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PIRO

ne manqua r.i de verve ni de verdeur épicurien ne :

Ci-gtt un libertin folâtre

Qui du plaisir fut idolâtre,

Piron, le chef des étourdis, Et qui ne songea guère & gagner paradis.

Pour le repos du 1>on apôtre. Passant, tu peux toujours dire un De profundis : S’il ne lui sert à rien ce sera pour un autre.

Les a-uvres poétiques de Piron n’ont pas été réunies en volume. Sauf quelques pièces insérées dans des recueils, elles sont restées pour la plupart inédites. ■

PIRON DE tA VÀRENNE, chef d’insurgés vendéens, né près d’Ancenis (Bretagne) en 1755, mort en 1794. Il émigra au commencement de la Révolution, se rendit à l’armée des princes, revint en Bretagne en 1793, se mit d’abord à ia tète des mineurs insurgés de Montrelais, puis alla se joindre aux Vendéens de la rive gauche et remporta contre Santerre les victoires de Vihiers (17 juillet 1793) et de Coron (is septembre). Nommé alors commandant d’une des divisions de l’armée vendéenne, Piron continua à se signaler aux affaires de Mortagne, de Cholet, de Laval, de Gran ville et commanda l’arrière-garde aux déroutes du Mans et de Savenay. Après la dispersion des bandes royalistes, il se tint caché dans les environs de Nantes ; mais las de son inaction, il résolut de relever l’étendard de la révolte dans le Poitou et fut tué à coups de fusil pendant qu’il traversait la Loire dans un bateau,

PIRONNEAU s. m. (pi-ro-no). Pèche. Petit canot solidement construit, avec lequel on se livre à la pêche des coquillages dans les endroits de la côte où la mer est mauvaise.

— Ichthyol. Nom donné, sur les côtes de Normandie, à une espèce de dorade.

PIROSKI s. m. (pi-ro-ski). Art culin. Nom d un mets polonais, qui se compose de boulettes aplaties, frites dans le beurre ou le saindoux, et faites avec une pâte de fromage à la crème, de mie de pain, de raisins de Corinthe, d’œufs, de sucre, de muscade, de sel et de farine.

P1ROT (Edme), théologien français, né à Auxerre en 1631, mort à Paris en 1713. Il enseigna avec succès la théologie, acquit la réputation d’un des théologiens les plus distingués de son temps, fut nommé chanoine de Notre-Dame de Paris et devint chancelier de cette église. Pirot devint examinateur habituel des livres de théologie et des thèses Sur cette madère. Ce fut à ce titre qu’il se trouva activement mêlé à l’affaire du quiétisme. Après avoir travaillé à la censure des doctrines de Mme Quyon, il fut choisi par Fénelon pour examiner sou livre de l’Explication des maximes des saints. Pirot fit quelques légers changements au manuscrit et déclara que ce livre était tout d’or ; mais lorsqu’il vu Bossuet se prononcer vivement contre cet ouvrage, il changea lui-même complètement d’avis et rédigea en 1638, contre l’Explication, une censure que signèrent soixante autres docteurs. On a de lui quelques ouvrages restés inédits, notamment un Mémoire sur l’autorité du concile de Trente en France.

PIROUETTE s, f. (pi-rou-è-te. — Delâtre prétend que pirouette est un diminutif du vieux français piron, gros clou, gond de porte, qui vient du bas latin piro, pirouis, que Delâtre rapporte au grec péroné, qui signifie proprement pointe de l’agrafe, esse ou cheville qui tient la roue attachée à l’essieu. Frisch rapporte pirouette à un substantif inusité pirou, qu’il prend pour un composé de pied, forme dialectale pi, et de roue, roue tournant sur un pied. Ménage le fait venir de gyrus, tour, mouvement circulaire). Sorte de jouet composé d’un petit morceau de bois plat et rond, traversé dans le milieu par un petit pivot sur lequel on le fait tourner : Faire tourner une pirouette,

— Tour entier qu’on fait sur soi-même, en S9 tenant sur la pointe d’un seul pied : Faire une pirouette, une double pirouette. On se prête avec assez de facilité à croire qu’une sylphide exprime sa douleur par une pirouette, déclare son amour au moyen d’un rond de jambe. (Th. Gaut.)

— Mouvement rapide par lequel on tourne sur soi-même : Il m’embrassa, me dit adieu, fit une pirouette et disparut. (J.-J. Rouss.)

