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à ces trois hommes, qui nous ont transmis la texte d’Homère pur et correct. Cette recen■ sion, cette diorthose des poésies homériques n’a été, cependant, qu une portion de leurs travaux : ils ont restauré le texte de tous les auteurs que les anciens comptaient parmi les classiques, et il n’a pas tenu à eux que nous ne possédions et Sophocle et Eschyle, et Euripide et Aristophane, et même Eupolis et Menandre, aussi complets, aussi purs que nous avons encore Platon et Homère.

La philologie ne fut pas aussi diligemment cultivée h Rome. Toutefois, les noms de Varron, de Quintilien, d’Aulu-Gelle honorent cette science. Varron, le plus célèbre polygi-aphe latin, écrivit sur la langue latine un ouvrage en vingt-cinq livres, où il appliquait l’esprit philosophique à la grammaire, où il distinguait nettement les mois racines et les mots dérivés, où il faisait la part des droits de l’u.=âge, où, enfin, il cherchait à éclaireir l’origine des mots au moyen de l’histoire et de I archéologie. Quintilien, dont la grande réputation a traversé les siècles, fit de son Institution oratoire le manuel de lu rhétorique, sans y oublier les études grammaticales, dont la connaissance est indispensable pour former un bon orateur. Auiu-Gelle entassa dans ses Nuits atliques, sans ordre et sans enchaînement, les notes que lui fournissaient ses lectures sur la critique et la grammaire, Comme sur l’histoire, l’archéologie et la philosophie. De ces notes ainsi jetées au hasard, il est résulté un livre d’un grand prix pour les philologues comme pour tous les érudits, qui ont besoin de faits plus que de méthode.

Le moyen âge donna plus de soin à la copie des anciens manuscrits qu’à la discussion des textes ; c’était encore de la philologie, mais d’un degré intérieur. Nous trouvons un autre genre de recherches philologiques en Italie, au xve siècle. Le Pogge, tout plein de passion pour la littérature de l’antiquité, recherche et découvre des ouvrages depuis longtemps oubliés. Dans ta bibliothèque du couveni de Saiiit-Gall, espèce de cachot obscur et humide au fond d’une tour, il trouve V institution oratoire de Quintilien, quatre livres des Argoiiautiques de Vàlerius Flaccus et les Commentaires d’Ascanius Pedianus. Ailleurs, il découvre l’Histoire d’Ammien Marcellin et le livre de Fronlin, Sur les aqueducs. Des recherches entreprises par ses soins dans des couvents d’Allemagne et de France amènent la découverte des ouvrages de Vitruve, de Columelie, de Mauilius, de Priscien, de Nonius Marcellus, d’une partie des poèmes de Lucrèce et de tiilius Italicus, de huit discours de Cicéron, de douée comédies de Plante, etc. Vers la même époque, de nombreux érudits italiens, entre autres François Philelphe, Laurent Valla, Ange Politien, étudiaient les textes des langues grecque et latine. Politien surtout corrigeait les leçons fautives des copistes avec une sagacité dont on n’avait pas eu encore d’exemple chez les modernes. Il êelaircissait le texte par des notes et des observations tirées de ses propres conjectures ou fondées sur l’autorité des autres auteurs ; ses exemplaires d’Ovide, de Staee, de Pline te Jeune, de Quintilien et des écrivains de l’Histoire auguste, conservés dans diverses bibliothèques d’Italie, sont couverts de notes marginales qui ont plus tard été souvent utiles à des éditeurs. À la fin du xve siècle et au commencement du xvr», Érasme et Reuchlin, qui furent surnommés les yeux de l’Allemagne, se signalèrent par leurs connaissances philologiques. Les nombreux travaux d’Érasme témoignent des efforts qu’il lit pour répandre le goût des lettres anciennes. Ses Paraboles et ses Àpophlhegmes, tirés d’Aristote, de Piutarque, de Pline, de Lucien, ses traductions d’ouvrages

