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la variété des milieux et des races a déterminé de sensibles différences dans les divers États musulmans, la similitude des croyances a empêché ces différences d’être assez profondes pour ne laisser aucune place à l’analogie, pour effacer toute trace des origines et du passé. M. Le Bon commence par décrire le pays arabe, le vrai, le pays de Mahomet. Il étudie l’idée de race d’après la science actuelle, fait ressortir l’importance des caractères moraux et intellectuels dans la classification ethnographique, et, partant des principes qu’il vient d’exposer, il passe successivement en revue les populations de l’Arabie, nomades au sédentaires. Il s’applique à démontrer que, bien avant Mahomet, les aïeux du Prophète étaient parvenus à un degré assez élevé de civilisation, laquelle a brusquement fait apparition dans l’histoire, mais n’en résultait pas moins d’une très lente élaboration : pour rétablir, il trace le tableau social et historique de l’Arabie avant l’homme qui en a fait une nation. M. Le Bon arrive ensuite au Prophète, à son éducation, à sa jeunesse ; il consacre quelques pages remarquables a. la psychologie de Mahomet d’après les documents arabes, à son état mental et à ses hallucinations. < Au point de vue scientifique, dit-il, il faut classer évidemment Mahomet, comme la plupart des fondateurs do religions, dans la grande famille des aliénés. Mais la chose importe peu. Ce ne sont pas de froids penseurs qui fondent des cultes nouveaux et conduisent les hommes ; les hallucinés seuls peuvent remplir ce rôle. Quand on examine l’action des fous dans le monde, on reconnaît qu’elle fut immense. Us fondent des religions, détruisent des empires et soulèvent les masses à leur voix. Leur main puissante a conduit l’humanité jusqu’ici, et le cours de l’histoire eût été tout autre si la raison et non la folie avait régné dans îe inonde. Quant à prétendre que Mahomet fut un imposteur, il me semble évident qu’une telle assertion ne peut se soutenir un instant. Ce n’est que dans ses hallucinations qu’il pouvait trouver les encouragements nécessaires pour surmonter toutes les résistances qui entourèrent ses premiers pas. Il faut d’abord croire en soi pour réussir à imposer sa croyance aux autres.» M. t.e Bon fait prompte et bonne justice des diffamations séculaires qui ont cours contre le Coran. Il n’a pas de peine à prouver que, si la religion de Mahomet s’est propagée, « ce n’ost pas parce qu’elle apportait aux hommes la doctrine commode du fatalisme et une morale indulgente pour leurs faiblesses». Le fatalisme oriental, cette sorte de résignation tranquille qui apprend à l’homme à subir sans vaines récriminations les lois du sort, est beaucoup plus le résultat du caractère que des croyances. Bien avant Mahomet les Arabes étaient fatalistes, et d’ailleurs la fatalité remplit les livres religieux de tous les peuples. Bossuet n’a-t-il pas dit : «L’homme s’agite et Dieu le mène ?» La morale du Coran n’est d’ailleurs ni moins pure ni moins élevée que celle des autres livres sacrés, et si Mahomet laisse subsister la polygamie, pour laquelle il avait, il faut en convenir, un goût tout particulier, il recommande, tout comme Jésus, la charité, la justice, la douceur, et il impose aux croyants des mortifications tout aussi dures que le ciliée et la discipline. Sans doute, l’islamisme a produit des fanatiques ; mais que d’atrocités ont été commises au nom de leur Dieu pattes chrétiens ! La doctrine du Prophète fit des progrès rapides, précisément à cause de sa simplicité et de Ba clarté. Les conquérants arabes imposèrent si peu leur foi, comme on l’a répété souvent, que les peuples qui les renversèrent adoptèrent leur religion et essayèrent de continuer leur œuvre civilisatrice.