— Fig. Changement brusque d’opinion :

Aux marchands de lorgnette» Juillot du moins a profité. Vivent les pirouettes ! Vive la liberté !

HÉn. Moreau.

— Faïa. Répondre par des pirouettes, Répondre pur des plaisanteries, des coq-à-l’âne a un dis ; jurs sérieux, il Payer ses erëanciert avec de : pirouettes, IJohapper à ses créanciers par des subterfuges.

— Prov. Qui a de l’argent a des pirouettes, Avec de l’argent, on se procure les choses les plus extraordinaires.

— Législ. Instrument de supplice usité autrefois en Angleterre, et consistant en une cage en fer, mobile sur un pivot, dans laquelle on mettait le patient et qu’on exposait dans un lieu public, pour que les passants pussent la faire tourner.

— Manège. Volte sur place que fait le

PIRO

cheval, en tournant sur l’un de ses pieds j La pmoUETTB n’est plus en usage. (Acad.) C’en était fait de moi, lorsque l’animal, étonné lui-même du nouveau péril, volte en dedans par une pirouette. (Chateaub.)

— Jeux. Action du joueur au mail qui manque tout à fait sa boule. Il Sorte de jeu d’enfants, qui consiste à chasser un petit bâton à l’aide d’une baguette.

— Encycl. Manège. Lespirouettes sont, d’une ou de deux pistes. On appelle pirouette d’une piste le tour entier que fait un cheval en tournant court, d’une seule allure et presque en un seul temps, de manière que sa tête vient à l’endroit où était sa queue, sans qu’il soit hors de ses hanches. Dans la pirouette à deux pistes, le cheval fait ce tour dans un terrain a peu près de sa longueur, qu’il marque tant de sa partie antérieure que de sa partie postérieure. Ou appelle aussi pirouette ou demipirauetle d’un temps une passade ou demivolte exécutée prestement en faisant un tour des épaules ou des jambes. Afin que les chevaux fassent plus facilement la pirouette, on leur eu fait faire dans les manèges cinq ou six d’une suite sans quitter la place. Elles sont utiles dans un combat singulier pour gagner lu croupe sur l’ennemi. Pour bien faire les pirouettes de deux pistes, il faut que le cheval tourne avec beaucoup de prestesse et d’agilité.

— J«ux. La pirouette est un jeu connu de tous les enfants. On s’arme de deux bâtons, l’un d’«nviron 2 pieds ou davantage, l’autre de- 6 pouces ; on creuse, dans la terre, un trou d’environ 5 pouces de longueur sur 3 de largeur et 2 de profondeur ; on place transversalement le petit bâton sur le trou et, avec le grand que l’on tient à deux mains à l’une des extrémités, tandis que l’autre bout est appuyé sur le fond du trou, derrière,1e petit, on pousse ce dernier comme un projectile lancé par une machine et on le jette aussi loin que possible. L’adversaire, du lieu où le petit bâton est venu tomber, le jette à son tour avec la main et cherche à atteindre le grand, qui, est étendu transversalement sur le trou. S’il le touche, c’est à son tour de jouer ; sinon, le premier joueur continue. Il place alors le petit bâton en long sur le trou, de façon que l’une des extrémités touche le fond et que l’autre sorte un peu. Un coup sec, frappé avec le grand bâton sur cette extrémité qui sort du trou fait faire une pirouette à ce petit bâton et le joueur doit, pendant qu’il est en l’ait, le frapper du bois qu’il a à la uaain comme avec une raquette j alors la pirouette est réussie. S’il réussit à le frapper plusieurs fois, la pirouette est double, triple, quadruple, etc.

On compte ensuite combien de fois l’espace compris entre le lieu où est tombé le petit bâton et le trou contient de longueurs égales au grand bâton pour les pirouettes simples et au petit pour les doubles, etc. Le chiffre de ces longueurs forme autant de points pour le joueur. D’ailleurs, les règles de ce jeu varient à l’infini.

PIROUETTE (pi-rou-è-té) part, passé du v. Pirouetter.

— s. m. S’est dit pour Pirouette : Le pirouetté est un pas qui se fait e)i place ; sa propriété est de faire tourner le corps sur un pied comme sur un pivot. (Rameau.)