frecs, ses éditions d’ouvrages latins, coutriuèrenl puissamment à la renaissance des lettres dans le centre de l’Europe. L’un des adversaires d’Érasme, l’Italien Jules-César Scaliger, qui vécut en France, y répaudit l’un des premiers le goût de la philologie. Ses Causes de la langue latine, quoique remplies d’idées faussas, contiennent aussi des vues ingénieuses qui exercèrent une heureuse influence sur l’étude de la langue latine. Sa science et sa renommée furent biensm-passées par celles de son fils, Joseph-Juste Scaliger, qui naquit à Agen en 1540. Ses éditions des Catalecla de Virgile, des poètes élégiaques latins, et surtout l’édition de Festus, rïxèrent les principes de la saine philologie. Appelé à Leyde pour y occuper la chaire que laissait vacante le départ de Juste Lipse, il guida par ses conseils des élèves comme Grotius, ïtleursius, Rutgers, Douza, Daniel Heinsius. En même temps, it entretenait une correspondance active et dirigeait ainsi les travaux d’èrudits français et allemands, au nombre desquels se trouvaient Sjuuimuse, Lindenbrog, Elmenhorst, etc. Le prédécesseur de Scaliger dans la chaire de Leyde, Juste Lipse, fut lui-même un philologue des plus remarquables. Possédant une connaissance parfaite de la langue latine, familiarisé avec tous tes détails des institutions romaines, il a éclairci et fixé le sens d’un grand nombre de passages et fait tomber bien des erreurs. Il faut encore, aux noms de Scaliger et de Juste Lipse, ajouter celui de CasauLion, pour compléter ce que M. Charles Nisard a. appelé le triumvirat littéraire au xvr« siècle. Çasaubon doit être placé au premier rang

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parmi les philologues ; son édition de Strabon et son Commentaire sur Athénée sont considérés comme des chefs-d’œuvre d’érudition. La France a possédé des philologues distingués, et en plus grand nombre qu’on ne le croit généralement. Guillaume Budé, les Estienne, Muret, Lambin, Tournebœuf, Saumaise, Lefebvre, Dacier, etc., comptèrent parmi les illustrations du xvt* et du xvue siècle. Pour ne nommer que les plus eétèbres Îiarmi leurs successeurs, nous citerons : Viloison, Boissonade, Gail, Larcher, Naudet, Egger et, dans la philologie orientale, branche nouvelle de la science philologique, Silvestre de Sacy, de Chézy, Abel Rémusat, Eugène Burnouf, Ernest Renan.

En Allemagne, ce pays de l’érudition, il faut rappeler, au xvte et au XViie siècle, J.-G. Grœvius, J. Camerarius, G» Burthius, J. Frensheim ; au commencement du xviii=, Fabricius, Lange, etc. Dans le courant du siècle actuel naquit une nouvelle école philologique, dont le fondateur fut J.-M. Gesner ; elle a jeté un grand éclat et n’est pas encore éteinte. Il suffit de rappeler les noms de Reiske, d’Ernesti, de Wesseling. de Brunck, de Wolf, de Heyne, de Schneider, de filatthiœ, de Buttmann, de Harles, d’Oberlin, de Schweighaenser, de Bekker, de Sehœfer, de Vossj d’Orelli, de Jacobs, etc. N’oublions pas surtout que la philologie orientale en Allemagne a produit de merveilleux travaux, notamment pour les langues hébraïque, sanscrite et chinuise, sous la main des Buxtorf, desTyehsen, des Eichhorn, des Schlegel, des Bopp, des Klaprolh, des Max Millier.

Les Anglais ont rivalisé avec les Allemands par te nombre et la perfection des productions philologiques. Bans remonter à leurs plus anciens erudits, ils peuvent citer avec orgueil Pearce, Mlddleton, Musgruve, Bentley, Clurke, Selden, Kennicot, etc. Cependant la victoire reste sans conteste à la philologie allemande, surtout depuis le développement de la nouvelle école. La France, malgré des travaux fort dignes d’éloge, ne peut non plus présenter un ensemble comparable à ce qui est sorti de cette école.

L’Italie, depuis le xvie siècle, n’a produit que des philologues isolés. Quant à l’Espagne, elle a peu cultivé cette branche de littérature. Les autres pays, si l’on en excepte la Hollande, que nous avons mentionnée a propos de Juste Lipse et des élèves de Scaliger, et la Suisse, qui a son Adolphe Pietet, sont également pauvres en travaux philologiques.

Philologie comparée. V. ORAMMAIRB COM-PARÉE et LINGUISTIQUE.

PHILOLOGIQUE adj. (fi-lolo-ji-ke — rad. philologie), Qui concerne la philologie : Erudition philologique. Becherches philologiques.

PHILOLOGIQUEMËNT adv. (fl-lo-lo-jt-keman — rad. philologique). Au point de vue de la philologie : Langue étudiée philolosi-

QUEMKNT.

