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MOUC

prouve chez son auteur une grande variété de connaissances.

MOUCHURE s. f. (mou-ehu-re— rad. moucher). Bout du lumignon d’une chandelle qu’on a mouchée.

— Ce qu’on ôte de son nez en se mouchant.

— Mur. Parties trop dures qu’on -retire du chanvre destiné a faire des eorae». il Morceau de bois coupé sur le bout d’une pièce.

SIOUCHV CHATEL, village et commune de France (Oise), cant. de Noailles, arrond. et à 20 kilora. de Beauvais ; 128 hab. L’église paroissiale mérite de fixer l’attention : le cheeur date du xio siècle ; le portail et le clocher sont du xino, tandis que les chapelles latérales ont été reconstruites au xvie siècle. Dans l’une de ces chapelles, on voit une urne renfermant le cœur du cardinal de Noailles, archevêque de Paris, mort en 1729. Une tour fort élevée est tout ce qui resta de la forteresse, qui était autrefois le siège de la plus ancienne barounie du pays. Le château actuel date de la Renaissance.

MOUCHY (Antoine de), connu en latin sous le nom de Démocharès, théologien français, né à Ressons (Picardie), mort en 1574. Il professa la philosophie et la théologie à la Sorbonne, devint docteur en 1540, ensuite chanoine de Noyon. Le cardinal de Lorraine l’emmena au concile de Trente (1562) ; il fut un des commissaires nommés par Henri II pour instruire le procès d’Anne Du Bourg, parut au colloque de Poissy et au concile de Reims (1564). Il se signala par son zèle contre les protestants et avait pris le titre d’inquisiteur de la foi en France ; il en remplissait les fonctions en faisant épier et poursuivre les hérétiques. Mézeray prétend que la dénomination de mouchards, donnée aux espions de police, était dérivée du nom de Mouchy, parce que l’on s’en servait pour désigner les agents qu’il employait à découvrir les sectaires de la Réforme. Ce théologien a laissé, entre autres écrits, un traité De sacrificio missæ.

MOUCIIY (Philippe de Noailles, duc de), maréchal de France, né à Paris en 1715, mort sur l’échafaud en 1794 :11 était fils et frèra de deux maréchaux de France, connus sous Je nom de ducs de Noailles, et porta lui-même le nom de comte de Noailles jusqu’en 1775. Nommé tout enfant capitaine des chasses de Versailles, Marly, etc., incorporé a quatorze ans dans les mousquetaires, il devint capitaine à seize ans et colonel en 1731. Il servit en Italie et en Allemagne, sous les ordres de son père, passa en Bavière en 1742, sauva par son sang-froid l’armée française après la déroute d’Hilkesberg et prit également une part brillante à la retraite de Bohème. Maréchal de camp en 1744, aide de camp de Louis XV pendant la campagne de Flandre, il se signala à la.bataille de Fontenoy (1745)en enfonçant la colonne d’infanterie des Anglais. 1, ’année suivante, il- accompagna à Madrid son père, nommé ambassadeur (1746), y reçut le litre de grand d’Espagne, puis retourna à l’armée, assista aux batailles de Rocoux, de Beig-op-Ziiom, de Maastricht et fut promu lieutenant général en 1748. Après avoir rempli plusieurs missions et commandé la Guyenne en l’absence du maréchal de Ri* chelieu, il obtint en 1775 le bâton de maréchal et prit alors le nom de maréchal duc de Mouchy. En 1785, il se démit de son commandement en Guyenne et de son gouvernement de Versailles pour vivre dans lu retraite. Pendant la Révolution, son grand âge l’empêcha de prendre part aux événements politiques ; mais il ne se ht pas moins-remarquer par son dévouement au roi, lors de l’invasion des Tuileries par le peuple le 20 juin 1792. Après la journée, du 10 août, il se retira dans sud château de Mouchy, fut arrêté pour avoir donné asile h (tes prêtres réfractaires, conduit à la Force, puis à la prison du Luxembourg et condamné k ta peine capitale par le tribunal révolutionnaire. Il avait soixante-dix-neuf ans lorsqu’il porta sa tête sur l’échafaud, — Sa femme, An’ne-Claùde-Louise d’Arpajon, duchesse de Mouchy, née en 1719, morte en 1794, fut successivement dame d’honneur des reines femmes de Louis XV et de Louis XVI, et c’est eî.e que Marie-Antoinette appelait.d/"ie l’Etiquette. La duchesse de Mouchy partagea, en 1794, le sort de son mari ; elle fut enfermée avec lui & la Forpe, puis au Luxembourg, et montra en mourant une grande fermeté dam.-.

