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eociales et a été appelé à occuper une chaire d’économie politique à l’université d’Oxford. On lui doit, entre autres ouvrages : Cinq leçons sur les principes de la charité légale appliquée à l’Irlande (1838, in-8°) ; Leçons sur la colonisation et les colonies (Londres, 1841, 2 vol. in-8°), le travail le plus complet qui ait été écrit en Angleterre sur ce sujet ; les Romains sous les empereurs (1850-1851, 4 vol. in-8°), ouvrage traduit en français par Hennebert (Bruxelles, 1865, 2 vol. in-8°) ; la Chute de la république romaine (1853, in-8°).

MÉRIZOMYRIE s. f. (mé-ri-zo-mi-rt — du ge. merizô, je partage ; murioi, dix mille, très-grand nombre, par allusion au grand nombre d’articles dont se composent ces végétaux). Bot. Gente de cryptogames, caractérisé par des filaments moniliformes à leur base,-terminés par un filament continu et délié, les articles inférieurs se divisant en sporanges.

(Joseph), violoncerrière allemand, né k Vienne en 17S5, mort dans la même ville en 1852. Il’avait commencé l’étude du violon, quand un accident survenu’au bras gauche lui interdit la pratique de cet instrument. Doué d’une résolution peu commune, l’arrière se voua alors au violoncelle, et, après une seule année de travail, fut engagé au service d’un noble hongrois. Après deux ans de séjour chez ce seigneur, Merk entreprit des voyages dans les principales villes d’Allemagne, et, en 1850, fut attaché comme violoncerrière à la chapelle de l’empereur d’Autriche. Quatre ans après, il était nommé professeur de violoncelle au conservatoire de Vienne. Il a formé, tant à l’étranger qu’en Allemagne, de nombreux élèves qui ont fait honneur a. son enseignement. On a publié, de ce virtuose remarquable, huit œuvres pour violoncelle, vingt exercices et six études pour le même instrument.

MERKEL (Garlieb), littérateur allemand, né en Livonie en 1776, mort près de Riga en 1850. Après avoir donné pendant quelque temps des leçons à Francfort-sur-l’Oder, il publia à Berlin, avec Kotzebue, un recueil périodique, le Sincère, dans lequel il s’attachait à faire prévaloir l’influence russe en Prusse, quitta cette ville lorsque les Français s’en emparèrent, y retourna en 1816, reprit, mais sans aucun succès, la publication de son ancien journal et retourna dans son pays natal. Merkel a publié les ouvrages suivants : les Anciens temps de la Livonie (Berlin, 1798, 2 vol.) ; Y Allemagne telle que je l’ai trouvée après une absence de dix ans (Riga, 1818, 2 vol.) ; Scènes et portraits tirés de ma vie (Riga, 1839, 2 vol. in-S »).

MERL s. m. (indil — forme provinciale du mot marne). Miner. Concrétions marines, de nature calcaire, excrétées par des polypiers, et employées, en Bretagne, à l’amendement des terres : On distingue le merl blanc, qui est gris verdâtre, et le rose, qui est blanc rosé.

(Pierre.) Il fin dit aussi mearl et mari.

— Encycl. Le merl constitue un gros sable ou un gravier marin vermiculaire. On l’emploie depuis très-longtemps comme engrais sur le littoral de la Bretagne et de l’Angleterre ; aussi les bancs commencent-ils à s’épuiser. Les gisements les plus importants se trouvent sur le littoral du Finistère et des Côtes-du-Nord, surtout aux embouchures des rivières. Les fragments dont se composent le merl sont tantôt sphériques et mamelonnés, tantôt rameux ; cette dernière variété est appelée grezy par les pêcheurs bretons. Sa couleur est jaunâtre, rosée, rougeàtre, grise ou blanc sale. Le merl donne à l’analyse les substances suivantes : carbonate de chaux, silice, alumine, magnésie, fer, sels solubles, matières organiques. On appelle morf le merl enlevé par les courants des bancs où naissent et croissent les madrépores.

