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Parmi les morceaux les plus méritants, nous citerons le duo de femmes : Chère enfant, je te remercie ; l’air de Jean : Dès qu’on a quitté les travaux ; le finale du premier acte, qui a un caractère champêtre ; le morceau d’ensemble vraiment dramatique du second acte : Cessez de vous contraindre, et la romance de Jean qui ouvre le troisième acte : De son amour voilà le gage. C’est un ouvrage bon à consulter pour se rendre compte d’un des courants littéraires et artistiques de ce temps.

MENTSCHIKOFFouMENCHlKOF(Alexandre-Sergewitch, prince), amiral et homme d’État russe, descendant direct du précédent, né à Saint-Pétersbourg en 1789, mort dans la même ville en 1869. Il entra dans l’armée à l’âge de seize ans et fut, peu de temps après, nommé attaché d’ambassade à la cour devienne. En 1812, il devint aide de camp de l’empereur Alexandre Ier, et conserva ce poste pendant quatre ans. Il fit ensuite plusieurs campagnes et obtint fort jeune le grade de général. À la paix, il se jeta dans la politique et se mit à la tête du parti qui cherchait à reconstruire en Grèce l’empire des Paléologues. Ce but n’ayant pas obtenu l’assentiment de l’empereur, il se retira a’vec Capo d’Istria et Strogonoff. Lorsque Nicolas monta sur lb trône, il rappela le général Mentschikoff et l’envoya en mission extraor. dinaire auprès d’Abbas Mirza, schah de Perse. Mais les négociations furent rompues par suite d’une révolte qui éclata dans l’armée russe, et l’envoyé russe faillit rester au pou. voir du schah. Il parvint cependant a s’échapper et arriva assez à temps à l’armée pour prendre part aux premiers combats. Il reçut bientôt (1824) le commandement d’une division et prit la ville d’Anapa. Revenant ensuite en Turquie, comme commandant en chef, il vint mettre le siège devant Varna ; mais il reçut une blessure fort grave et dut céder le commandement au prince Woronzoff. Bientôt après, il fut nommé vice-amiral et chef d’état-major de la marine russe, alors dans un grand état d’abaissement, et, de concert avec le grand-duc Constantin, il entreprit de la relever. Il fut nommé en 1831 au gouvernement de Finlande, reçut en 183* le titre d’amiral, et accepta en 1836 le portefeuille de ministre de la marine.

Lorsque, .en 1853, la question des lieux saints amena un conflit diplomatique entre la Porte et le cabinet de Saint-Pétersbourg, le prince Mentschikoff fut chargé par son gouvernement de se rendre en Turquie, en qualité d’ambassadeur extraordinaire, et d’exiger du gouvernement ottoman qu’il reconnût a la Russie le droit de protectorat sur les populations de religion grecque habitant son territoire. Le choix d’un tel diplomate était significatif. Il était évident que l’empereur Nicolas, voulant réaliser les rêves de Pierre le Grand, cherchait une occasion de faire la guerre au sultan, et l’événement ne tarda pas à le prouver. Arrivé à Constantinople, Mentschikoff se rendit en paletot gris à l’audience solennelle du sultan, ce qui fit scandale. Après avoir débuté par l’insulte, il finit par la menace et quitta Brusquement Constantinople, le 21 mai, après avoir signifié à la Porte un ultimatum impérieux et arrogant. Peu après, la guerre éclata. Nommé alors gouverneur do Crimée, il contribua par ses mesures à l’anéantissement d’une partie de la flotte turque à Sinope ; mais ses succès s’arrêtèrent là, et bientôt, malgré sa superbe confiance, il fut vaincu à la bataille de 1 Aima par les armées alliées et forcé de se réfugier derrière les murs de Sébastopol, qu’il fortifia à la hâte et dont il combla le port en y coulant bas une partie de la flotte russe. Vaincu une seconde fois à Inke.rnuinn, désolé de la mort de l’empereur Nicolas, il tomba gravement malade et, en mars 1855, il fut remplacé dans son commandement par le prince Gortschakoff. Au mois de décembre de la même année, il fut chargé do la défense de Cronstadt, qu’il fortifia avec le général Todtleben, et revint à Saint-Pétersbourg eu avril 185G. Depuis cette époque jusqu’à sa mort, le prince Mentschikoff resta sans commandement effectif. Il passait pour le chef de l’uncien parti russe, c’est-à-dire du parti opposé à toutes les réformes suggérées par les idées modernes. C’était un homme d’une humeur brusque et fantasque, mais un homme d’esprit et un très-u’gréablo causeur. On a cité de lui un grand nombre de bons mots plus ou moins authentiques. Son faste de nabab lui avait acquis une assez grande popularité à Saint-Pétersbourg. On raconte qu’à l’occasion de la fête de Noël il fit venir de ses terres de Riga un pin gigantesque, aux branches duquel il attacha pour 250,000 roubles de bijoux, et il les offrit aux dames du grand monde. Comme général, il n’a montré que des talents secondaires. Comme on le pressait d’aUaquer les troupes alliées, campées devant Sébastopol, il répondit : à Que nos soldats se reposent ; les généraux Janvier, Février et Mars feront bien mieux nos affaires que toutes las attaques possibles, »