MOUCHY (Charles db Noailles, duc de), général et homme politique français, fils du prince de Poix, né en 1771, mort à Paris en 1834. Il était officier de cavalerie lorsqu’il émigra en 1792, passa alors à l’armée des princes, combattit contre la France, se rendit ensuite en Angleterre, revint dans sa patrie-Sous le Consulat et vécut dans la retraite jusqu’au retour des Bourbons. Colonel eu 1814, maréchal de camp en 1815, membre de la Chambre des députés cette même année, capitaine des gardes du corps en 1316, il succéda k sou père, en 1819, à. la Chambre des pairs, où il vota constamment pour les mesures présentées par lu pouvoir, conserva son sié^e après la révolution de Juillet, ma, is cessa bientôt après de prendre part aux travaux de cette assemblée,

MOCCllY (Charles-Philippe-Henri »B Noailles, prince de Poix, duc db), sénateur

M.OUD

français, fils du précédent, né à Paris en 1808, mort dans la même ville en 1854. Élève de l’École de Saint-Cyr, d’où il sortit le deuxième, il prit part à l’expédition d’Alger, à la campagne d’Anvers et se démit en 1839 de son frade pour vivre dans ses terres.. Il se lança ans les grandes entreprises industrielles, engagea des capitaux considérables dans les grimas établissements de crédit et d’industrie, dans des créations de chemins de fer, etc. Elu membre de l’Assemblée législative par le département de l’Oise en 1849, il vota avec la majorité, soutint la politique de l’Élysée, devint après le coup d’État membre de la commission consultative et reçut un siège au Sénat en 1852.

MOUCHY (Juste-Léon-Marie db Noailles, duc Dii), prince-duc de Poix, homme politique français, de la famille des précédents, né en 18*1. Il est grand-croix héréditaire de l’ordre de Malte et grand d’Espagne de l" classe. Resté étranger à la politique jusqu’à l’époque de son maringe (1865) avec la princesse Anna Murât, il fut candidat officiel dans la ire circonscription du département de l’Oise aux élections de mai 1869. Elu par £9,000 voix environ sur 32,000 votants, il fit peu parler de lui à la Chambre ; toutefois, durant la session de juillet, il fut un des 116 signataires de là demande d’interpelhition présentée par MM. Daru, Buffet et autres, et qui devait aboutir au ministère OUivier. Depuis le A septembre, M. de Mouchy est rentré dans la vie privée ;

MÔOCHY (Louis-Philippe), sculpteur fran^ çais, né à Paris en 1734, mort dans la même ville en 1801. Il reçut des leçons de Pigalle, séjourna pendant quelque temps en Italie et dévint, en 1768, membre de l’Académie des beaux-arts, à laquelle il fut attaché comme professeur en 1776. On cite, parmi ses statues : Un jeune berger, Harpocratè, Sully, le Due de Monlausier, etc.

MOUCIEU s. m. (mou-sieu). Zool. Nom vulgaire de la physale aréthuse.

MOUCLE s. f. (mou-cle). Molî. Nom vulgaire de la moule commune.

— Min. Partie dure qu’on rencontre dans une ardoise.

MOUCHER s. m. (mou-klié). Ornith. Un des noms vulgaires du canard morillon.

MOUÇON s. f. Autre orthographe du mot mousson.

MOUJ. 3 s.m. (mou-kre— espagn. almocreue ; de l’arabe al, le ; mocâri, muletier, rad. cara, louer). Muletier espagnol, loueur de mules.

MOUCTI s. m. (mou-kti). Absorption dans la divinité, qui est, d’après la religion de Brahma, la récompense des justes.

MODDANIA ou. MOUDAMEH, ville et port de la Turquie d’Asie, le Cianus Sinus des anciens, sur le golfe du même nom, h 31 ki-Ib’ra. N.-O. dé Brousse, chef-lieu de livah ; 20,000 hab. Les environs de cette ville sont enchanteurs. — ;

MOUDÉVI, déesse de la discorde et de la misère, dans la mythologie indoue. D’après une tradition, elle ne trouva pas d’époux

Îiarmi les dieux ; d’après une autre, elle fut a seconde femme de Vichnou. Les Indiens, qui prétendent que celui qu’elle protège ne trouverait pas un grain de riz pour apaiser sa faim, la présentent de couleur verte, montée sur un âne, animal impur, et tenant une bannière sur laquelle est représenté un corbeau. •

MOUDIRouMOUDHIRs. m. (mou-dir). Nom donné aux administrateurs égyptiens placés a la tête de chacune des quinze provinces ou moutlirieh, et qui sont comme des préfets, ayant sous leurs ordres les nazir-kism.