a L’extraction du merl, dit M. G. Heuzé, est une opération pénible, et ce n’est qu’à force de bras qu’on peut l’exécuter ; elle a lieu au moyen de la drague depuis la mi-mai jusque la mi-octobre, lorsque le temps et la marée le permettent. Ce draguage s’effectue de mi-marée descendante à mi-marée montante, par 10 mètres à 20 mètres d’eau. Les pêcheurs jettent de l’arrière leur drague, lâchent la corde qui est fixée à l’anneau de l’instrument ; lorsque ce dernier est rendu au fond, ils amarrent la corde au bord de la gabare et déploient les voiles afin de traîner la drague sur le banc de merl. Quelquefois ils mouillent leur ancre, silent alors beaucoup de leur câble, jettent la drague dans la mer et tirent sur le câble, pour se rapprocher de leur ancre. Quand la drague est remplie, on la lève pour la vider dans la gabare, et on recommence jusqu’à ce qu’elle ne rapporte plus de merl pur ; alors on change de mouillage et on répète la même manœuvre jusqu’à ce que le bateau soit chargé. Chaque gabare est montée par trois ou quatre hommes, et elle fait ordinairement deux cents voyages par an. Lorsque l’extraction a lieu dans les rudes, elle est toujours plus facile, mais aussi le merl est moins pur, parce qu’on entraîne et mêle avec lui une certaine quantité de vase. »

Il est préférable d’employer le merl au moment même où on le retire de la mer ; quelquefois on le laisse en tas pendant un temps assez long ; mais alors il perd une partie da ses propriétés fertilisantes. Cet engrais convient aux terres qui renferment peu ou point de calcaire, mais surtout aux terres fortes et argileuses ; il est moins bon pour les sols légers, siliceux et friables. On s’en sert aussi avec succès dans les terres ferrugineuses à défricher. La durée de son action varie, suivant la quantité employée et la nature du sol, de trois ans a dix ans ; mais, quand un terrain a déjà été merl, les nouveaux merlages sont moins énergiques. Le merl agit mécaniquement, en divisant les sols trop compactes ; il exerce aussi une action chimique ; mais, comme il se décompose lentement, il se rapproche à cet égard plutôt de la chaux que de la marne. La quantité de matière azotée qu’il renferme ne suffit pas pour dispenser des fumures. Quoi qu’il en soit, le merl agit d’une manière très-heureuse sur la végétation des céréales et des plantes fourragères, notamment du froment, du trèfle, de la luzerne, du panais, des prairies naturelles. Il est très-utile dans les défrichements de landes.

MERLAN s. m. (mer-lan. — L’origine de ce mot est controversée. Diez remarque qu’il viendrait très-bien d’une forme allemande merling, qui appartient à la mer, mais que cette forme n’existe pas. Ménage indique maris suscius, brochet de mer, d’où l’on aurait fait aussi merlus, merluche. Le Père Labbé supposait que merlan et merlus avaient été faits de merle, oiseau, à cause de leur ressemblance avec cette oiseau. Mais le secret de cette ressemblance nous échappe complètement). Poisson du genre des gades : Merlan commun. Merlan jaune. Merlan vert. Le merlan est l’un des poissons dont la forme est le mieux connue dans presque toute l’Europe septentrionale. (Valenciennes.)

— Pop. Perruquier : M. Bruno entra, saupoudré des pieds à la tête comme les merlans du jour ; il tenait d’une main le fer à toupet. (Rog. de Beauv.) Il fallait, le lendemain matin, qu’ils se fissent poudrer à deux sols par quelque merlan en plein air. (Ger. de Nerval.) il Ce nom vient de ce que les perruquiers, au temps où l’on portait des perruques poudrées, étaient toujours enfarinés comme des merlans qu’on va frire.

— Prov. anc. Merlans sont viandes de laquais, de postillon, Le merlan est une nourriture légère, qui ne charge pas l’estomac et n’empêche pas de courir.

— Encycl. Les merlans forment, avec les morues, les deux grandes divisions du genre gade. Ils se distinguent de celles-ci surtout en ce que la mâchoireinférieure est dépourvue de barbillon. Ce sont des poissons à corps médiocrement allongé, peu comprimé, couvert d’écaillés molles ot relativement petites. Les espèces sont peu nombreuses. Le merlan commun atteint assez souvent om,50 de longueur ; son corps, revêtu d’écaillés minces &t arrondies, est d’une teinte argentée, nuancée de vert noirâtre sur le dos, avec les nageoires et la queue grisâtres ; sa mâchoiresupérieure, armée de plusieurs rangs de dents, dont les antérieures sont les plus longues, est plus avancée quo la mâchoireinférieure, qui u’a qu’une rangée de dents- Les caractères de cette espèce diffèrent assez, du reste, suivant les eaux qu’elle habite, pour que quelques auteurs y aient trouvé plusieurs variétés ; ainsi, les merlans péchés aux environs de Fécamp ont, en général, le corps plus court, la tête plus grosse, le museau moins aigu, le ventre plus large, la chair plus ferme que ceux des parages qui touchent au Tréport. On sait d’ailleurs que les merlans sont plus petits sur les bas-fonds très-voisins des rivages que sur les bancs situés à de grandes distances des côtes. Ces variations sont dues à la nature des lieux qu’habitent ces poissons et à celle des aliments qu’ils trouvent à leur portée.

