Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PIPE

trienble de mèches dures, roides, hérissées, emmêlées. M™" Pipelet n’abandonne jamais cet unique et éternel ornement de son erâne sexagénaire, et c’est d’un ton rogue qu’elle iette à tout venant ces trois mois sacramentels : t Où allez-vous ? » À part cela, la meilleure femme du monde, écoutant gravement chanter sa marmite, sifflant le rogomme avec délices, abominablement bavarde et hideusement amoureuse de « son vieux chéri. » Le vieux chéri, c’est-à-dire M. Pipelet, ne dépose jamais, quoi qu’il advienne, son air magistral, 11 a soixante ans environ, un nea énorme, un embonpoint respectable, une grosso figure taillée et enluminée à la façon des bonshommes casse-rfoisettes de Nuremberg. Ce masque étrange est coiffé d’un chapeau tromblon à larges bords, roussi de vétusté. Il ne quitte pas plus ce chapeau que sa femme ne quitte sa perruque fantastique, et il se prélasse dans vm vieil habit vert à basques immenses, aux revers pour ainsi dire plombés de souillures, tant ils paraissent ça. et là d’un gris luisant. À ce chapeau tromblon et à cet habit vert, qui ne sont pas sans un certain cérémonial, M. Pipelet ajoute le modeste emblème de son métier, qu’il garde même quand il sort dans la rue : un tablier de cuir dessinant son triangle fauve sur un long gilet diapré d’autant de couleurs que la courte-pointe arlequin de Mme Pipelet. Cet homme ne manque pas d’une certaine, affabilité : mais, hélas 1 son sourire est amer... On y ht l’expression d’une profonde mélancolie. Pourquoi I C’est qu’il a un peintre dans sa vie, un artiste ! Aussi, tout locataire qui se présente pour louer dans sa maison le verra porter la main au rebord antérieur de son chapeau et l’entendra dire d’une voix de basse, digne d’un chantre de cathédrale : • Nous vous satisferons, môssieur, comme portier, de même que môssieur nous satisfera comme locataire : qui se ressemble s’assemble... à moins pourtant, mossieur, que vous ne soyez peintre ? ■ On lui donne sa profession. Il ajoute : « Alors, môssieur, à vous rendre mes humbles devoirs. Je félicita la nature de ne pas vous avoir fait naître un de ces monstres d’artistes ! » C’est que les peintres ont empoisonné la vie dit sieur Pipelet. Cabrion en particulier a été son bourreau ; il a failli le rendre fou, il l’a hébété par ses horribles tour». Ces tours, ils ressemblent singulièrement à ceux que l’on avait joués au Pipelet de 1829, et Eugène Sue n’a.euqu’à se souvenir. Qu’on en juge, p’est le Pipelet des Mystères de Paris qui parle : « 11 n’y a pas un instrument à vent dont il n’ait fait bassement son complice pour démoraliser les locataires ! Oui, monsieur, depuis le cor de chassa jusqu’au flageolet, il a abusé de tout, ... poussant la vilenie jusqu’à jouer faux, et exprès, la mémo note pendant deux heures entières. C’était à en devenir enragé ! On a fait plus de vingt pétitions au principal locataire pour qu’il chassât ce gueux-là. Enfin, on y parvint en lui payant deux termes... Il part... Vous croyez peut être que c’est fini de Cabrion ? Vous allez voir ! Le lendemain, à onze heures itu soir, j’étais couché : Pau ! par 1 par I — Jo lire le cordon. On vient à !a loge : « Bonsoir,

« portier, dit une voix, voulez-vous me donner une mèche de vos cheveux, s’il vous plaît 1 »

Mon épouse me dit : « C’est quelqu’un qui se trompa-de porte. » Et je réponds à l’inconnu : ■ Ce n’est pas ici ; voyez à côté. — Pourtant, c’est bien le no 17 ? Le portier s’appelle bien Pipelet ? reprend la voix. — Oui, que je dis, je tn’appeSld bien Pipelet. — Eh bien, P ipelet, mon ami, jo viens vous demander une.mèche do vos cheveux pour Cabrion ; c’est son idée,