Sous la rubrique l’Empire des Arabes, M. Le Bon fait une analyse magistrale des conditions d’existence différentes auxquelles les musulmans furent soumis dans les diverses contrées conquises ; il démontre que ces conditions eurent pour résultat un développement très inégal de leur civilisation, et que celle-ci présente suivant les temps et les lieux des phases d’évolution qu’on ne saurait confondre. Il émet des vues fort originales sur le rôle respectif de l’Europe et de l’islam au temps des croisades. Selon lui, et il étaye son opinion sur les chroniques franques elles-mêmes, le plus barbare des deux partis fut, non le parti musulman, mais le parti chrétien, qu’il compare quelquefois à une horde de Peaux-Rouges et qui se livra aux dernières cruautés en Asie Mineure et en Syrie. Il est du moins certain que, tandis que l’Occident faisait au moyen âge un retour vers la barbarie, les Arabes étaient la race la plus civilisée du monde. Reste k savoir si les choses n’ont pas changé depuis et s’il convient, comme le fait M. Le Bon, de reporter suria tète des modernes musulmans l’admiration dont se sont rendus dignes les Arabes du moyen âge. L’auteur présente la polygamie comme < une excellente institution, qui élève beaucoup le niveau moral des peuples qui la pratiquent, donne beaucoup de stabilité à la famille, et a pour résultat de rendre la femme infiniment plus respectée et plus heureuse qu’en Europe ». Voilà qui est très contestable, comme aussi cette affirmation étrange que l’esclavage a du bon dans l’intérêt même des noirs. Il n’en est pas moins intéressant de lire les chapitres que M. Le Bon consacre à la

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société, k la philosophie, à la littérature, à la science, aux arts et au commerce des fils du Prophète, lesquels, selon l’auteur, ne sauraient qu’exercer partout où Us pénètrent une action bienfaisante.

ARABBLLE s, f. (a-ra-bel-le). Zool. Genre d’annélkles polychètes, famille des Lumbriconéréines, dont les caractères principaux

sont un lobe céphalique nu ; deux anneaux

firivés de rames ; celles-ci bilabiées avec une èvre plus longue située en arrière et en dessous ; cirre dorsale rudimentaire ; mâchoire supérieure garnie.à sa base de deux longs appendices et de quatre paires de pièces, celles de la deuxième paire différant des autres. Une espèce d’arabelle habite la Méditerranée (arabella quadrislriata Gr.).

ARABELLITE s, f. (ara-bel-li-te — rad. arabelle). Paléont. Genre d’annélides fossiles, voisin des arabelles, dont une espèce se trouve dans le silurien inférieur du Canada, à Toronto (arabellites scutetlatus Hin.), où elle n’est plus représentée que par les plaques des mâchoires.

