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lubie dans l’alcool ordinaire, très sohible dans l’alcool absolu et l’éther.

L’acide arachidique se comporte de tout point comme les acides de la série grasse dont il fait partie. On connaît les arachates métalliques : arachates de potassium, de sodium, d’ammonium, de magnésium, de baryum, de strontium, de plomb, de cuivre, d’argent ; des éthers arachiques : arachates de méthyle, d’éthyle, d’isoainyle, etc.

Arachines. Les plus intéressants de ces éthers sont les trois arachines ou éthers glycériques de l’acide arachidique que M. Berthelol a obtenues à l’état de pureté. Elles sont neutres. Fondues, elles ressemblent à la cire.

Monoarachine CSH&(OH)».C*>HS90. Elle 3*obtient en chauffant l’acide et la glycérine pendant huit heures à 180<> ; le produit est épuisé par l’éther après un quart d’heure de digestion au bain-marié avec de l’éther et de la chaux éteinte. La solution éthérée laisse déposer la monoarachine en fines granulations. On peut la purifier par de nouvelles opérations semblables. C’est une substance cireuse, neutre, peu soluble dans l’éther chaud et presque insoluble à froid.

Diarachine C»H».OH.(C2°11390)î. Pour la préparer, on chauffe de 200° à 2300 l’acide arachique soit avec la monoarachine et un peu d’eau (six heures), soit avec la glycérine (huit heures). On l’extrait du produit comme la monoarachine par la chaux et l’éther. Elle se déposa en grains très tins. Elle est un peu soluble dans l’éther, plus soluble dans le sulfure de carbone, mais ne cristallise ni dans l’un ni dans l’autre. Elle fond à 75° et peut être volatilisée sur une lame de platine.

Triarachine C»HR.(C*01189O)3. Elle se prépare en chauffant pendant dix heures, à la température de 200° à 220°, 1 partie de diarichine avec 15 ou 20 parties d’acide arachidique ; on la purifie comme les deux précédentes par la chaux et l’éther. C’est, comme l( ; s deux premières, une matière neutre cireuse, non cristalline, peu soluble dans l’éther.

On connaît aussi le chlorure arachidique ou ou chlorure d’arachyle C»>11890C1, qu’on obtient par la méthode ordinaire au moyen de l’arachata de potassium et du trichlorure de phosphore ; Vanhydride acéto-arachique C201139O.O.C*H’O et l’anhydride valéro-arachique C*°HS90.0, CB1190 obtenus en faisant agir l’arachate de potassium sur les chlorures d aeétyle ou de valéryle.

Il existe une arachamide qui se produit quand on fait digérer l’huile d’arachide avec 1 ammoniaque alcoolique, mais qu’on ne peut obtenir par les méthodes ordinaires de préparation des amides.

Enfin on connaît l’acide nitro-arachique C201139(AzOa)Os, obtenu en traitant par l’acide sulfurique à basse température un mélange intime d’acide arachique et de nitre. Après vingt-quatre heures de digestion, on chauffe légèrement et on verse dans l’eau froide où l’acide nitro-arachique se précipite. Cet acide est transformé par le chlorure stanneux en acide amido-arachique. ARACHINEs. f.—Chim. Ether glycérique de l’acide arachidique. V. arachidique.

  • ARACHNIDES S. f. pi. Entom.— Encycl.

On entend par arachnides les animaux articulés respiration aérienne (trachéates), toujours dépourvus d’ailes, et dont le corps est divisé en deux parties : un céphalothorax, représentant la tête et le corselet soudés, et un abdomen apode ; les pattes sont au nombre de huit et les mâchoires au nombre de quatre. Les arachnides présentent les plus grandes variations dans la constitution générale de leur corps, car si, en principe, la tête et le thorax sont unis en un tout homogène, il existe des formes (galéodes) où ces deux parties sont différenciées ; et si l’abdomen se présente dans la règle comme une masse indivise et non segmentée, nous voyons dans les scorpions et les galéodes un abdomen séparé en segments distincts. Les mêmes différences se montrent dans son mode d’attache : fixé au céphalothorax par un court pédicule chez les araignées, il s’insère par toute la largeur de sa base au céphalothorax chez les scorpions, où il se subdivise même en deux régions bien différentes de forme et de volume : une première large, massive ou préabdomen ; une seconde mince, allongée, terminée par l’aiguillon, c’est le postabdomen. On rencontre encore chez les arachnides d’autres formes du corps : telles sont celles des acariens, chez lesquels l’abdomen est confondu avec le céphalothorax, et des pentastomes ou linguatules semblables à des vers courts.