« il y tient, il en veut. ■ Vous comprenez, monsieur ?... C’est à moi, son ennemi mortel, à moi qu’il avait abreuvé d’outrages, qu’il venait impudemment demander une mèche de mes cheveux, une faveur que les dames refusent même quelquefois k leur bienaiiné ! ... Eût-il été bon locataire, ... je ne lui aurais pas davantage accordé cette mèche ; ce n’est ni dans mes principes ni dans mes habitudes ; mais je me serais /ait un devoir, une loi de la lui refuser poliment. • On devine qu’à partir de ce moment, le matin, le soir, la nuit, à toute heure, une nuée de rapins déchaînés par Cabrion vinrent l’un après l’autre demander au portier une mèche de ses cheveux. ■ Aussi, continue le malheureux, j’aurais eu commis des crimes affreux, que jo n’aurais pas eu un sommeil plus bourrelé. A chaque instant, je me réveille en sur saut, croyant entendre la voix de ce damné de Cabrion. Je me méfie do tout le monde... Dans chacun je suppose un ennemi qui va me demander de mes cheveux ; je perds mon aménité, je deviens soupçonneux, renfrogné, sombre, épilogtieur comme un malfaiteur... Cet infernal Cabrion a empoisonné ma vie... ■ C’est à ce point que Pipelet veut quitter Paris, la France, fuir en pays étranger.

Nous ne rapporterons pas toutes les incartades de Cabrion ; sa figure maigre et narquoise, son chapeau pointu, ses longs cheveux, son rire sat&nique, sa barbe effilée et ’ son regard faseinateur passent sans cesse devant les yeux du pauvre Pipelet. Cabrion va jusqu’à introduire son propre portrait, peint à S’huile, dans l’alcôve conjugale, après avoir écrit au bas, en lettres rouges : Cabrion à son ami Pipelet, pour la vie ; jusqu’à accrocher au-dessus de la porte de l’allée cet écriteau : Pipelet et Cabriox font commerce d’amitié bt adtres. S’adresser au portier. Un soir que ftl""> Pipelet est sortie

XII.

PIPE

noire homme, occupé à ressemeler une rieille botte, voit la porte déla loge s’ouvrir et une femme entre. Cette femme est enveloppée d’un manteau à capuchon ; il se soulève honnêtement de son siège et porte la main à son chapeau. À ce moment, une seconde femme, aussi enveloppée d’un manteau à capuchon, entre à son tour et ferme la porte en dedans. Alors, les manteaux tombent et deux -nymphes, disons-le tout de suite, deux danseuses amies de Cabrion, vêtues de maillots et d’un costume de ballet, lui apparaissent. Dans son trouble, il les croit’nues. Elles lui semblent seulement parées d’une ceinture de feuillage ; le voilà pétrifié... ses yeux se couvrent de nuages... sa pudeur s’offense... Toutes deux s’avancent vers lui et lut tendent leurs bras, comme pour l’engager à s’y précipiter ; elles l’enlacent en cadence... L’une d’elles se penche sur son épaule, lui enlève son chapeau, toujours en cadence avec des ronds de jambe et une pantomime expressive ; la seconde, tirant une paire de ciseaux de son feuillage, lui coupe l’unique mèche de cheveux qui lui reste et toutes deux chantent, en marquant le pas : • C’est pour Cabrion t c’est pour Cabrion ! ■ Cabrion, pendant ce temps, rit, le visage collé aux vitres. Nous en passons ; mais on comprend qu’une telle vie n’est pas tenable. Pipelet va trouver le commissaire. Ce magistrat se contente de lui dire : « Mon brave homme, ce Cabrion est un très-drôle de corps, c’est un mauvais farceur ; ne faites pas attention à ses plaisanteries. Je vous conseille, moi, tout bonnement d’en rire, car il y a vraiment de quoi, » En rire ! voilà la moralité de cette mise en scène de l’infortuné Pipelet ; mais nous voudrions bien savoir si les mystificateurs de 1829 eussent ri à la place de leur victime.’ Quoi qu’il en soit, le Pipelet du roman finit moins tragiquement que le vrai Pipelet. Cabrion lâche sa proie ; il passe en Allemagne. Eu montant en diligence, il crie au bonhomme : Je pars pour toujours, ... à toi pour la vie ! Désormais leï époux Pipelet pourront filer des jours heureux. Que Dieu les ait en sa sainte et digne garde.

Plusieurs personnages des Mystères de Paris ont vivement ému l’imagination popufaire ; mais ceux de M. et M"’e Pipelet sont restés typiques entre tous. Le portier do la rue de la Chaussèe-d’Antin ne se doutait guère, au milieu de son infortune, qu’il serait plus tard un héros de roman et que son nom enrichirait la langue française d’une expression do plus. Du haut du ciel, sa demeure dernière, que cela lui soit une consolation.