MOUDIRIEH s. f> (raou-di-ri-è — rad. moudir). Province égyptienne, administrée par un moudir : La môudIRIEH se subdivise, suivant son étendue, en un nombre variable de districts nommés a-ksam, à la tête desquels se trouvent des sous^administrateurs ou nazirkism ; dans char/ue mouDIRIeu il y a des ingénieurs, des médecins, un hôpital, un corps de police et un conseil de province.

MOUDON, l’ancienne Miiwdunum, appelée Mitden par les Allemands, ville de Suisse, cantonde Vaud, à 26 kilom. N.-E. de Lausanne, ou confluent de la Mérine et de la Broyé ; 2,450 hab. Moudon se divise en ville haute et ville basse. Dans la ville haute, plus ancienne que la ville basse, on remarque les châteaux de Carouge et de Rochefort et une tour en ruine qui.pftraît dater de l’époque romaine. Dans la ville basse, bâtie par Berthold V de Zœhringen, le temple de Saint-Étienne, la place irArmes, le collège, l’hôtel de ville, le gymnase et le pont de la Broyé attirent l’attention. À dater de la conquête bernoise jusqu’en 1789, Moudon fut le cheflieu d’un bailliage dont le bailli résidait au château de Lucens.

MOUDRE v. a. ou tr. {mau-dre — lat. molere ; de mola, meute. Je mouds, tu mouds, il moud, nous moulons, vous moulez, ils moulent ; Je moulais, nous moulions ; Je moulus, nous moulûmes ; Je moudrai, nous moudrons ; Je moudrais, nous moudrions ; Mouds, moulons, moulez ; Que je moule, que nous moulions ; Que je moulusse, que nous moulussions ; Moulant ;

MOUE

Moulu, ue). Broyer, réduire en poudre par le moyen d’un moulin : Moudre du blé. Moudre du café, du poivre. Ne prenez point à votre frère la meule dont il moud son blé. (Boss.)

— Absol. : Ce moulin moud trop gros, ne moud pas assez fin, (Acad.) En Grèce, le soin des esclaves était de moudre et de tisser. (Ph. Chasles.)

— Fam. Accabler, rompre de coups : Le géant me battit et me moulut de telle sorte que je suis en pire état qu’hier. (L- Viardot.)

— Fîg. Produire par son travail : Toute assemblée, tout comité qui prétend gouverner est une meule qui tourne pour ne rien moudriS. (E. de Gir.) (I Produire mécaniquement, automatiquement : Le chevalier de JaucourtI ne craignez pas qu’il s’ennuie de moudre des articles : (Dider.)

— Pop. Moudre un air, L’exécuter en tournant la manivelle d’un orgue mécanique.

— Prov. Il n’est que d’être à son blé moudre, Il n’y a rien de tel, pour qu’une affaire réussisse, que de la suivre, de Ici surveiller soi-même.

— Techn. Moudre en grosse, Moudre des grains avec des meules serrées, qui donnent de la farine par une seule opération, n Moudre à façon, Moudre en employant des trémies qui’ne fournissent le grain que par intervalles.

— Métall. Moudre du minerai, Le concasser en le passant au moulin.

— Mar. L’horloge moud, Le sable passe.

MOUE s. f. (moû. — L’anglais dit to make moulh, faire la moue, proprement faire la bouche. Moût h se rattache k l’allemand mund, diie Delâtre explique par le sanscrit muklia, de la racine mukh, parler ; mais l’anglais mouth n’a pu donner le français moue, et M.’Littré croit plutôt, que moue tient à un radical germanique qui se trouve dans le hollandais mouwe, mouwe maker. faire la moue). Grimace que l’on fait en rapprochant iet en allongeant les lèvres en signe de dérision ou de mécontentement : Merci du compliment ! répliqua la baronne avec uutf jolie petite moue. (A. Marmier.)