MENTULAGRE s. f. (man-tu-la-gre — du lat. mentula, verge ; et du gr. agra, prise). Pathol. Erection spasmodique de la verge.

MENTULE s. f. (man-tu-le — du lat. mentula, [>éiiis. D’après Aufrecht, mentula est le diminutif du mot sanscrit pramaiiiha, l’agitateur, le bâton qu’on faisait tourner dans le creux d’un morceau de bois pour produire du

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feu, bâton qui est sans cesse comparé, -dans le Bigvéda, à un phallus. Pictet n’explique pas le mot latin tout à fait de la même façon. Selon lui, mentula se rattache à un nom aryen de la batte à beurre. (Je nom de la batte à beurre se rapporte, comme le prumantha indiqué par Aufrecht, à la racine sanscrite math, manth, agiter, produire en agitant, racine qui a des affinités étendues dans toutes les langues de la familie). Annél. Nom vulgaire d’une espèce de sangsue de mer. il On rappelle aussi mentule marinu.

. MENTZEL (Christian), médecin, naturaliste etsinologue allemand, né dans la Marche de Brandebourg en 1622, mort à Berlin on 1701. Après avoir visité la Pologne, l’Italie, les Iles de la Méditerranée, il prit le grade de docteur en médecine à Padoue, puis s’établit à Berlin. L’électeur de Brandebourg le nomma sou premier médecin en 1658, et Mentzel remplit ces fonctions pendant trente ans. Pendant.les dernières années de sa vie, il s’occupa particulièrement de l’étude du chinois. Mentzel était en relations épistolaires avec les principaux savants de son temps, et faisait partie do l’Academie des Curieux de la nature. Ses principaux ouvrages sont : Pinax botanonumos poluglottos sive index nominum plantarum muttilinguis (Berlin, 1682, in-fol.) ; Sylloge minutiarum lexici lalino-sinico-charactenstiçi ex autoribus et lexicis Chinensium eruta (Nuremberg, 1685, in-4o) ; Chronologie abrégée des Chinois (Berlin, L696, in-4o), le premier ouvrage de ce genre qui ait été publié en Europe ; Icônes arborum, frucluum et herbarum exoticarum (Leyde, in-*°), etc. Il a laissé en outre plusieurs. ouvrages manuscrits, entre autres : Dietionarium smicum (9 vol. in-fol.)

MENTZEL (Balthazar), mathématicien et astronome allemand, fils du précédent, né à Rinleln en 1651, mort en 1727, Il professa les mathématiques à. l’université de Giessen (1676), puis au gymnase de Hambourg (1696). Nous citerons 3e lui : Posiliones arithmeties, l/eometricx et astranomiez (Giessen, 1682-1692, in-4») ; De immobilitate terris (Giessen, 1G89) ; Porismata geoarapkiça et astronomica (Giessen, 1691), etc.’

MENTZÉLIA.CÉ, ÉE adj.’ (msin-tzé-li-a-sé — vaà.mentzétie).’Bot. Qui ressemble à une mentzélie.

— s. f. pi : Bot. Tribu de la famille des basées, ayant pour type le genre mentzélie.

MENTZÉLIE s. f. (main-tzé-lî — de Mentzel, nom propre d’homme)^’ Bot. Genre de plantes, de la famille des loasées, établi par Linné pour des herbes de l’Amérique tropicale : iVbs jardins h’'ont-ils pas obtenu de la flore mexicaine les beaux dahlias, l’hélicanthus et la délicate mentzélie ? (Larenaud.)

