’y a pour lui ni passé ni avenir ; l’ordre infini des choses possibles est immédiatement présent ù son intelligence. De plus, par la science moyenne, il voit ce que, dans choqua ordre des possibilités infinies, chaque créature fera librement, à la condition que Dieu daignera lui accorder telle ou telle grâce indispensable, ce qu’il peut d’ailleurs lui refuser. Dieu, et c’est la une vue qui a été reprise plus tard par Leibniz, dans sa Tkéodicee^ veut sauver tous les hommes, mais il ne le veut que d’une volonté antécédente ; une condition est nécessaire à la réalisation de cette volonté : c’est que les hommes voudront eux-mêmes se