PIPELINE s. f. (pi-pe-li-ne). Ornith. Espèce de mouette.

PIPER v. a. ou Ir. (pi-pé — rad. pipée). Chasse. Chercher à prendre à la pipée : Piper des oiseaux. L’arjouli a la nue 6oime et l’ouïe très-fine ; lorsqu’on le pipe, il s’arrête pour écouter. (Butf.)

— Fig. Tromper, leurrer : Platon dit tout ouvertement dans sa République que, pour le profit des hommes, il est souvent besoin de les PIPER. (Montaigne.) Le présent ne nous satisfaisant jamais, l’espérance nous pifk, et, de malheur en malheur, nous mène jusqu’à la mort, qui en est le comble éternel. (Pasc.) Les Parisiennes sont précoces dans l’art de riPER leurs ntarts. (E. Sue,)

L’honneur cruel nous pipe et nous veut faire accroire Qu’au travail seulement doit consister la gloire.

RÉCMER.

D Escamoter, prendre par des moyens de

filou : // m’A PIPÉ cent écus.

— Jeux. Piper des dés, des caries, Les préparer frauduleusement pour se ménager de3 avantages sur son adversaire. *

— v, n. ou intr. Jouer des pipeaux. Il Vieux mot.

— Pop. Ne pas piper, Ne dire mot, garder le silence.

Se piper, v. pr. Se flatter, se leurrer ; Il semble à peu près démontré que l’homme sa pipe lui-même. (Guéroult.)

PIPER" v. n. ou intr. (pi-pé — rad. pipe). Patii. Fumer la pipe : Il me semble qu’on a pipé ici. (Gavarni.)

PIPER s. m. (pi-pèr — mot lat.). Bot. Nom scientifique du genre poivrier.

PIPER (Charles, comte db), favori et premier ministre de Charles XII, né vers 1600, mon en 1716. Issu dune famille obscure, il s’éleva, par ses propres talents, aux premières dignités de la Suède, devint conseiller d’État sous Charles XI et gagna lafa, veur de Charles XII, qui le nomma son chancelier. Il pressa en vain Charles XII de s’emparer da la couronne de Pologne lorsqu’elle fut déclarée vacante, lui donna de bons conseils, qui ne furent pas toujours suivis, tomba au pouvoir des Russes à la bataille de Pultawa, servit d’ornement à l’entrée triomphale da Pierre Ier dans Moscou et succomba dans la forteresse de Schlusselbourg, après une rigoureuse captivité. Son maître lui fit des funérailles magnifiques. — Son fils, Charles-Frédéric Piper, qui était devenu, à son tour, favori du roi Adolphe-Frédéric, mourut en 1770, dans ses terres, où il s’était retiré en 1756, à la suite de la fin tragique de son gendre, le comte de Brahé. V. ce nom.

PIPÉRACÉ, ÈE adj. (pi-pé-ra-sé — du lat. piper, poivrier). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au poivrier.

PIPE

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre poivrier.

— Encycl. La, famille des piperades renferme des arbres, des arbrisseaux et des plantes herbacées, plus ou moins charnus, dont la tige présente une structure notablement différente de celle des autres dicotylédones. Les feuilles sont alternes, opposées ou verticillées, entières, charnues ou membraneuses, souvent marquées de points transparents, munies ou non de stipules. Les fleurs, réunies en épis grêles ou filiformes, nxillaires, terminaux ou opposés aux feuilles, sont portées sur des axes’ plus ou moins renflés, et consistent en une écaille peltoe, dans l’aisselle de laquelle naissent plusieurs étainines ; au milieu de celles-ci se trouve un pistil, composé d’un ovaire libre, à une seule loge uniovulée, surmonté d’un style cylindrique terminé par un stigmate qui est quelquefois sessile. Le fruit est une baie sèche ou charnue, presque entièrement forméo par une graine dressée, à embryon très-petit, entouré d’un albumen farineux ou un peu cartilagineux, très-gros, et constituant la presque totalité de l’amande,

Cette famille, qui a des affinités avec tes urticées et les saururêes, renfermo les geures suivants, groupés.en deux tribus :

I. Pjpérées : poivrier, potomorphe, macropiper, chavique] rhyncholepis, euhebe, muldère, coccobryon, callianire, enckée, peltobryon, artanthe, ottonie, zippelic.