— Encycl. Les menlzélies, sont dés plantes annuelles ou vivaces, couvertes de poils rudes et urtieants ; elles croissent dans les régions chaudes et tempérées de l’Amérique. Les espèces que renferme ce genre, bien que très-peu nombreuses, présentent néanmoins entre elles d’assez notables différences pour qu’on ait pu les répartir en plusieurs sections. La mentzélie rude a des feuilles alternes, des Heurs jaunâtres, réunies en petit nombre à l’extrémité des rameaux ; le fruit est une capsule cylindrique et polysperme. D’autres espèces ont les fleurs d un rouge brique. La mentzélie de Lindley dépasse rarement om,50 de hauteur ; sa tige rameuse, blanchâtre, : orte des feuilles alternes, diversement découpées, et da grandes fleurs d’un jaune orangé ; cette belle espèce croit en Californie.

MEiSTZEU (Balthazar), théologien allemand, né à Allendorf. en 1565, mort en ’1627. Il fut’professeur de.théologie à Marbourg et à Giessen, et se distingua moins pur son savoir que par la violence de sa polémique incessant econtré les catholiques, d’une part, et les’, calvinistes, de l’autre. On cite de lui : lixegesis Augustance confessionis (Giessen, 1613, in-12).

MENTZUU, écrivain allemand. V. Fischart (Jean).

MENU, UE adj. (me-nu, ù — lat. minutits, do minuere, uinoindrir, verbe dérivé de minus, inoins, qui, avant d’être adverbe, a dû être adjectif, ainsi que son similaire grec minus, petit, exigu, court, faible, de la racine sanscrite ma», mand, rapetisser, restreindre, d’où aussi le sanscrit manu/c, moins). Mince, délié, petit, qui a peu de volume : lia les jambes fort menues. L’herbe est fort menue. Allumons du feu avec du menu bois. Il faut découper ces viandes en menus morceaux.

— Par ext. Peu-important, peu considérable : Cela m’a coûté tant, sans compter les .mends frais.

—'Menu peuple, Classe inférieure du peuple : On n’a pas assez d’égards pour le men’u peuple ; c’est là partie la plus misérable qui page toutes les charges. (Vauban.)

—• Menu’ bétail, Moutons, brebis et chèvres, par opposition à gros bétail, tel que bœufs et chevaux..

Menu plomb, Petit plomb de chasse.

Menue monnaie, Monnaie, de cuivre ou de billon : On a trouvé sur lui vingt francs en or et quelque menue monnaie.

Menus plaisirs, Dépenses d’agrément, de

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fantaisie : Son père. lui donne tant par, mois pour ses menus plaisirs. Il Dépenses de la couronne ayant pour objet les cérémonies, les fêtes : Intendant des menus plaisirs,

Menus suffrages. Petits profits attachés à une charge. Il Vieille locution empruntée à la liturgie.

— Liturg. Menus suffrages, Oraisons qui se disent après l’office. Il Courtes prières qu’on dit par dévotion., ..

— Hist. relig. Frères menus, ’ Ancien nom des frères mineurs..1 a.

— Féod. Menue dtme ; Dlnie perçue sur les grains. *

— Chasse. ’ Menu gibier. Gibier dé petite taille, comme lièvre, perdrix, caillé, etc. Il Menus droits, Oreilles, mufle, daintiers et nœuds du cerf

— Art culin. Menus droits, Issues de certains animaux dont on fait des ragoûts. Il Menu rôt, Petits oiseaux rôtis.

— Anp. jurispr. Menues nécessités des tribunaux, Divers établissements qui sont annexés aux tribunaux pour la commodité du personnel..—• ’■ -..".■ :*i.

— Eaux et for. Menus marchés, Bois que les officiers de maîtrise pouvaient vendre sans autorisation du grand maître.

— Mar. Menue mdtui-e, Mâts de perroquet et de cacatois, avec leurs vergues et tous leurs accessoires. Il Menues voiles, Voiles de la menue mâture. ’ '

— Agric. Menue paille, Balles et débris détachés par le battage.

— s. m. Bas peuple : Ce sont des gens du

MENU. ’.

— Détail, énumeratiori des mets à servir dans un repas : Faire le menu d’un repas, ’ — Petites’pièces de lingerie.

Par le menu, Avec détail : // a tenu, feuilleté, décrit et noté par. le menu chaque page de ce petit volume. (P.-L. Courier.)

— Techn. Petit diamant taillé, en rose ou en brillant. Il Nom donné, dans plusieurs houillères, à la houille réduite en petits fragments qui né sont pas plus gros qu’un œuf de poule.