Faire Ut moue, Bouder, témoigner de la mauvaise humeur par son silence et par son air :

Chacun oblige l’opulent Et fait la moue à l’indigent

Bioàcc.

— Ane. prov. Oncques vieil singe ne fit telle nions, Lés gentillesses des vieillards ne rendent pas leur visage plus gracieux.

MOUES s. f. (mou-é — rad. mou). Vénér.

Mélange de sang-, de lait et de pain coupé, qui.sert à la curée des chiens.

— Métrol. Ancienne mesure agraire pour les vignes, eu usage dans la Moselle, et valant 4 ares 4. Il Mesure agraire, dans laquelle on pouvait mettre un.muid de semailles.

MOUET s. m. (mou-è). Techn. Mesure employée dans les salines.

MOUETTE s. f. (mou-è-te —dimin. de l’ancien français miawe, maoue, moe, moue, toutes formes que l’on rencontre souvent dans les vieux auteurs. Chevallet rapporte l’ancien français au germanique : anglo-saxon mœwe, meto, mouette ; ancien haut allemnnd meh ; hollandais meeuw ; allemand môwe, mewe, toutes formes dont l’origine nous est inconnue). Ornith. Genre d’oiseaux palmipèdes : Bans Sloane assure qu’à la Barbade les mouettes vont se promener en troupes à plus de deux cents milles de distance et qu’elles reviennent le même jour. (Buff.) Les mouettes sont les corbeaux de latmer. (Tousseuel.). Encycl. Les. mouettes et les goélands,

dont quelques ornithologistes ont voulu faire deux genres distincts, ne composent en réalité qu’un seul genre, le genre larus de Linné. Nous nous contenterons donc ici d’ajouter à notre article goëland quelques détails sur les espèces qui ont retenu le nom spécifique de mouette ; ce sont généralement les plus petites espèces du genre ; on les désigne vulgairement sous le nom de mauves.

La mouette blanche ou sénateur, longue de 0™,50environ, est entièrement blanche ; son bec, gros et fort, es^f. jaune et bleuâtre k la base. Elle habite la mer Glaciale et particulièrement le Groenland. La mouette à pieds bleus a une taille de 0, »>45 ; sa tête et son cou sont blanc tacheté ; son dos est gris bleuâtre ; ses rémiges sont noires, le reste du plumage est blanc ; le bec est d’un bleuverdâtre k la base, les pieds sont gris bleuâtre. Cette espèce, qui habite les bords de la mer, se répand dans lçs terres à l’approche des ouragans. Elle est commune en été dans les régions arctiques >t en hiver sur les côtes de France et de Hollande. Elle niche près de l’embouchure desfleuves, dans les hautes herbes des marécages. Lixmouetle tridactyle, d’une longueur de on»,40, a la tête et le cou gris cendré bleuâtre ; le dessous du corps, le croupion et la queue très-blancs ; le tour des yeux d’un beau rouge ; son pouce privé d’ongle. Elle habite particulièrement les mers intérieures, les golfes et les lacs salés. La mouette k capuchon noir à O’VO de longueur, le manteau gris cendré clair, la tète et le cou blancs, le bec rouge vermillon, les pieds orangés. Elle habite particulièrement la mer Adriatique. La mouette rieuse a on>,40. Elle a la tête et le cou blancs, la dos cendré bleuâtre,

MOUP

les parties inférieures blanches, le bec et les pieds d’un rouge vermillon. Elle habite les rivières, les lacs salés et d’eau douce et ne va k la iner qu’en" hiver.

Citons encore lamouef/eapapuchon plombé, la mouette à masque brun, la mouette pygmée, etc.