Le merlan se nourrit de vers, (le mollusques, de crabes et de jeunes poissons, qu’il avale en général tout entiers, car ses dents lui servent surtout à retenir sa proie, et non à, la diviser ; c’est ce dont on peut s’assurer en leur ouvrant l’estomac. Il se trouve dans toutes les mers d’Europe et se tient souvent au large ; mais lorsqu’il veut déposer ou féconder ses œufs, ou chercher une nourriture plus abondant© et plus délicate, ou bien encore se soustraire aux poursuites de ses ennemis, il se rapproche des côtes avec un tel empressement, qu’il donne tête baissée dans les filets ; aussi le pèehe-t-on presque toute l’année, et comme ces diverses circonstances dépendent surtout des saisons, il n’est pas surprenant que, suivant les pays, le temps de le pêcher avec succès soit plus ou moins avancé.

« Quelques auteurs, dit V. de Bomare, assurent qu’il y a des merlans qui sont de véritables hermaphrodites, comme il s’en trouve quelquefois parmi les carpes et les brochets, car l’on voit distinctement dans leur intérieur les œufs d’un côté et la laite de l’autre. Mais quelques-uns prétendent que cette espèce de laite n’est qu’une masse considérable de foie, attendu qu’on peut en exprimer de l’huile, ce qui n’arrive pas dans la laite. On a observé d’ailleurs que, quand les merlans sont gras, on trouvait en les ouvrant que le foie avait aussi pris un accroissement très-considérable.

On pêche le merlan tantôt avec des filets, plus particulièrement avec celui qu’on nomme drége, tantôt avec des lignes, dont chacune est garnie d’environ deux cents hameçons, lignes qu’on laisse au fond de l’eau, pour les retirer toutes les deux ou trois heures. C’est surtout après l’apparition des harengs que l’on fait les meilleures pêches, soit comme quantité, soit comme qualité. « La chair du merlan, dit encore V. de Bomare, est friable, molle, tendre, légère et meilleure rôtie que bouillie ; il y a peu de poissons aussi sains ; sa chair ne contient presque.point de sucs visqueux, elle ne charge point l’estomac, elle nourrit et est de bon suc ; on en peut permettre l’usage à toutes sortes d’âge et de tempérament, même aux malades et aux convalescents. » Cette chair varie, du reste, de qualité en raison des lieux et des saisons ; à l’époque du frai ; elle ’est plus agréable au goût. D’ans certains pays, on fait sécher les merlans après les avoir vidés et salés ; quelquefois on y ajoûte un peu de curcuma pour donner à la chair une couleur jaune et en relever la saveur. Le merlan séché constitue un aliment excellent et de facile digestion ; mais la petite taille de cette espèce rend souvent l’opération peu lucrative, et elle ne peut sous ce rapport soutenir la concurrence avec la morue.

Le merlan noir, appelé aussi morue noire, colin, charbonnier, koolfish, etc., atteint près de l mètre de longueur ; il a la tête étroite, l’ouverture de la bouche petite, le museau pointu, les écailles ovales, les nageoires jugulaires très-peu étendues ; sa couleur, olivâtre dans sa jeunesse, devient noire à l’âge adulte, k l’exception de la queue, qui est brune, et de la base des nageoires, qui reste un peu olivâtre. Ce poisson habite les deux océans. « Dès les mois de janvier et de mars, dit A. Guichenot, il s’approche des côtes pour y déposer ou féconder ses œufs, qui ont la couleur et la petitesse des graines de instrer et au bout de quelques mois qui éclosent. On le pêche non-seulement avec des faims, mais encore avec différentes sortes de filets, tels que des verveaux, des guideaux, des demi-folles. Lorsque la morue est abondante près des côtes du nord, on y recherche très-peu les colins ; mais lorsqu’on y pêche un très-petit nombre de morues, on y sale les colins, qu’il est difficile de distinguer de ces dernières après cette préparation. Toutefois cette chair, souvent maigre et de peu de goût, est moins estimée que celle de la ïnorue.