PHILOLOGUE s. m. (fMo-lo-ghe — rad. philologie). Celui qui s’attache à l’étude de la philologie, qui est versé dans cette science : Apollonius est, au jugement des anciens, le plus habile des philologues qui aient traite' de l’analyse du tangage. (Egger.)

PHILOMAQUEs. m. (fl-lo-ma-ke— dupréf. philo, et du gr. mâché, combat). Ornith. Syn.

de MACHÈTB OU COMBATTANT.

PH1LOMATHIQUE adj. (fl-lo-ma-ti-ke— du préf. philo, et Ou gr. mathein, apprendre). Ami des sciences ; Société fhiloMA.thiq.de.

PHILOMÈDE s. t. (fi-lo-mè-de). Bot. Syn. de qomphik.

PHILOMÈLE s. f. (fl-lo-mè-le — lat. Philomela, grec Philomèle, nom propre, qui signirie amie de l’harmonie, de la mélodie ; de philos, ami, et de melos, mélodie). Nom poétique du rossignol :

Autrefois Progné, l’hirondelle,

De sa demeure s’écarta,

Et loin des villes s’emporta Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle. La Fontaine. PHILOMÈLE et PBOGNÉ, filles de Pandion, roi d’Athènes. Térée, fils de Mars et roi des Bistones, peuple de l’hrace, ayant secouru Paudioit contre les Mégarides, épousa Progné et l’emmena dans ses États, où il eut d’elle Itys. Comme les deux sœurs se chérissaient mutuellement de la pius tendre affection, Progné ne put vivre bien longtemps séparée de Phitomèle, et elle pria son époux de se rendre à Athènes et d’en ramener cette sœur bien-aimée. Pandion, comme s’il eût eu un pressentiment des malheurs qui allaient suivre, ne consentit qu’avec une extrême répugnance au départ de sa fille ; il lui donna Même des gardes pour l’accompagner. Pendant le cours du voyage, Térée s éprit pour sa belle-sœur d’une passion criminelle qu’il résolut de satisfaire à tout prix. Dès qu’il eut abordé, il congédia sa suite et celle de Philomèle sous divers prétextes, puis conduisit l’infortunée princesse dans un vieux château, où il la déshonora. Révolté ensuite des reproches sanglants dont l’accablait sa victime, il eut la cruauté de lui couper la langue pour étouffer ses plaintes, puis il l’abandonna dans ce château sous la garde de gens qui lui étaient dévoués. De retour dans

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son palais, il annonça à son épouse que Philomèle était morte pendent le voyage. Progné versa des larmes.amères sur la perte de cette sœur chérie et lui fit élever un monument. Une année s’écoula avant que la malheureuse prisonnière pût instruire Progné de ses malheurs. Enfin, elle eut l’ingénieuse idée d’en broder l’histoire sur une toile, qu’elle réussit à faire parvenir à sa sœur. Celle-ci, profitant d’une fête de Bacchus, durant laquelle les femmes pouvaient parcourir les campagnes à la manière des bacchantes, alla délivrer sa sœur et la cacha dans le palais, où toutes deux méditèrent leur vengeance. Sacrifiant l’amour maternel à la fureur de sa sœur et a son orgueil d’épouse outragée elle-même par un crime incestueux, elle égorgea son propre fils Itys, aidée de Philomèle, puis en servit les membres dans un festin qu’elle offrit à Térée. Sur la fin du repas, Philomèle parut, tenant à la main la tète d’Itys, et la lança sur la table devant Térée. Celui-ci, transporté de rage à cet effroyable spectacle, saisit son épée, en perça d’abord son frère Dryas, qu’il soupçonna d avoir trempé dans le complot, puis il se mit à la poursuite des deux sœurs, qui réussirent à s échapper et à gagner un vaisseau qui les transporta à Athènes, où le souvenir de leurs malheurs les consuma d’ennui et de tristesse.

Telle est la version de Pausanias ; mais la plupart des mythologues s’accordent à dire que, lorsque Térée poursuivit les deux sœurs, les dieux intervinrent et changèrent Progné en hirondelle, Philomèle en rossignol ; Térée fut lui-même métamorphosé en huppe et Itys en chardonneret,

Ovide, dans ses Métamorphoses (liv, VI), a retracé en beaux vers cette tragique légende, qui est évidemment postérieure à Homère ; car, s’il parle de Philomèle et même d’Itys, tué par une méprise de sa mère, il ne rappelle ni-Progné ni Térée. Suivant Noël, les mythologues trouvent dans ces métamorphoses une allégorie puisée dans les caractères. La huppe, oiseau qui aime le fumier,désigne les mœurs impures de Térée ; son vol pesant signifie qu’il ne peut atteindre les deux soaursj son vaisseau étant moins bon voilier que le leur ; le rossignol, qui se plaît dans les broussailles, semble vouloir y cacher sa honte, et l’hirondelle, qui fréquente les maisons, marque l’inquiétude de Progné, cherchant vainement son fils qu’elle u massacré.

