Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 2, Molk-Napo.djvu/222

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fiant comme les martres de petits mammifères, d’oiseaux, d’œufs, de miel, de petits reptiles, etc. Il va sans dire que lorsqu’elles peuvent pénétrer dans les bassos-cours, elles y font d’épouvantables ravages. Le nom de moufette et ceux de bête puante, enfant du diable, etc., leur ont été donnés à cause de l’infection que répandent ces animaux, surtout lorsqu’ils sont irrités. Une goutte de la liqueur empestée qu’ils sécrètent dans leurs

f landes anales pourrait aveugler si elle tomait dans les yeux. Lorsqu’il s’en répand sur des habits, il est très-difficile de les désinfecter ; voici, du reste, qui pourra donner une idée de l’incroyable puanteur qu’exhalent ces bêtes. ■ En 17*9, écrit le voyageur Kalm, nlors que j’étais en Amérique, il vint une moufette près de la ferme où je logeais. C’était en hiver, pendant la nuit ; les chiens étaient éveillés et la poursuivirent. Dans ce moment même, il se répandit une odeur tellement fétide qu’ét.int dans mon Ht je faillis en être suffoqué ; dans l’é table, les vaches poussaient de longs beuglements. Sur la fin de la même année, un autre de ces animaux se glissa dans noire cave, où une femme l’aperçut et la tua. En mourant, cette moufette remplit la cave d’une telle odeur, que non-seulement la femme en fut malade pendant plusieurs jours, mais encore que toutes les provisions que renfermait la cave, pain, viande, etc., durent être jetées, tant elles avaient été infectées. ■ Il est à peu près impossible, pour le mor ment, de délimiter avec certitude le nombre des espèces de moufettes. Parmi elles, citons quelques noms en commençant par l’espèce type : le rhinche (mephitis americana). La taille de cet animal est à peu près Celle du chat domestique. La tète, les épaules, les côtés du corps et les parties intérieures sont noirs, ainsi qu’une ligne qui naît entre les épaules et s’avance vers la queue en s’élargissant ; le blanc commence entre les yeux, s’élargit sur la tète, s’étend sur les côtés et vient fin : :’ à la queue. Le chinche habite toute l’Amérique depuis le centre Oes États-Unis jusqu’au Paraguay, et présente une foule de variétés par les nuances nombreuses de leur pelage ; on en compte une vingtaine !* La moufette du Chili mesure plus de 0’",50 depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, laquelle est d’environ om,20.’ Le pelage est généralement d’un brun noirâtre, rayé de quelques lignes qui sont blanches, ainsi que la queue. La moufette de Feuilles est un animal de près de om,60 de longueur de la tous à l’extrémité de la queue ; le pelage est d’un brun roussâtie ; le mufle est nu et saillant ; les tarses et les carpes sont également privés de poils à leur partie plantaire ; les ongles sont plus longs antérieurement que postérieurement et fouisseurs aux quatre membres ; la queue n’est pas en panache comme chez le chinche. Cette espèce remar ? quable a été prise plusieurs fois dans les environs de Montevideo.