P1ROUETTEMENT s. m. (pi-rou-è-te-man — rad. pirouette). Néol. Succession de pirouettes : La danse a été longtemps en France une suite de pirouettements ridicules. (Complêin. de l’Acad.)

PIROUETTER v. n. ou intr. (pi-rou-è-térad. ptrouette). Faire une ou plusieurs pirouettes ; tourner rapidement sur un pied : Cette aansettse pirouette avec grâce. Mobiles comme le mercure^ ils pirouettent, ils gesticulent, ils crient, ils s’agitent. (La Bruy.) À quoi bon dans le parc ainsi tourner sans cesse. Pirouetter, courir, voltiger ?...

PlRC-H.

Il Tourner en rond : Un ouragan fondit sur le navire et le fit pirouetter comme une plume sur un bassin d’eau, (Chateaub.) D’abord le ballon l’a ff-aissa, puis il se dilata furieusement, puis il se mit à pirouetter avec une vélocité vertigineuse. (Baudelaire.)

Au bord des toits, la frêle girouette D’une minute a l’autre en grinçant pirouette.

Th. Gautier.

Fbih. Répéter constamment les mômes choses : il n’a fait que pirouetter pendant deux heures.

— Fig. Changement soudain d’opinion ou de parti : Trahir à propos, pirouetter uu momenr décisif, voilà la grande affaire. {L. Ulbach.) ’

— Manège., Exécuter des pirouettes : Cette jument pirouette bien.

PIROUOT s. m. (pi-rou-o). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce d’alouette.

PIUOUX (Joseph), instituteur des sourdsmuets, né à Hâdigny (Vosges) en 1800. Pils d’un architecte, il étudia d’itbord l’architecture, puis devint aspirant surnuméraire dans l’enregistrement. Pendant ses loisirs, il s’occupa de grammaire, d’éducation, se mit à donner, à Epinal, des leçons à trois jeunes aourdsinuets, réunis à l’hospice des Enfants trouvés (1824-1825), et réussit si bien dans son entreprise que le préfet l’engagea a ouvrir,

PIS

sous son patronage, une école spéciale. M. Piroux refusa et, pour se perfectionner, il entra, en 1825, en qualité d’élève professeur, à l’Ecole des sourds-muets, où dix-huit mois plus tard il fut chargé de la direction-d’une classe supérieure. De retour da !Ss son département, M. Piroux résolut de fonder «ne école de sourds-muets à Epinal (1827) ; mais le manque de local et 1 insuffisance de ressources pécuniaires le déterminèrent bientôt à créer à Nancy l’établissement projeté. La municipalité de cette ville lui fournit, en 182S, les moyens d’ouvrir une école d’externes, qu’il transforma, l’année suivante, en pensionnat. À partir de 1830, M. Piroux travailla à propager l’enseignement des sourds-muets dans les écoles primaires, fonda, en 1849, de concert avec quelques personnes bienfaisantes, une société de patronage pour les sourdsmuets, les aveugles, les aliénés guéris et les orphelins, et créa, en 1853, une section pour l’instruction des enfants arriérés. L’établissement de M. Piroux compte actuellement environ cent vingt-cinq élèves et les départements des Ardennes, de l’Aube, de la Côted’Or, de la Haute-Marne, de la Meurthe, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges y entretiennent soixante-dix bourses.

Cet habile instituteur, qui est membre de l’Académie de Nancy et de plusieurs autres Académies de province, a publié un grand nombre d’ouvrages dans le but de perfectionner et de vulgariser l’enseignement des sourds-muets. Son système et sa méthode, ramenés à leur plus simple expression, sont contenus dans deux petits ouvrages intitulés : Méthode de dactylologie et Méthode de parole à.l’usage des sourds-muets et des sourdsparlants duns la famille, l’école primaire, l’institution et le monde. Outre les écrits précités, des Méthodes, des Tableaux pour l’enseignement, etc., on lui doit : le Vocabulaire des sourds-muets (Paris, 1830, in-12) ; l’Ami des sourds-muets (Paris, 1S38-1S41, 5 vol. in-S») ; Solution des principales questions relatives aux sourds-muets (Paris, 1850, in-4«) ; Phrases primordiales (Paris, 1842, in-10) ; Exercice d’arithmétique à l’usage des sourdsmuets (Paris, 1858, in-16). M. Piroux a été nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1S64.

P1RRHONIEN, PIRRHON1SME. V. PYR RHONIEN, PYRRBONISME.