Le merlan jaune ou lieu ressemble beaucoup au précédent, dont il atteint presque la taille ; mais sa chair est de bien meilleure qualité et ne le cède sous ce rapport qu’à celle du merlan commun ; il doit son nom a la couleur jaune plus ou moins foncée qui règno sur toute sa partie supérieure et qu’on’retrouve sur les flancs, où elle forme des taches ; il a le ventre argenté. Il vit en grandes troupes dans l’océan Atlantique. D’après Duhamel, le lieu n’est pas un poisson migrateur ; on en prend toute l’annéo et de tailles variées sur les côtes de Bretagne ; la pêche en est plus abondante en été, parce que les sardines, dont cette espèce est friande, l’attirent en cette saison. Ce poisson se prend facilement à l’hameçon, et sa voracité lui fait prendre sans peine pour appât une proie factice. Le lieu se distingue aisément du merlan commun (jt de la morue en ce qu’il a le corps plus large et moins épais.

Nous citerons encore le merlan vert ou sey, qui abonde dans l’océan Atlantique, notamment sur les côtes de la Norvège ; il ressemble beaucoup au lieu, mais il s’en distingue bien par ses mâchoiresd’égale longueur, son dos de couleur verdâtre, sa ligne latérale droite et sa queue profondément échancrée ; il entre aussi dans l’alimentation.

— Art culin. Malgré son prix peu élevé, ce poisson est un des plus délicats ; il possède un goût de marée délicieux et qu’on chercherait vainement dans la plupart des autres poissons qu’on lui préfère. Sa chair est, en outre, d’une légèreté qui le rend propre à nourrir les estomacs les plus débites. Mais il ne s’agit pas ici de disputer des goûts, chose prohibée par le proverbe ; nous avons seulement à indiquer les meilleures manières de tirer parti de cet excellent poisson. Le merlan paraît sur le marché de Paris vers le mois de décembre ; il commence à maigrir vers la fin de février. La qualité de ce poisson délicat peut être altérée en quelques heures par le moindre changement de température.

Merlan frit. Ecaillez le poisson en ratissant légèrement avec un couteau ; coupez le bout de la queue et les nageoires, videz, lavez dans l’eau fraîche et essuyez, ou mieux essuyez sans laver, roulez dans la farine sèche et faites frire dans beaucoup de friture très-chaude, sans quoi le poisson se mettrait en pièces. Saupoudrez de sel fin et servez avec persil frit et la moitié d’un citron.

Merlan grillé. Faites mariner le poisson une demi-heure dans huile d’olive, poivre et sel ; faites griller à feu ardent, en ayant soin d’arroser de temps en temps avec la marinade. Vous pouvez masquer de sauce blanche aux câpres ; mais il est préférable de manger le poisson avec un peu d’huile et de vinaigre.

Merlan aux fines herbes. Mettez dans un plat à sauter un morceau de beurre frais et quelques fines herbes hachées, telles que persil, échalotes, ciboule ; couchez-y le merlan salé et poivré ; mouillez de vin blanc, de façon que le merlan soit à demi couvert de sauce ; faites cuire d’un côté, retournes le poisson et jetez en même temps dans la sauce un peu de beurre manié de farine ; au moment de servir, acidulez avec du jus de citron. N’oubliez pas que ce poisson, d’une délicatesse extrême, réclame- les plus grands ménagements.

Merlan au gratin. Beurrez le fond d’un plat ; saupoudrez le beurre de chapelure fine ; salez, poivrez ; posez le poisson ; arrosez d’un demi-jus de citron ; couvrez de chapelure ; salez, poivrez le dessus du poisson et beurrez-le ; mouillez de trois ou quatre cuillerées de bouillon ; mettez le plat sur un feu très-doux ; couvrez-le et mettez des cendres chaudes sur le couvertie ; laissez mijoter une demi-heure.

Farce de merlan. Passez au tamis 500 ge. de chair de merlan, en ajoutant 300 grammes de panade et 300 grammes de beurre ; salea, poivrez ; mouillez avec deux œufs et une allemande maigre réduite ; écrasez et mêlez le tout ; mettez la farce à son point en ajoutant de l’allemande suivant le besoin. Mais déclarons franchement notre opinion : une pareille préparation est une fantaisie de cuisinier blasé, c’est-à-dire qu’elle est complètement déraisonnable. Le merlan doit être servi entier et ferme, sans la moindre dégradation ; c’est la pierre d’achoppement de beaucoup de cuisinières, mais c’est aussi leur triomphe. Les frituriers parisiens s’en tirent en trempant leurs mettans dans ce qu’ils appellent la pâte à frire et vous servent’des beignets da merlans ; gardez-vous de les imiter.