Dans la littérature, les noms de Philomèle et de Progné sont devenus les synouymes poétiques de rossigîiol et à’hirondelle.

C’est Philomèle au loin lamentant ses regrets.

Lkqouvé. Du chantre de 1s nuit j’entends la voU touchante ; C’est la fille de Pandion ; C’est Philomèle gémissante.

Voltaire. Cette Philomèle vantée, Si docte en bécarre, en bémol, Dont votre oreille est enchantée. Ne fut jamais qu’un rossiynal.

Lebrun.

Rappelons aussi que Philomèle a fourni à Virgile une de ses plus belles, de ses plus, touchantes et de ses plus poétiques comparaisons ; un de ces souvenirs qui restent toujours-au fond du cœur quand ils se sont effacés de la mémoire. Le poète veut peindre la douleur d’Orphée quand il a perdu une seconde fois son Eurydice ; il le représente exhalant ses plaintes sur un rocher (Géorgiques, IV, v. 551 et suiv.) : Qualis populta mœrena Philomela sub umbra Amissos qusrUur foetus, quos durus arator Obsoreans nido implumes delraxit ; at illa Fin ntetem, ramoque sedens misùrabile carmen Intégral, et mœsiù laie loca queslibus ùnplet.

« Telle la plaintive Philomèle, à l’ombre d’un peuplier, déplore la période ses chers petits, qu’un rustre impitoyable a arrachés de leur, nid avant même qu’ils fussent couverts d’un tendre duvet. Elle pleure ta nuit entière ; immobile sur sa branche, elle entonne sou chant éploré et fait retentir au loin les échos de ses tristes gémissements. "

J.-B. Rousseau a dit, en parlant de l’hirondelle, qui redoute les atteintes des fraîcheurs priutanières :

Progné craint de nouveaux frissons,

Ut la timide violette

Se cache encor sous les gazons.

On sait que La Fontaine a trouvé dans l’histoire de Philomèle et de Progné le sujet d’une de ses plus jolies fables, portant tes deux noms en titre.

Un écrivain humoristique, M. Toussenel, en veut à l’antiquité d’avoir vu dans l’hirondelle le type de la mère barbare qui égorge son fils. « La mythologie grecque, dit-il, n a pas été juste envers 1 hirondelle, si l’hirondelle devait servir de moulu de métamorphose à quelqu’un, c’était à un modèle de tendresse conjugale ou d’umour maternel quelconque, et non pas à Progné, la sœur de fhilomèle, car l’hirondelle n’a rien de cette épouse vindicative qui fir manger à son mari volage le corps de son enfant. • (Le Monde des oiseaux.) Nous trouvons cette réflexion très-juste.

Pmiomèie, tragédie lyrique en cinq actes, avec un prologue, paroles de Roy, musique de La Coste ; représentée par l’Académie de musique le 20 octobre 1705. Distribution des personnages principaux : Térée, M. Thève- j

nard ; Progné, M’e Joumet ; Philomèle, M’19 Desmâtins ; Athamas, M. Coehereau ; Minerve, Mlle Loignon, Lors de la quatrième reprise de cet ouvrage, qui eut Heu en 1734, Thévenard fut remplacé par Chassé. M’Ier Le Maure et Antier chantèrent les rôles de Philomèle et de Progné. Jélyotte, qui devait bientôt briller au premier rang, parut dams deux tôles secondaires de Génie et demaielot.

. PIHLOMÈLB, frèréde Plutus, fils de Jasion et de C’êres. Il inventa la charrue et fut placé par sa mère au nombre des constellations, sous le nom de Bouuier.

PHILOMÈLE, général phocidien, qui fit éclater la guerre sacrée en soulevant ses concitoyens contre le conseil amphictyonique, qui les avait condamnés pour avoir labouré un champ consacré à Apollon. Il pilla le temple de Delphes et arracha des colonnes sacrées le démet contre ses concitoyens. Vaincu par les Béotiens, il se donna la mort (353 av. J.-C.).