ARABI {AHMiiD-ARABi-BL-HuSSKiNi, ou simplement), officier égyptien, né à Herya-Rozna, province de Charkiek, en 1839. A l’âge de quatorze ans, il entra à l’école militaire du Caire, d’où il sortit avec le grade d’officier ; mais Saïd-pachu, dans un accès de colère, lui Ut donner la bastonnade et le chassa de l’armée. Très pieux et très résigné, Arabi ne laissa rien voir de son chagrin et se consacra tout entier aux études religieuses de la célèbre université d’El-Azhar. Il entra de nouveau dans la carrière des armes à l’avènement d’Ismsiïl, fit la campagne d’Abyssinie, et fut en 1879 promu au grade de colonel par Tewfik-pucha, devenu khédive après la déposition de son père Ismaîl. Sous ce dernier, en effet, le gaspillage du Trésor avait pris d’énormes proportions ; une banqueroute était imminente et l’Égypte s’était vue dans l’obligation d’accepter l’intervention de l’Europe dans la gestion de ses finances ; mais le khédive fut bientôt déposé pour avoir prononcé la destitution de Mil. Rivers-Wilson et de Bligniéres, chargés de représenter l’Europe, et plus spécialement l’Angleterre et la France, dans les conseils du gouvernement. Tewfik lui succéda, et un contrôle anglo-français fut institué auprès du nouveau souverain. Le parti national égyptien, impatient de l’immixtion des contrôleurs duns les affaires intérieures et voyant que Tewtik ne faisait aucune des réformes sur lesquelles il avait compté, ne tarda pas k se plaindre. Le 17 janvier 1881, Arabi protesta, au nom de ses compatriotes, contre les privilèges accordés dans l’armée aux officiers étrangers ; arrêté par ordre du cabinet Riaz-pacha, en même temps que les colonels Abdelal et Ali-Fehmy, il fut délivré par un régiment, qui envahit la salle du conseil de guerre chargé de le juger. Le ministre de la guerre Osinan-Rifki, un Circassien, dut donner sa démission et on le remplaça par Mahmoud-Sami-El-Baroudi. Depuis ce jour, Arabi, devenu pacha, exerça une influence considérable. Le 9 septembre 1881, il entoura le palais de Tewflk avec quatre mille hommes de la garnison du Caire, demanda la destitution du ministère, la convocation des notables, l’établissement d’une constitution et l’augmentation de l’effectif militaire. Sur les avis du contrôleur et du consul général anglais (le contrôleur français était précisément absent}, le khédive nomma Chérif-pacha, l’un des chefs du parti national, président du conseil, et promit à bref délai des concessions nombreuses. Le 3 janvier 1882,1e • Times » publia le programme du parti national, rédigé par Arabi lui-même, et demandant : 1° le maintien des privilèges dévolus par la Turquie a l’Égypte, sa vassale ; 2° la réalisation immédiate des engagements de septembre ; 3<> le maintien du contrôle ; 4° l’élévation de l’effectif militaire h 18.000 hommes, dans l’intérêt de lu tranquillité publique ; 5" l’égalité et la liberté politique et religieuse ; 6° la régénération de l’Égypte par l’obéissance aux lois et les progrès de l’instruction. Peu de temps après, la Chambre des notables, poussée par Arabi, revendiqua le vote du budget, sans vouloir admettre que cette prétention était inconciliable avec le maintien des conventions internationales. Chérif refusa d’y faire droit ; il donna sa démission et fut remplacé par Mahmoud-Sami, pendant qu’Arabi prenait le portefeuille de la guerre. Au mois d’avril, on apprit en Europe qu’un complot avait été ourdi contre ce dernier, qui convoqua aussitôt une cour martiale et fit condamner un certain nombre de personnes. Le khédive ayant rendu un décret de commutation de peine, Arabi, qui avait imaginé cette prétendue conspiration pour se donner un regain de popularité, déclara hautement que le parti national était résolu a déposer Tewfik au profit du prince Huliin ; puis, il convoqua les notables sans l’assentiment dtt souverain. Le3 notables refusèrent de siéger dans des conditions à ce point irrégulïères ; mais Tewfik, abandonnant bientôt les premières velléités de résistance, transigea avec son ministre triomphant. L’Angleterre et la France remirent alors au Caire une note demandant au khédive l’éloignement d’Arabi ; celui-ci, très habile, envoya sa démission et celle de Mahmoud-Sami, en repoussant l’intervention étrangère, comme attentatoire aux droits du

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sultan. Les grands dignitaires religieux, civils et militaires déclarèrent, de leur côté, à Tewfik qu’ils ne reconnaissaient d’autre autorité que celle de la Porte ; les officiers parlèrent de déposition ; les civils, moins radicaux, dirent que la rentrée d’Arabi dans le ministère était seule capable d’éviter de grands malheurs. Tewfik céda. Arabi écrivit à M. Gladstone pour l’informer que le premier coup de canon tiré sur l’Égypte la dégagerait de tous traités, contrats et conventions. « L’Angleterre, disait-il, peut être assurée que nous sommes déterminés a combattre, a mourir en martyrs pour notre pays, comme cela nous a été ordonné par notre Prophète, ou a vaincre et à vivre indépendants et heureux. Dans l’un et l’autre cas, le bonheur nous est promis, et quand un peuple est pénétré de cette conviction, son courage ne connaît pas de bornes. à En même temps, dans une proclamation adressée aux gouverneurs de province, il déclarait que la guerre contre les Anglais serait, le cas échéant, poussée jusqu’à la dernière extrémité et que les traîtres seraient punis des peines les plus rigoureuses. Enfin, et cela est plus grave, il se posa désormais en prophète et obéit à un mot d’ordre de l’université fanatique d’El-Azhar : on a su, depuis, que les massacres du 11 juin (v. Égypte) ti avaient d’autre raison que la haine religieuse, et l’on suppose qu’Arabi, dont les soldats restèrent l’arme au pied pendant l’émeute, toléra les scènes déplorables qui ensanglantèrent Alexandrie jusqu’au soir. L’amiral Seymour, commandant en chef l’escadre anglaise, demanda au gouverneur de la ville de laisser les troupes anglaises occuper les forts ; sur le refus de Toulba- pacha, il procéda au bombardement. Arabi, entamant des négociations pour gagner du temps, se retira avec ses troupes à Kafr-Dovar, après avoir ouvert | les portes du bagne aux forçats, qui pillèrent I les habitations et incendièrent les quartiers épargnés par les projectiles anglais. Tandis que le khédive, soutenu par la Grande-Bretagne, déclarait rebelle son ancien ministre de la guerre et faisait défense à l’armée d’obéir à ses ordres, aux populations de lui payer l’impôt, Arabi constituait au Caire un ministère recruté parmi les membres de l’ancien cabinet dont lui-même faisait partie et au sein duquel siégeait le fameux Mussa-el-Akhad, qui s’était étudié à diriger la justice | égyptienne en organisant les massacres d’Alexandrie. Il paraît même qu’il menaça le , sultan, s’il intervenait en Égypte, de proclamer khalife le schérif de la Mecque et d’opérer la scission du monde arabe et du | monde turc ; il coiffa, en effet, le turban vert . vers la fin du mois de juillet. Cette bouillante I attitude n’empêcha pas sir Garnett Wolsley, commandant en chef les forces anglaises, de marcher contre le nouveau prophète. Vain- ’ queur à Ramsès le 25 août, à Kassasin le 28, ce général emporta le 13 septembre la position de Tell-el-Kébir. Dans l’intervalle, la Porte avait déclaré « qu’Arabi avait mérité par sa conduite le nom de rebelle et que l’État était absolument résolu à maintenir le pouvoir et les privilèges de S. A. le khédive ». À partir de ce jour, le dictateur, vaincu et dénoncé parla Porte, perdit brusquement son prestige. Abandonné et même trahi, il fut condamné à mort par une cour martiale ; mais le khédive, obéissant à l’Angleterre, commua la peine en celle de l’exil perpétuel. Il fut déporté a Ceylan, et l’un de nos compatriotes, qui l’y visita en 1886, en a tracé le portrait suivant :^ « L’homme est grand et commence à prendre du ventre ; les traits, un peu épaissis, sont fins dans leurs lignes générales ; la peau est blanche ; sa barbe grise bien taillée lui donne un faux air de Gounod ; il caresse nonchalamment sa barbe par un geste de main