MERLARA, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Padoue, district de Montagnana ; 2,290 hab.

MERLAT s. m. (mer-la). Ornith. Nom que l’on donne au merle dans quelques provinces.

MERLAT (Élie), théologien protestant français, né à Saintes en 1G3-J, mort à Lausanno en 1705. Il étudia la théologie à Saumur et, après avoir visité Genève, la Hollande et l’Angleterre, il devint pasteur de l’Église de Saintes. Merlat ne tarda pas à avoir des démêlés avec l’évêque de cette ville, qui l’accusa d’avoir dit du haut de la chaire : .. Mes frères, il faut obéir aux roys ; mais il faut aussi quo les roys saichent qu’ils n’ont pas à faire à des bettes hruttes, mais à des hommes raisonnables. » De plus, Merlat fut accusé d’avoir publié en 1679, en réponse à l’ouvrage d’Arnauld, instrulé : le Renversement de la morale, un livre » rempli de propositions hérétiques et fanatiques, judaïques, impies, polygamiques, calomnieuses à l’Église, séditieuses. On ne se borna pas à condamner le livre à être brûlé ; on arrêta et jeta en prison Merlat, qui fut condamné à se rétracter et interdit de ses fonctions de prédicateur. Bien plus, le parlement de Guyenne prononça contre le pasteur la peine du bannissement (1680) et ’ordonna qu’il fit amende honorable, les fers aux pieds. Merlat parvent à s’échapper, gagna sa Suisse et devint pasteur à Lausanne en 1680, puis professeur de théologie en 1G82. Déposé, sur la dénonétation d’un collègue jaloux, il fut rétabli dans sa chaire vers 1700. A partir de cette époque, il sa voua exclusivement à l’enseignement. On a de lui divers opuscules, la plupart écrits en latin. Nous citerons : Réponse générale ait livre de M. Arnauld (1676, in-12) ; Traité du pouvoir absolu des souverains, pour servir d’instruction, de consolation et d’apologie aux Églises réformées de France qui sont affligées (Cologne, 1085, in-12) ; le Vray et faux piétisme (Lausanne, 1700, in-8<>). Merlat a laissé quelques ouvrages manuscrits qui se trouvent à la bibliothèque de Lausanne.

MERLE s. m. (mer-le — lat. mesura, mot que Parler rapproche, ainsi que le kymrique meirwys, du sanscrit smara, proprement amour, souvenir, de la racine smar, désirer, être anxieux, regretter, se souvenir, mais qui paraît aussi avoir désigné quelque oiseau chanteur, dont les accents réveillaient des idées d’amour et de poésie. C’est ce que son peut inférer du moins de l’analogie remarquable de l’irlandais smeorach, smolach, grive, smollach, rossignol, linotte. On trouve aussi en sanscrit smaralêkhuni, espèce de grive, littéralement pluma de Smara, le dieu de l’amour. La racine smar, conservée d’ailleurs dans l’irlandais sumairean, anxiété, tristesse, exactement le sanscrit smarana, regret, souvenir, pord son s dans mear, désir, meoranach, souvenir, meorughadh, méditation. Comparez le grec mermêros, inquiet, merimna, souci, latin memoro, memoria, gothique mérjan). Ornith. Gente de passereaux dentirostres : Merle commun. Merle bleu. Merle à plastron blanc. Plusieurs naturalistes et chasseurs affirment l’existence du merlu blanc. Le merle noir vole en sifflant vers la cerise pourprée. (B. de St-P.) Les merles sifflent, tes fauvettes gazouillent, tes rossignols luttent avec tes hymnes. (Chatoaub.) Si vous tenez à tuer des merles blancs, parcourez l’Auvergne, les Hautes-Pyrénées et les Hautes-Alpes. (E. Chapus.)

La merle cherche l’ombre et les taillis « pais. Michaud.

II Merle d’eau, Nom donné autrefois au cincle plongeur d’Europe. Il Merle viscivore, Draine vergnette. Il PI. Famille de passereaux ayant pour type le merle noir ou merle commun.

fin merle, Personne très-rusée : Son tuteur est un fin merlb ; il va faire ses orge. dans tout cela. (Th. Leclorcq.)