Il Nom donné, dans certains marais salants, au sel blanc qui Se montre, sous forme de crème légère, a la surface de l’eau, dans les aires ou œillets : Le menu est la propriété des ouvriers ou sauniers, à qui les paludiers ou maîtres l’abandonnent pour salaire, (Girnrdin.)

. — Ichthyol. Nom vulgaire, d’une espèce de cycloptère..

— Adv. En petits morceaux : Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites au roi que le pré que vous fauches appartient à monsieur le marquis de. Carabas, vous serez tous hachés menu comme chair à pâté. (Perrault.) Le sol le plus productif est celui dont les molécules peuvent être divisées plus menu. (Raspail.) ’

— En caractère^ fort déliés, fort petits : Écrire fort menu. ’., — Trotter menu. Marcher vite et à petits pas : Hector lorgnait une petite femme qui traversait le péristyle en trottant menu. (A., Paul.) " , .. ’, ’ /

Dru et menu, Beaucoup et, vigoureusement : Dâtonner quelqu’un dru. et menu.

— Syn. Menu, délié, fliî, etc. V. DÉLIÉ. —Art culin. V. REPAS. "’ ■ ■

Mçnus-PiniBiri (théâtre des), ouvert le 15" décembre 1866. Ce gentil petit théâtre, situé boulevard de Strasbourg, à Paris, est construit sur l’emplacement de l’ancien café-concert du jxixe siècle., La salle des Menus-Plaisirs est’ confortable, suffisamment spacieuse et décorée avec goût. Elle contient neuf rangs de stalles dorchestre, .un parterre, un rang de baignoires et trois rangs de loges ou de galeries. Sa forme élégante et sa décoration font honneur à l’architecte, M. Lehmann. On y joue le vaudeville, l’opérette à spectac)e, -et les « pièces il, femmes.-• Ses commencements ont été assez difficiles ; mais deux succès obtenus’ coup sur coup le tirèrent d’affaire et le mirent hors de page : les Petits Crevés, grand vaudeville dont le titre indique suffisamment le genre, et Geneviève de Êrabant, opérette de M. Offeubach. Nous devons citer aussi, dans le nombre des pièces jouées à ce théâtre, les Croqueuses de pommes, ’ dont la charmante musique a été composée par M. Delfès. •

Parmi les artistes qui se sont fait applaudir sur cette petite scène, nous citerons MM. Daniel Bac, Gourdon, Paùl’Ginet, M1*" Mardis, Marchand, Milla, Brigitte" Aubry, Rose Bruyère, etc. •■■■■•- ’••■

MENU DE CHOMORCEAU (Jean-Étienne), littérateur français, né à Villenèuvé-sur-’Yonne (Champagne) en 1724, mort dans la même ville en 1802. Il était lieutenant au bailliage de sa.ville natale, lorsqu’il fut élu député aux états généraux en 1789. Menu y joua un rôle très-effacé, s’associa aux idées conservatrices de la droite de l’Assemblée, subit une assez longue détention sous la Ter- ; reur, puis vécut complètement’dans la retraite. Outre des poésies, légères insérées dans le Mercure, on a de. lui un poème héroïque intitulé Renaud (Paris, ’1784, 2 vol. in 3°), dont le style ne manque pas de verve.

MENUA1LLE s. f. (me-nu-a-lle ; Il mil.rad.-menu)’. Quantité de1 petites choses sans valeur : Que voulez-vous que jé^fassè dé toute

Cette MENUAILtE ?

, —.Quantité de petito monnaie : Payer en

MENUAILLE,

— Quantité de petits poissons : Faire une matelote avec de la menuaille.

— Econ, rur. Vers à soie affectés de gattine.

MENUCHON s. m. (me-nu-chon). Bot. Nom vulgaire du mouron des champs. Il On l’appelle aussi MENUET.

MENUEL s. m. (me-nu-èl). Ancienne espèce de cor de chasse.

MENUET s. m. (me-nu-è — rad. menu, à cause des petits pas de cette danse). Chorégr. Espèce de danse grave, à figures, qu’on dansait sur un air à trois temps : Danser un mr nukt. Quoique leste et bien pris dans met taille, jé’n’e pus apprendre à daiiser un menuet. (J.-J, Rouss.)

— Mus. Âir sur lequel on exécutait la danse de menuet : Composer, jouer mii menuet : il Morceau qui suit Vandante d’une symphonie ou d’un quatuor.

— Bot. Syn. dé menuchon.