MoDffomrd (rce). Cette vieille rue, qui traverse un des quartiers les ’plus pauvres de Paris, commence à la rue Descartes et finit h ta place de la barrière d’Italie. Elle doit son nom à un champ de sépulture appelé jadis Mons Cetardus’et dont l’usage a fait, par corruption, d’abord Mont-Cetard et ensuite Mouffetard. À l’origine, ce n’était qu’un chemin qui joignait le DOurg Saint-Marcel à Paris. Peu après, de chétivea masures s’élevèrent sur ses bords. On y bâtit une église (v. Médard [saint]), puis Philippe-Auguste-y fit construire la porte Bordette, et elle devint l’artère à laquelle vinrent aboutir une foule de ruelles sombres et tortueuses, habitées par une population misérable. Sous François 1er, ]a rue Mouffetard fut le théâtre d’une tuerie de protestants réunis dans Saintr Médard pour y chanter des psaumes. Là s’éleva peu après le couvent dès hospitaliers de la Miséricorde de Jésus, célèbre par les stations peu mystiques qu’y venait faire M. d’Argenson, ministre de la police. Au commencement du xvii" siècle, elle reçut le nom de Bue Saint-Marcel, Grande rue Saint-Marcel, Vieille rue Saint-Marcel, et la partie comprise entre la rue Croulebarbeet la rue Barrière fut appelée, au xviii» siècle, Bue Gautier-Renaud. En 1730, le cimetière Saint-Médtird, situé près de cette rue, attira tout Paris, curieux d’assister au spectacle étrange que donnaient les convulsionnaires. Pendant la Révolution, ce fut principalement de la rue Moutfetard que descendirent les hommes armés de piques, de sabres et de haches, qui vinrent demander au roi, coiffé par eux du bonnet rouge, le rappel des ministres et la sanction du décret contre les prêtres. Au 2 Septembre suivant, les mêmes bandes, à la nouvelle de l’entrée des Prussiens en France, prirent part au massacre des prisonniers. La rue Mouffetard est aujourd’hui principalement habitée par des chiffonniers et des revendeurs. Mais son aspect, depuis la rue De.scartes jusqu’au boulevard Arago, a changé à peine depuis plusieurs siècles. Le spectateur qui examine en artiste cette rue s’aperçoit, dès l’abord, de la variété pittoresque des constructions qu’elle présente : c’est un pal)illutement de maisons grandes, petites, vieilles», neuves, construites d’hier ou bâties il y a trois siècles, bistrées- par le temps ou enluminées à leur base. Là, chaque maison a sa date, son cachet, son pittoresque, depuis le bouge à façade vermoulue et à porte

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écrasée, où pullulent les chiffonnniers, jusqu’au bâtiment coquet et commode où se prélassant de petits bourgeois. Depuis l’ouverture du boulevard Arago, qui coupe la rue. Mouffetard à angle droit, toute la, partie inférieure de cette rue, à partir de l’église Saint-Médard, a été complètement transformée, i. , MOUFFLED’ÀNGERVILLE.littérateur français, mort eu 1794. Il exerça la profession d’avocat et se prononça contre les principes de la Révolution. On lui doit :. Journal historique de la révolution opérée dans la constitution de la monarchie française par le chancelier de Maupeoit (Londres, 1774-1776* 7 vol. in-12), en collaboration avec Pidansat.de Mairobert ; Mémoires pour servir à l’histoire (in-12), avec Rochon ; Vie privée de Louis XV ou Principaux événements, particularités et anecdotes de son règne (Londres, 1781, ’4 vol. in-12), réimprimé sous le titre de $ï«cie de Louis XV (Paris, 1796, ’ï vol. in-8°) ; Adresse aux princes français et aux émigrants de cette malheureuse nation au sujet de ta ^guerre et de leur retour (Paris, 1792, in-8»).

MOUFLARD, ABDE s. (mou^flar, ar-derad. mufle). Pop. Personne qui a le visage gros et rebondi : Voyez ce gros mouflard, cette mouflarde. (Acad.)... •.

— s. m. Art milit. anc. Partie du chanfrein d’un cheval armé. V. masal.

MOUFLE s. f. (mou-fle — du bas lat. ràuffula, mulfola, dans les textes du ixo siècle, et aussi manufollia, musfula, mo/fuia. Diez et Cheviillet tirent ce mot du hôllandai*s*»i, o/7e(, diminutif de l’allemand muff, manche, moyeu, haut allemand mou, mocave, manche, manchon, ancien haut allemand muffula ; mais lé bas latin est trop ancien pour qu’on puisse le tirer de mbffel, et Scheler remarque qu’il, faùt faire attention aux formes mulfola, manufollia, qui indiquent un bas latin manupolamanipulus, poignée, ce qui enveloppe le.poignet. C’est sans doute par analogie, comme le remarque M. Littrô, que mofle pu mofflê’A rsignilïé monceau. Lé latin .manipulus avait aussi, en effet, le sens de gerbe). Mitaine, gros gant de cuir ou de laine, où il n’y a ’dé séparation que pour le pouce. Il Sorte d’ornement qu’on plaçait autrefois au’bas de la manche d’un habit.

— Mécan. Machiné formée d’un assemblage de plusieurs poulies, qui sert à élever et à descendre des fardeaux. Il Moufle serrée, Moufle garnie de poulies de cuivre, ’ de boulons et de cordages, ’dont’ oh sésert pour monter les pièces d’artillerie. ’ •■• - : ij.