continuel ; la main, ornée d’une double bague d’argent, est extrêmement soignée ; le brns est tatoué au-dessous du poignet : un cercle bleu enfermant trois points disposés en triangle. Ses yeux clairs et languissants se portent souvent vers le ciel ; l’ensemble de son air, de ses gestes, de ses regards a de cette noblesse et de cette lenteur qu’on rencontre communément chez tous les Orientaux ; il y a en lui du prêtre et de l’acteur. > Ses biens ayant été confisqués, il n’a pour vivre et pour entretenir ses serviteurs, qui l’ont suivi au nombre d’une dizaine, qu’un subside d’une livre sterling par jour.

ARABINOSE S. f. (a-ra-bi-no-ze — rad. arabique). Chim. Sucre cristallisé, non fermentescible, du groupe des glucoses, résultant de ta transformation, sous l’action des acides étendus et bouillants, de l’acide arabique ou gummique-

— Encycl. L’arabinose CH1*08 a été découverte par Scheibler, qui l’extrayait du principe mucilagineux de la betterave. Croyant ce mucilage identique à l’acide métapectique de Fremy, il avait d’abord appelé le nouveau sucre • pectinose » ; mais il changea ce nom en celui d’arabinose lorsqu’il eut reconnu l’identité du mucilage de la betterave avec la gomme arabique.

L’arabinose se prépare en faisant digérer la gomme arabique avec l’acide sulfurique étendu jusqu’à, ce que le pouvoir rotatoire dextrogyre de la substance ait cessé d’augmenter. La liqueur est alors neutralisée par le carbonate de baryum, concentrée jusqu’à

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consistance sirupeuse, puis additionnée de trois fois son volume d alcool k 90». Après tiltration, on élimine l’alcool par distillation et il reste un sirop où se déposent bientôt des cristaux d’arabinose.

L’arabinose cristallise en cristaux du système orthorhombique, incolores, brillants, fragiles et friables, de saveur sucrée, mais sucrant moins que le sucre de canne, solubles dans l’eau, surtout à chaud ; point de fusion, 1600 ; pouvoir rotatoire (<i]j = 118° à droite. Scheibler avançait que l’arabinose n’est pas directement fermentescible en présence de la levure de bière ; mais il est démontré, par les travaux de M. A. Muntz

(1885), quelle présente tous les caractères des glucoses et est identique avec la galactose du sucre de lait.