— Encycl.. Chorégr..Le menuet.est une danse originaire du Poitou, qui fut très-célèbre au iym« siècle, ainsi que l’air sur lequel elle s’exécutait. Aujourd’hui, le menuet ne se danse plus, et n existe plus, au point de vue chorégraphique, qu’à l’état, de souvenir. il nous faut donc rappeler ce qu’il était sous ce rapport, après quoi nous nous en ôccupérons en ce qui concerne la musique.

"’/Compan, ’l’auteur du Dictionnaire de danse (Paris, 1787), le décrit avec les détails les plus minutieux, ce qui n’est pas étonnant, puisqu’à cette époque le menuet était dans tout l’éclat d’une gloire incontestée. Nous

, allons lui emprunter quelques-uns.de ses détails. « C’est Pécourt, dit-il, ce, fameux acteur de l’Opéra, qui a donné au menuet toute la grâce qu’il a aujourd’hui, en changeant la forme S, qui était sa principale figure, en celle d’un Z, ou les pas comptés pourje figurer contiennent les danseurs dans la mémo, régularité. Lé vrai pas.de menuet est composé de quatre pas (qui cependant par leurs liaisons, selon lés terines de l’art, ne sont qu’un seul pas ;. Cç pas de menuet a, trois mouvements ot un pas marché sur la pointe du pied, savoir : le premier est un demi-coupé du pied droit et , un du gauche ; un pas marché du pied droit, sur la pointe, et les jambes étendues ; à la lin de ce pas, vous laissez doucement poser le talon droit à terre, pour laisser plier le-genou, qui, par ce mouvement, fait lever la jambe gauche, laquelle passe en avant en faisant un demi-coupé échappé, ce qui est le troisième mouvement de ce pus de menuet, et son quatrième pas. » Il y avait aussi mie seconde manière, plus facile, d’exécuter le menuet, et , l’auteur la décrit ainsi : «Ayant le pied gauche devant, vous portez le corps dessus, en".approchant le pieu droit auprès du gauche, à la.première position, que vous pliez sans poser le droit à terre, et lorsque vous êtes assez plie, vous passez le pied droit devant v6us, ’.à la quatrième position, et vous vous élevez du même temps sur la pointedu pied, en étendant les deux jamoes près l’une del’autre, et’de suite vous posez le talon droit , a terie, pour avoir le corps plus ferme, et plier du mêine teihpssur le droit, sans poser Te gauche, et.déiaiépasser devant, de înème que vous avez fait du’piecl droit, jusqu’à la quatrième position, et du nigihâ. temps se lever dessus, et marcher les deux autres pas sur la pointe des pieds, l’un du droit et l’autre du gauche, mais au dernier il faut poser le talon, afin de prendre votre pas de menuet avec plus de fermeté. ■, ,,

; 11 y avait différents, autres pas de menuet :

le menuet en arrière, le menuet de côté, qu’on appelait aussi menuet ouvert ; mais ceux-ci ii étaient que des variantes du menuet véritable, et il nous semblerait superflu dé les décrire "aussi minutieusement. Mais, pour donner une idée ie l’importance que nos pères’du xvme sièele attachaient à cette danse oélébue, nous allons donner ce fragment, du Dictionnaire des proverbes français (Paris, 1821. Treuttel et Wùrtz, 2e édit.) : « Que de choses dans un menueti Ce mot emphatique (du danseur Marcel est. pour ainsi dire, devenu proverbe. Mar< ; el, mort en 1759, ihettait à son art une importance ridicule. Profitant de.l’engouement que son charlatanisme avait, fait naître, il disait à une duchesse : iMauame, vous venez de faire la révérence

■ coinme une servante. » À une autre : < Madame, vous venez de vous présenter en y poissarde de la halle ; recommencez votre révérence, et que vos titres de noblesse» vous accompagnent dans vos moindres ac-Vtions. » C’est ce danseur poseur et ridicule

qui voyait « un inonde » daiis le menuet et

■ qui taxait ses leçons au prix d’un écù dé six. livres ;

Un auteur de ce temps dit que le menuetétait simple, posé, noble et gracieux. La vue •d’une belle femme dansant le menuet suffisait, assure-t-on, à faire tourner toutes les tètes, et, s’il en faut croire la chronique, don Juan d’Autriche, vice-roi des Pays-Bas, courut la poste et sen vint à Paris, uniquement pour voir danser un menuet à Marguerite de Bourgogne. En 1653, Louis XIV dansa un. menuet sont Lulli avait composé la musique. Enfin, le menuet était la danse favorite etusuelle ; celle que l’on dansait avec le plus de plaisir dans la bonne compagnie ;