PIRR1DS, mauvais esprits qui sont, au dire des Mongols, les âmes des méchants et qui ont beaucoup de rapport avec les larves des Romains. Ifs quittent fréquemment la fournaise du roi des enfers lhongor pour aller effrayer les vivants sur la terre.

PIRRO (Roceo), historien sicilien, né à Neto en 1577, mort à Païenne en 1651. Il se fit recevoir le même jour docteur en droit et en théologie (1601), entra dans les ordres et devint successivement chanoine de Païenne, chapelain du roi, protonotaire apostolique, abbé de Saint-Élie, à Neto, et historiographe du roi Philippe IV (1643). Sa grande réputation de savoir, la considération dont il jouissait le tirent charger par plusieurs prélats de l’examen des questions les plus délicates et lui valurent d’être fréquemment consulté par les vice-rois, dont l’un, le duc d’Alcala, lui offrit, (jnais vainement, l’évêché de Cefalù, Pirro s’attacha particulièrement à éclaircir l’histoire ecclésiastique de la Sicile. On lui doit : Sinonimi (Païenne, 1594, in-4o) ; Ckronologia regum pênes quos Sicilisfuit imperium post exactes Saracenos (Païenne, 1630, in-fol, J ; Notitis Siciliensium ecclesiarttm (Païenne, 1630-1633, in-fol.), ouvrage réimprimé sous le titre de Sicilia sacra (Païenne, 1644-1647, 3 vol. in-fol.). — Un religieux cistercien du même nom, Pirro, mort it Naples en 1636, prit, en entrant en religion, le nom de Barthélémy de Saint-Fauste, dirigea plusieurs couvents en Italie et en Savoie et composa divers ouvrages qui ont été recueillis et publiés sous le titre de : Theologia moralis (Naples, 1633-1634, 3 vol. in-fol.).

PIUDS (Michel), astrologue fiançais, qui vivait au X.VH& siècle. On ne sait rien de sa vie. Il ne nous est connu que par un ouvrage, devenu extrêmement rare, publié vers 1072 et intitulé ; Prophéties et révélations des saints Pères, tant de ce qui est passé que de l’avenir et les choses les plus grandes qui nous puissent arriver et leurs effets apparaîtront jusqu’à la fin du monde (Paris, in-12).

PIS ndv. (pi — lat. pejus, même sens). Plus mal, d’une manière plus mauvaise : Il se portait un peu mieux, mais il est pis que jamais. (Acad.)

Tant pis. V. tant.

— Adjectiv. Plus mauvais, pire : Il ne me saurait rien arriver de pis. Il faut accoutumer son imagination à tout ce qu’il y a de pis. (Mme de Sév.) Rien de pis que de désirer sans cesse le lendemain. (Mlue de Genlis.) Il y a quelque chose de pis que de n’avoir pas certaines qualités, c’est de tes feindre. (A. Iiarr.)

Désir de fille est un feu qui dévore. Désir de nonne est cent fois pis encore.

Gbbsset.

Qui pis est, Ce qui est pire, plus désagréable, plus fâcheux : Mlle est vieille, laide et, qui pis est-, méchante. L’homme personnel est nécessairement ennuyé et, qui pis est, ennuyeux. (De Ségur.)

PISA

Eacchus le déclare héréfîqua Et janséniste, g«f pis est.

Bo[[, B4U.

— Substantiv. :

Da crainte d’avoir pis, ne nous plaignons de rien.

Corneille L’avarice

Peut faire dans les biens trouver la pauvreté Et nous réduire à pis que la mendicité.

Boilbau.

Dire pis que pendre de quelqu’un, En dire toute sorte de mal : El les sociatistest N’en K-t-on pas bit pis que pendre ? cependant ils valent cent fois mieux que leurs calomniateurs. (Duplessis.)

On ne lui a pas dit pis que son nom, Son nom est la plus cruelle injure qu’on puisse lui adresser ; tout le mal qu’on dit de lui est au-dessous de ce qu’il mérite.

— Prov. Qui trop choisit prend pis, En hésitant trop longtemps, on s’expose a faire un mauvais choix.

— Ce qu’il y a de pire : Le pis qui puisse survenir. Le Pis de l’affaire est que souvent ceux qui gouvernent n eu savent pas plus que ceux qui sont gouvernés. (Volt.)