PHILOMÈNE (sainte), vierge et martyre, décapitée, croit-on, sous le règne de Dioctétien, au commencement du ive siècle. Elle était complètement inconnue lorsque, en 18,08, on trouva son nom sur une urne contenant des cendres et des ossements dans les catacombes de Sainte-Priscille, près de la voie Salnrienne. Il se trouva alors un prêtre et une religieuse qui prétendirent conaaître par une révélation l’histoire de la vierge. Selon eux, Philomène, fille d’un prince grec et convertie au christianisme, avait été conduite à treize ans a Rome, où l’empereur Dioelétien la vit plus tard et voulut l’épouser. Sur te refus de Philomène, il la condamna, comme chrétienne, a subir le martyre. Après avoir été jetée en prison, la jeune vierge fut battue de verges, précipitée dans le Tibre une corde au cou, percée de flèches et enfin décapitée. Grâce a la crédulité publique, cette fable fut aussitôt acceptée comme vraie et l’on transporta les reliques de Philomène d’abord à Naples, puis à Mugnano, dans la Terre de Labour. À partir de cette époque, le bruit se répandit que de nombreux miracles s’opéraient sur le tombeau de la martyre et, en peu de temps, la réputation de Philomène passa, avec son culte, dans toutes les parties du monde. On a érigé en son nom ua grand nombre de chapelles, de confréries, par exemple à Lyon, à. Paris, à Bordeaux, etc., et elle reçut le titre de thaumaturge du xixe siècle. Grégoire XVI se décida, en 1837, il la canoniser et fixa au II août la célébration de sa fête. Le martyrologe romain cite une autre sainte Philomène, tout aussi peu connue, que l’Église honore le 5 juillet.

P1MLOMÉTQR, surnom de divers princes.

V. Ptoléméb VI et Attalb III.

PHILOMIQUE s. m. (fi-lo-mi-ke). Moll. Genre douteux de mollusques gastéropodes pulmonés, voisin-des limaces.

PltlLON DE BYZANCE, tacticien et mécanicien grec du ne siècle avant J.-C. Il étudia la mécanique à Alexandrie et l’architecture à Rhodes. Il était très-versé dans la géométrie et" donna la solution du problème des deux moyennes proportionnelles. Il reste dé lui le quatrième et le cinquième livre d’un traité de Poliorçélique (pub !, dans tes Vêler rum mathem. op., 1693, avec trad. latine). On y trouve d’intéressants détails sur les machines militaires des anciens, notamment sur une machine de guerre appelée aerolouas, qui avait de grandes analogies avec le fusil h vent moderne. On lui a attribué h tort, selon toute vraisemblance, un ouvrage Sur les sept merveilles du monde, dont il reste un fragment considérable, publié avec une traduction latine par Léon Allatius (Rome, 1640} et inséré dans divers recueils.

PIULON DE LAIUSSE, philosophe grec de la nouvelle Académie, chef de l’école d’Athènes après Clitomaque (de lOOi 83 avant J.-C). 11 se réfugia à Rouie lors sa l’invasion de Milliridaie en Grèce et eut Cicéron pour disciple. Il professait un scepticisme moins radical que celui d’Arcésilas et de Curnéade.

P111LON le Joif, écrivain et philosophe d’origine judiûqiie, né à Alexuitdrie {Égypte) vers l’an ÎO avant notre ère, mort vers l’un 80 après J.-C, à l’âge de près de cent ans. Il était d’une famille de la uibu de Lévi, très» considérée dans la ville d’Alexandrie. On ne conmilt aucun des incidents qui signalèrent sa jeunesse. Il paraît l’avoir consacrée tout entière à l’étude de la tradition ainsi qu’à celle de la philosophie grecque. Il réussit ègatement dans ces deux objets de ses travaux. L’étude de ta tradition fit de lui un mystique, et celle de la philosophie grecque un plutonicicieu distingué, a ce puint qu on a pu dire de.lui. ; ou Philon imite Platon ou Platon imite Philon. Philon avait près de soixante ans quand il fut député à Rome, aveo quatre de ses coreligionnaires, auprès de lempereur Caligula, dans le but d’obtenir pour les Juifs le droit de bourgeoisie, à Alexandrie et la restitution de plusieurs synagogues qu’on leur avait enlevées. L’ambassade ne réu>sit point ; au contraire. Los ambassadeurs avaient aussi pour mission de réclamer contre le décret qui ordonnait aujt Juifs de rendre à la statue de l’empereur les honneurs divins. Caligula considéra la mission de Philon comme une insulte.et ordonna que sa statue fût dressée dana le temple de