MOUETTE (Germain), voyageur français, né à Bonnelles, près de Rambouillet, en 1652, mort dans le même lieu vers 1691. S’étant embarqué à Dieppe, avec un de ses parents, pour les Antilles en 1670, il tomba avec tout l’équipage au pouvoir de corsaires algériens, fut conduit à Salé et vendu à l’encan au mois d’octobre de la même année. À partir de ce moment jusqu’en 1681, Mouette passa entre les mains de plusieurs maîtres, dont quelques-uns le firent cruellement souffrir, trouva quelque soulagement auprès d’un docteur musulman, nommé Bougiman, qui s’occupait de peinture et lui fit broyer ses couleurs, apprit auprès de ce maître la langue arabe, la loi musulmane, l’histoire du Maroc, s’instruisit des mœurs, des usages, des lois, des productions des habitants, fut ensuite maçon à Méquinez, cureur d’égnuts à Alaçnr (1680), recouvra la liberté le 25 février 1681 avec quarante-neuf de ses compagnons, rachetés par les religieux de la Merci, figura avec eux dans des processions solennelles qui eurent lieu k Paris (19 juillet) et revint enfin dans sa famille après une absence de douze ans. On a de lui : Jïistoire des conquêtes de Mouley-Archy, connu sous le nom de roi de Tafilet et de Mouley- Ismael ou Seméin, son frère et son successeur, à présent régnant, tous deux rois de Fez, de Maroc, de Tafilet, de Sus, etc., contenant une description de ces royaumes, etc., avec une carte du pays (Paris, 1683, in-12), ouvrage fort intéressant et qu’on peut encore consulter avec fruit. C’est Mouette qui a fourni les matériaux d’un ouvrage intitulé : Relation de ta captivité du sieur Mouette dans les royaumes de Fez et de Maroc. où il a demeuré pendant onze ans, avec un traité de commerce et de la manière que les négociants doivent s’y comporter (Paris, 1685, in-12).

MOUEZZIN s. m. (mou-è-zain). S’écrit quelquefois pour muezzin.

MOUFET ou MOFFETT (Thomas), médecin et naturaliste anglais, né à Londres vers 1550, mort vers 1600. Il parcourut pour s’instruire une grande partie de l’Europe, se fit recevoir docteur en médecine en 1582, puis revint en Angleterre, où, tout en exerçant avec beaucoup de succès son art, il s’occupa de chimie et d’histoire naturelle. Vers la fin de sa vie il se retira à Bulbridge, résidence du comte de Pembroke, qui se 1 était attaché comme médecin et lui faisait une pension. On a de lui : De jure et prxstantia chymicorum medicamentorum (Francfort, 1584, in-8»), traité dans lequel il se montre partisan des doctrines de Paracelse ; Nosomantica Bippocratica, sive Hippocratis prognostica cuncta (Francfort, 1588, in-S°) ; Health’s improvement, traité d’hygiène (Londres, 1655, in-8°, 28 édit.) ; Insectorum sive minimorum anima* lium theatrum (Londres, 1634, in-fol.), ouvrage commencé par ’Wootton, C. Gesner, T. Penn et termine par Moufet, qui mourut avant d’avoir pu le mettre au jour. Cet ouvrage remarquable, enrichi de 500 figures en bois, est, dît Cuvier, le premier traité un peu complet fait ex professo, qui ait été publié sur les insectes.

MOUFÊTIQUE adj.^tmou-fé-ti-ke — rad. moufutte). Qui tient de*la moufette : Exhalaison moupétiqub.

MOUFETTE s. f. (mou-fè-te — du germanique : allemand muff, odeur de moisi, odeur méphitique, moufette ; mnffen, sentir le moisi, répandre des odeurs méphitiques, probablement du même radical que le latin mephitis). Exhalaison malsaine, qui se dégage de certains terrains ou de certains amas de matières en putréfaction. U On dit aussi mofette.

— Mamm. Genre de digitigrades ou de plantigrades qui, poursuivis, répandent une odeur infecte,

— Bot. Nom vulgaire du thlaspi bourse-àpasteur.

— Encycl. Mamm. Les moufettes ne sont pas de véritables digitigrades, mais des demiplantigrades, en ce sens que leurs talons de derrière sont fort peu relevés dans la marche. Leur tête est courte, le nez peu saillunt ; le museau est terminé par un mulle qui s’étend intérieurement jusqu’à la partie externe des narines ; les yeux sont simples ; les oreilles ont une conque arrondie ; la langue est lisse et douce ; les membres sont pentadactyles et les doigts sont terminés par des ongles arqués, robustes et propres à fouir la terre. La queue, courte ou médiocre, est couverte de longs poils et se relève eu panache sur le dos. Le pelage, fort long et très-fourni, présente des teintes blanches et d’un noir brun diversement distribuées suivantles espèces et les variétés spécifiques ;.les poils sont en partie laineux et en partie soyeux ; le museau est orné de lougues moustaches. Quant au squelette, il se rapproche de celui de la fouine.

On ne possède encore que des détails incomplets sur les mœurs des moufettes ; toutefois, l’on sait que pe sont des animaux iw>c« turnes vivant dans dès terriers et se nourris-