II. Pépéromiées : pépéromie, verhucllie, phytlobryon, érasmie, acrocarpide.

(Jes végétaux se trouvent entre les tropiques ou un peu au delà, surtout dans le nouveau continent. Ils renferment une lésine acre et une huile volatile qui leur communiquent des propriétés énergiques.

PIPÉRÉ, ÉB adj. (pi-pô-ré — du lat. piper, poivrier). Bot. Syn. de pipéhacé.

— s. f. pi. Tribu de la famille des pipéracées, ayant pour.type le genre»poivricr.

P1PÉRELLE s. f. (pi-pé-rc-le — tihrrin, du lat. piper, poivrier). Bot. Syn. de microjihrie,

PIPÉRIDINE s. f. (pi-pé-ri-di-ne — du lat. piper, poivre). Chim. Base volatile qui provient du dédoublement déla pipérine par les alcalis.

— Encycl. La pipéridine a pour formule

CWlAz. C’est une base volatile qui prend naissance dans le dédoublement de la pipérine par les alcalis. Il se forme en même temps de l’acide pipérique dans la réaction (pour l’équation, v. pipérique [acide]). La pipéridine a été signalée pour la première fois par Wertheim etRochledaz ; mais ce dernier la confondit d’abord avec l’aniline et plus tard avec la picolinc. Anderson et Cahours l’ont obtonuo séparément et ont reconnu ensuite l’identitéde leur produit respectif. C’est surtout Cahours qui a étudié les réactions de ce corps.

— I. Préparation. Lorsqu’on distille une partie de pipérine avec 2 parties et demie ou 3 parties de chaux potassée dans uno cornue en communication avec un récipient refroidi, il se condense dans ce dernier un produit complexe qui renferme de l’eau, deux alcaloïdes volatils et une substance neutre d’une agréable odeur aromatique. En traitant lo liquide brut par des morceaux de potasse solide, on voit s’en séparer une huile légère d’une forte odeur ammoniacale, qui est soluble en toutes proportions. Soumise à la distillation, cette huile passe presque entièrement entre 105" et 108°. Vers la fin de ia distillation, toutefois, le thermomètre monte à 210° et s y maintient sUuionnaire. Le produit le plus volatil forme environ les neuf dixièmes de l’huile primitive. Par une nouvelle rectification, il bout à 106<* d’une manière constante. Il constitue la pipéridine.

M. Anderson préparait la pipéridine par une autre méthode, 11 traitait d’abord la pipeline par l’acide azotique. Dans cotte réaction, il se dégage des vapeurs rutilantes, il se forme une substance qui rappelle l’essence d’amandes amères par son odeur et une résine brune. Cette résine est soluble dans la potasse, à laquelle elle communique une coloration rouge de sang. Par l’ébullitioii de cette solution, ou obtient de la pipéridine. Enfin on peut, comme il sera dit à l’article pipérique (acide), faire bouffir la pipérine avec une dissolution alcoolique de potasse ; la pipérine se dédouble alors en pipéridine et pipérate potassique. On sépare les cristaux de ce dernier sel et l’on distille l’eau mère alcoolique en recevant les vapeurs dans un récipient rempli d’acide chlorhydrique. On obtient ainsi le chlorhydrate de pipéridine.

— IL Propriétés, La pipéridine est un liquida incolore, très-limpide, d’une forte odeur ammoniacale qui rappuile cependant aussi un peu celle du poivre, et d’une saveur très-alcafine. Elle bleuit fortement le papier rouge de tournesol et bout à 10C°. Sa densité de vapeur est de 2,958 ; la théorie exigerait 2,946. Elle se dissout eu toutes proportions dans l’eau en formafit un liquide très-alealin. Ce liquide réagit à la manière de l’ammoniaque sur los solutions salines, à cette différence près, cependant, qu’il ne redissout pas les oxydes de zinc et de cuivre, comme lo fait l’ammoniaque après les avoir précipités. La pipéridine se dissout aussi dans l’alcool. Elle

PIPE

1049

possède la curieuse propriété pour un alcali de coaguler l’albumine du blanc d’oeuf au bout d’un quart d’heure.