Faire du pis qu’on peut, Faire de son pis, S’appliquer volontairement à faire mal ce que l’on fait : Il semble que vous preniez plaisir à faire toutes choses du pis que vous pouvez. (Acad.) Les gouvernements ont beau faire de leur pis, la pitié se fera jour partout où il y aura des hommes. (De Custine.) Il Faire tout le mal qu’on peut : Il n’a qu’à faire du pis qu’il pourra, je ne le crains point. (Acad.)

Mettre quelqu’un au pis, au pis faire, à pis faire, Le délier de faire le mal qu’il a le pouvoir ou l’intention de faire : Qui, vous1} m’écriai-je à mon tour en me levant avec fureur, je vous mets au pis, (Le Sage.) Il Mettre quelqu’un à pis faire, Signifie aussi Le délier de faire plus de mal qu’il n’a déjà fait.

Prendre, mettre les choses au pis, Les envisager dans le pire état où elles peuvent être, et en supposant tout ce qui peut arriver de plus fâcheux ; Mettons les choses au pis : supposé qu’il soit mort ; étant, comme vous me l’avez assuré, sou héritier, cous ferez rendre compte à ceux de ses parents qui se seront emparés de ses biens. (Le Sage.)

Pis aller, Ce qui peut arriver de plus fâcheux, hypothèse la plus défavorable ; Son pis aller sera d’avoir fait un voyage où il se sera instruit et dont il reviendra avec de l’argent et de la considération, (Volt.) Il Chose à laquelle on se résout faute de mieux : Epouse mademoiselle Lourdois, la fille du peintre en bâtiments, elle a trois cent mille francs de dot ; je t’ai ménagé ce pis aller. (Balz.) La philosophie, pour Catherine II, était un pis aller ; il était toujours temps d’y recourir, (Ste-Beuve.)

— Loc. ndv. Au pis aller, En supposant les choses au pire état où elles puissent être : Au pis aller, quelques contrariétés seules seraient à craindre. (E. Sue.)

De mal en pis, De pis en pis, De mal ou De plus mal en plus mal : Ses affaires vont de mal EN pis. Le malade va DE Pis EN pis. ..... Les gens n’ont point de honte

De faire aller le mal toujours de pis en pis.

La Foutaise.

— Grainm. Quelques grammairiens ont vu dans ce mot, lorsqu’il est employé adjectivement, une trace du genre neutre dans notre langue. Pire, disent-ils, est masculin ou féminin et sert toujours pour qualifier les substantifs ou les pronoms dont le sens est déterminé ; pis est neutre et se met en rapport avec les pronoms indéfinis ou avec des infinitifs : Il n’y a rien de pis que cela ; On ne saurait lui dire pis que son nom. (Acad.) Dans ce dernier exemple, ou peut dire que quelque chose est sous-entendu, et c’est une espèce de pronom indéfini. Dans ce système, neutre serait, pour notre langue, presque l’équivalent de vague, indéfini. Pis ne serait pas, d’ailleurs, le seul adjectif neutre en français ; il en serait de mémo de mieux, neutre da meilleur dans quelque chose de mieux, rien de mieux, et de quelques autres mots.

V. la note sur pire.

PIS s. m. (pi. — Delâtre rapproche ce mot de l’allemand Mes, mamelle, teton, sanscrit pi-yusu, le lait, qu’il rapporte à la racine , forme secondaire de la grande racine aryenne , boire. Il cite à l’appui le suédois patt, pis, qu’il ramène directement à la racinepd ; mais cette explication tombe en présence des autres formes romanes i vieux frauçuis peis, provençal peitz, pitz, italien petto, qui se rapportent certainement au latin pectus, poitrine). Mamelle d’une vache, d’une femelle laitière : Un pis volumineux Ou charnu n’est pas toujours l’indice d’une sécrétion lactée abondante. (Lecoq.)

— Il s’est dit autrefois pour poitrine, gorge, estomac ; Elle avait sa robe pourfendue sur le PIS. (Al. Chartier.)

— Ane. pratiq. Mettre la main au pis, Se disait des ecclésiastiques à qui l’on faisait prêter serment, parce qu’au lieu de lever la main ils la mettaient simplement sur la. poitrine.

— Techn. Partie inférieure et longitudinale du ventre du bœuf, dans le langage des bouchers.

FISAN, ANE s. et adj. (pt-zau, a-ue).