— Techn. Assemblage de deux morceaux de bois-creusés’dans Te milieu : de leur largeur, avec lequel les fonlainiers saisissent la tige du fer à souder. Il Assemblage, employé pour rallonger’une pièce de fer., .

— Constr. ; Barre de fer employée pour em-r pêcher l’écart des murs. i ’i

— Chir.. Assemblage de poulies ; employé autrefois pour prutiquer l’extension.ou pour vaincre de fortes résistances.. —.. „n.*,

— Encycl. Mécan. L’appareil représenté par la figure ci-dessous est composé de deux

■’A

ROTF

moufle inférieure qu’en appliquant à ces cordons des forces égales à ces tensions ; c’est^à-dire queTon’devrait avoir" ’ ■ ’ '

(D..’ {{{1}}}<, +/, .., vJ ’•' ;•

D’un autre côté, si l’on n’à’pàs égard au frottement, •

« ’ p = *i =><, =’, = ’»•■ ;" ; :’

, Si donc on nomme n le nombre de poulies ou de brins, moins celui sur lequel s’applique

P, on a :, ■ • • -v.

•■■■■’■ •’ hP = Q, d’oùP = -. ’ ".r.,

Ainsi la puissance est égale d’la résistance, divisée par le nombre des poulies ou au nombre des brins’moins^un. • * f’"' * -’- ’■"

En observant, le Jeu-de cettémachine, on reconnaît facilement que la longù’éur’dû cordon sur lequel est appliquééla pmséâncéP z augmenté dé la somme de tous les raccourcissements dés autres cordons partiels, et que chacun de ces derniers "est égal à là montée du poids1 Q. Par conséquent, t s’il y a quatre cordons en sus’de celui auquel est appliquée la puissance-, le chemin parcouru par le

point d’application de la résistance sera - de

celui que décrit le point d’application de

la puissance ; il eri’serà -, si’ le nombrédés

cordons est 6, etc.- L’équilibre ; est’doncBoumis à cette condition, que le travail de.la puissance soit égal au travail de la résistance, d’où il résulte que làpuïsèànce est

— ou -, etc.. de la résistance. Si l’on vou-4 6, ’ ft

lait tenir compte.de" frottements, * on serait obligé de marcher de poulie en poulie, ainsiqu’il suit : pour la poulie nui, la tension f, du derniebcoi’don est la résistance, et.celle.(, du cordon adjacent est’la puissance ; de même dans la poulie n° 2, t, deviént’là résistance, tandisqtie f, est la’puissance ;’dans Wp’oùlie no 3, r, est la résistance et t, ;’ià puissance ; enfin, dans la poulie n° 4, tk est la’résistànce et la tension t, du cordon qui porte la puis : sance P. est la puissance. Si l’on appelle R„ R, Ri, R, les rayons des’poulies ;, r, ; r„ r, r-, ceux des tourillons ; / le coefficient de frottement ; A èt"B les’coeffiéiênts’réla’lifs à la roideur de la corde, ’onàpour l’éq’ùilibïe des poulies : ■■.— > ■ : c.’JTir.’ !

(2) f, R, = <, R, + ^j^R. + r, f(t -t-Ak

(3) <iRj = fiR, + ^±J^ R,4 *J(t%+ d)

MOUP

’ 627

Plg. ».

moufles, dont l’une est fixe et l’autre mobile.. Une corde tirée par une puissance P «mr brasse chaque poulie d’une chape à l’autre ; enfin, la moufle mobile porte.le poids Q qu’il’ s’agit d’élever. Soient fà, t„ t„ r, les tensions des cordes ; il est.clair que, si l’on coupait tous les cordons, on ne pourrait soutenir -là

W AR, =f ’.R..+,

(5) : /, Rt = f4Riï

2R,

A +B(,

2R,

"A,4- B<» 2R,

r.+>./& ;+ol ;

R, +’V(f.H-<r

Dans cette dernière équation, /, njest^aut’re chose que là puissance P ; elle devient donc :

(6)" PR4 =,4R4 + ^±-^’Rt +>^f, ’+p)-.

En joignant à ces quatre équations la condition évidente - ’ " • ■ >, ’c !