L’acide arabique pur fournit 70 pour 100 d’arabinose ; les gommes diverses en donnent de 48 à 70 pour 100 (Scheibler). Les gommes donnent, en même temps que l’arabinose et en proportions variables, une substance incristallisable douée d’un faible pouvoir rotatoire et susceptible de fermenter directement sous l’action de la levure.

ARABLE adj. Agric — Encycl. Terres arables. On désigne sous ce nom les terres qu’un hibour facile rend aptes à être ensemencées. Une terre en prairie, couverte en bois, fougères, bruyères, ou féconde en plantes adventices, ne devient arable que si elle a subi une préparation préalable de défrichement, soit en étant retournée, soit par l’arrachage des arbres, soit enfin par l’enfouissement des plantes parasites. Ce travail n’est d’ailleurs que préparatoire et doit être suivi de travaux de culture spéciaux, destinés à rendre la terre meuble ; puis on l’épierre, on la draine au besoin et enfin on la nourrit de matières fertilisantes, fumier, engrais, etc., qui la rendent plus productive. Les terres arables sont l’objet de troi3 grandes classifications, selon qu’on les considère au point de vue physique, physiologique ou botanique, et chimique. Une terre arable est déterminée au point de vue physique par trois caractères : la continuité, la ténacité, l’immobilité. La classification physiologique est établie par la nature des ptantes qui croissent naturellement et spontanément sur le sol ; il est évident, en effet, que les terrains calcaires et le3 terrains siliceux offrent entre leurs flores des différences marquées. La richesse du sol en aliments minéraux propres aux besoins des végétaux cultivés constitue la classification chimique : ces aliments minéraux sont l’acide phosphorique, la potasse, la chaux et la magnésie.

11 faut ajouter que cette classification est toute théorique, car, dans la pratique, la consistance du sol sera toujours le caractère dominant de l’aptitude d’une terre à être nrable ; ta classification naturelle, pour le laboureur, est basée sur les résistances que rencontre la charrue au moment du labour. La première est donc propre aux agronomes ; la seconde, née des circonstances et des terrains, convient aux hommes de métier, aux cultivateurs.

ARAD-TABIA, hauteur au N. de Silistrie, dans la partie S.-E. du royaume de Roumanie. Lorsque la commission européenne assigna, comme limite, entre la Bulgarie et la Dobroudja devenue roumaine, une ligne qui n’était éloignée de Silistrie que de 200 pas, elle céda à la Roumanie beaucoup de champs et de vignes appartenant à cette ville. Les habitants de Silistrie, dont l’abattoir se trouvait au delà de la frontière, protestèrent contre cette délimitation ; mais les Roumains s’empressèrent d’établir leur administration sur le territoire qui leur était cédé par une décision des puissances, et, au commencement de 1879, ils occupèrent l’Arab-Tabia qui en dépendait et qui domine Silistrie. Ils évacuèrent cependant cette position, tout en protestant lorsque les Russes se préparèrent ù les déloger par la force. La question d’Arab-Tabia est encore pendante.

  • * ARACHIDIQUE ou ABACH1QUE adj.

Chim.—Encycl. L’acide arachidique C^HWÔ* appartient à, la série grasse ; c’est un homologue de l’acide acétique. Pour l’obtenir, on saponifie d’abord l’huile d’arachide par une lessive de soude, on remet les acides du savon en liberté par l’acide chlorhydrique. Le mélange de ces acides, mis en digestion avec l’alcool à froid, abandonne à ce dissolvant les acides volatils ; le résidu essoré est traité par l’alcool bouillant additionné d’acide acétique en quantité suffisante pour que l’acétate de plomb ne précipite pas la liqueur a chaud ; I acétate de plomb donne alors par refroidissement des cristaux de divers sels plombiques, dont on éthérifie les acides pur l’alcool et l’acide chlorhydrique. Le chlorure plombique étant séparé par tiltration et l’alcool en excès par évaporation, on saponifie de nouveau et on précipite peu à peu les acides du savon dissous par l’acétate de magnésium. Les premières portions du précipité contiennent l’acide arachidique.

L’acide arachidique existe aussi en petite quantité dans le beurre (acide butique de Heintz) et abondamment dans les fruits du nephelium lappaceum Oudemans.

L’acide arachidique cristallise en paillettes brillantes : il fond à 77» ; il est très peu so-