L’acide azoteux agit énergiquement sur la pipéridine et donne naissance à un liquide lourd et aromatique. La vapeur de l’acido cyanique transforme la même base en pipéryl-urée (pipérylène-carbamide). La réaction consiste dans l’union directe des deux substances. Les cyanates de méthyle et d’éthyle se combinent à la pipéridine comme l’acide cyanique et fournissent de la méthyl ou de l’éthyl-pipéryl-urôe. Avec le chlorure de ben^oïle et le chlorure de méthyle, la pipéridine donne naissance à des produits de substitution qui résultent du remplacement d’un atome d’hydrogène par une molécule d’éthyle ou de benzoïle.

— Ht. SBLS de pipbUIDINE, La pipéridine sature les acides les plus énergiques et forma des sels cristallisables avec les acides sutfurique, iodhydrique, chlorhydrique, bromhydrique, oxalique et picrique.

Le chlorhydrate forme de longues aiguilles incolores facilement solubles dans l’eau et dans l’alcool ; il so volatilise à une chaleur modérée et ne s’altère pas lorsqu’on l’exposa à l’air. Sa solution forme avec le trichloruro d’or de petites aiguilles d’une couleur jauno tendre et avec le tétrachlorure de platine des aiguilles rouge orangé très-solubles dans l’eau, moins solubles dans l’alcool, qui répondent à la formule

(CSHl»AzHCl)sPtCl*. Avec le dichlorure de platine (protochlorure), la pipéridine donne le.composé (C5HHAz)2pt"C12, dont la solution dans uno grande quantité d’eau bouillante dépose un composé de pipéridine analogue au chlorure de platine ammoniacal vert de Magnus. L’iodhydrate de pipéridine C»H»AzUI cristallise en longues aiguilles et ressemble au chlorhydrate. L’azotate

CBH»AzHAzO»

cristallise aussi en aiguilles ; il en est da même de l’oxalatc.

Le pipérate de pipéridine

CSHUAzCIWOO» prend naissance lorsqu’on dissout l’acide pipérique dans uno solution aqueuse do pipéridine. C’est une pulpe cristalline qui, lorsqu’on l’étend d’eau, ie divise en lamelles incolores d’un éclat soyeux. Au contact de l’air, surtout sous une cloche renfermant do l’acide sulfurique, il perd de la pipéridine et devient jaune. A 100°, il fond sans s’altérer ; à une température plus élevée, il so décompose en dégageant de In pipéride. Lorsqu’on le maintient pendant quelque temps à 150°, il devient partiellement insoluble dans l’eau ; mais, si on le dissout alors dans une solution alcaline et. qu’on ajoute un acide à la liqueur, on voit se précipiter de l’acide pipérique inaltéré. Avec le pentachlorure de phosphore, il réagit comme l’acide pipérique.

Le sulfate de pipéridine

(C3Hl»Az)«H2SO* s’obtient par la saturation réciproque do l’acide et de la base. Il est cristallbable, déliquescent et fort soluble dans l’eau. Lorsqu’on fuit bouillir 1 molécule de ce sel avec 2 molécules de cyanate potassique, on obtient du sulfate de potassium et de lapipérylurce. La réaction est la mémo que colio par laquelle "Wohler prépare l’urée.

Combinaison de la pipéridine avec le disulfure de carbone

(C«-ItU2)sCS*.

Ce corps est du pipéryl-sulfocarbonato de pipérylene-ammonium. Sa formule rationnelle est

(CS)"

(S" C»HJ2Az f ù

On l’obtient en faisant tomber goutte à goulto du sulfure de carbone dans la pipéridine et en faisant cristalliser le produit dans l’alcool. Il cristallise dans le premier sysièino.

— IV. Produits de substitution de la pi-

PÊRIDiNB RENFERMANT DES RADICAUX D’AL cool. La pipéridine possède les caractères d’une monamine secondaire, attendu que, lorsqu’on la chauffe avec les iodures dos radicaux alcooliques, elle échange une proinicre fois un atome d’hydrogène contre le radical d’alcool, mais donne ensuite, par une nouvelle action de l’iodure alcoolique, un iodure d’ammonium quaternaire. Sa formula * est donc

(cW^la2ouCwJaZi ou toute autre formule semblable.

10 MÉTUYL-P1PBRIDINE

C6J113AZ = (CW>)"C113Aa.

On obtient l’jodliydrate de cette base en faisant tomber goutte à goutte do la pipéridine dans son volume dioduro de médiyUj refroidi. Les deux corps s’ajoutont directement l’un à l’autre. La solution de l’iodhydrate de méthyl-pi 132