(t) ’ '- : "’., +, f.+f,4-’..= ;9, ;’.-. ’, ’ : ■ ’ :

on aura tout ce qu’il faut pour déterminer la puissance et la tension de tous.les cordons. Avec ces appareils, il y a économie ’ de force motrice à soulever de grandes1 charges, et il est avantageux d’employer de petits tourillons et des poulies d’un grand rayon. ’-'

Dans ce qui précède, nous" avons supposé les poulies pleines les unes.au-dessous des autres dans chaque moufle ; comme dans la figure.2, — elles peuvent aussi bien être assemt -.

u. u

poulies d’une même moufle sont alors habituellement égaux...- ■ ■

Moufle de WMte. Dans * cet" appareil (fig. 3), qui se rapproché par l’apparence d’une moufle composée de poulies fixées à ùù même axe, les parties deviennent solidaires, ou plutôt, la moufle n’est plus formée que d’un seul arbre sur lequel sont pratiquées différentes gorges. i »^>

Fig. ï.

blées sur le même axa. La. théorie reste, d’ailleurs, la même ; toutefois] les rayons des

Plg. 8. ’ ' •

En raison même de la solidarité des différentes poulies qui composent ta moufle de White, les rayons de ces poulies ne sontplus arbitraires ; en-effet, la vitesse angulaire étant commune à toutes, les longùeurs’dés portions de corde qui passent sur elles sont proportionnelles à leurs rayons ; mais, si le fardeau monte d’une quantité h, chaque brin se raccourcit de A, et la longueur de cbrtle qui passésur chaque poulie est proportionnelle au nombre des brins qui la précèdent.. :

MOUFLE s. m. (mou-fle). Chim. Vaisseau de terre dont on se sert pour soumettre des corps à l’action du feu, sans que la flamme y touche immédiatement., ’

— Techn. Petit arc de terre sous lequel l’émâilleur fait fondre ses émaux. Il Petit four qu’on place en travers dans un fourneau, e} qui contient las matières destinées à.la’çpu^ pëllàtiou. Il Four dans lequel on fait cuir» là porcelaine.., , ’ ; —.Pop, . Visage gras et rebondi.

■ MOUFLE, ÉE (mou-flé) part, passé du v.

Mo’ufler. Saisi par le nez et les joues : Enfant

MOUKLÉ. : : l : ’ '

— Mécan. Poulie mouflée, Celle qui ’agit concurremment avec une ou plusieurs autres assemblées sur la mémo chape.

— Consfr. Soutenu avec des moufles : Mur.

MOUFLE. " ., ""

MOUFLER v. a, ou tr. (mou-flé — ra<L

. mufle ou moufle). Pop. Saisir par le nez ei

par les joues, simultanément, avec les deux

mains : Tais-toi ou je vais te moufler.. ^

— Constr. Moufler un mur, Y appliquer une moufle ou barre de fer pour l’empêcher de s’écarter. -’"'"■

Se moufler v. pr. Se serrer le nez et lesjoues. ’ '

MOUFLETTES s, f, pi. (mou-flè-te — dim ; de moufle). Teclin. Moufle de fontainier..O.a

dit atlSsi 610UFFLKTTK. ■. MOUFLON s. m. (mou-flon — probablement de l’allemand mù/fel, chien à grosses lèvres pendantes et, par extension, mufle, de l’ancien.haut allemand mupfan, contracter la bouche). Mamin. Nom sous lequel on désigne généralement tous les moutons sauvages : Le mouflon erre sur tes rochers calcaires, nié et arides do la Californie. (De Humboldt.) On trouve dans l’tle de Corse, à l’état sauvage, le mouflon (A. Hugo.), ’ t

—r Encycl. Le mouflon est généralement considéré comme le type sauvage et l’origine de nos moutons domestiques ; il est un péù plus’grand que ceux-ci ; il atteint environ lm,15 de longueur totale et o^VS de hauteur depuis le sol jusqu’à la partie la plus élevée du dos. Son corps est couvert de deux sortes de poils : les uns laineux, Ans et doux au toucher, asséz’courts et frisés en tire-bouchon ; les autres, soyeux, roides et de longueur mé^ diocre, seuls apparents hu dehors. Les poils laineux sontgrisâtres ; quant aux poils soyeux, ils ont des teintes différentes : les uns sont fauves, les autres noirs, d’autres enfin annelés de ces deux couleurs ; du mélange de ces trois sortes de poils résulte, pour l’ensemble du.pelage de l’animal, une nuance ordinaire-