« Une disposition caractéristique des arachnides, dit Claus, c’est la réduction très prononcée de la région céphalique, & laquelle appartiennent seulement deux paires de membres qui fonctionnent comme pièces buccales. Jusqu’ici on n’a pas encore pu déterminer si la paire antérieure de ces appendices correspond morphologiquement aux antennes, ou bien, comme le pense Erichson, aux mandibules des crustacés et des insectes, et cela d’autant moins qu’on n’a nullement réussi à ramener à une souche ancestrale commune les deux groupes de trachéates. <

Selon Gegenbaur, les arachnides sont un embranchement latéral détaché de la souche primitive des trachéates et caractérisé par

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ses cinq paires de membres dont l’antérieure s’est modifiée.

Système tégumentaire et appendiculaire. Les arachnides ont cinq paires de membres. La première est une pièce maxillaire souvent en forme de tentacule ou de pied ; mais on la voit munie de puissantes pinces tranchantes, ainsi qu’on l’observe chez les scorpions ; ’ dans ce cas on nomme ces appendices des chélicères. On les nomme griffes quand le dernier article est recourbé inférieurement et en dedans, disposition habituelle chez les araignées ; souvent encore ces appendices se changent en longs stylets susceptibles de rentrer les uns dans les autres (acariens). Les organes buccaux proprement dits, constituant la deuxième paire d’appendices céphaliques, sont les mâchoires : chacune d’elles se compose d’une pièce basilaire ayant la forme d’une lame sur laquelle s’insère un palpe maxillaire terminé soit par une griffe, soit par une pince didactyle. Entre ces deux pièces basilaires, on remarque une pièce impaire (lèvre inférieure). Les quatre paires de pattes ambulatoires sont généralement semblables entre elles et se laissent diviser, comme celles de tous les arthropodes, en un nombre fixe et déterminé d’articles ; elles possèdent de plus que les insectes une pièce située entre le fémur et le tibia (patelle). La première de ces paires de pattes ambulatoires se modifie parfois en se prolongeant à la manière d’un palpe (pédipalpes) et pouvant « même fonctionner avec son article basilaire comme mâchoire (Claus).

Les téguments des arachnides sont généralement cornés, mais sont loin de présenter la dureté de ceux des crustacés et de beaucoup d’insectes. L’abdomen des araignées est généralement de consistance molle, les téguments sont recouverts de poils courts et serrés. Le céphalothorax est généralement de consistance plus coriace. Chez les scorpions, le système tégumentaire est beaucoup plus dur. Au reste, on peut dire que plus la masse du corps est segmentée, chez ces arthropodes, plus les téguments offrent d’épaisseur et de résistance.

Système musculaire. De même que chez tous les articulés, les muscles sont formés de fibres a stries transversales « dans les cas d’atrophie complète de la segmentation, comme chez les acariens, l’arrangement des muscles se montre à un état correspondant d’infériorité (Gegenbaur).

Système nerveux. On distingue divers états dans la disposition du système nerveux ; il peut être centralisé en une seule masse ganglionnaire commune au-dessus et au-dessous de l’œsophage, et même, dans certains cas, n’être plus représenté que par une simple bandelette transversale située au-dessous, comme on peut le voir chez les linguatules. En général, on peut dire que la chaîne ventrale est toujours séparés de la masse cérébrale, mais 1 importance et le développement de la chaîne abdominale présentent de nombreuses variations. Gengenbaur nous apprend que par la disposition de leur système nerveux les arachnides se sont éloignées davantage que les crustacés du type primordial des arthropodes : • Pour toutes, une étroite connexion des ganglions cérébraux avec la chaîne nerveuse ventrale par des commissures extrêmement courtes, est le fait caractéristique. Ce rapprochement des deux divisions du système nerveux détermine parfois une conformation de son ensemble qui lui donne l’apparence d’une masse ganglionnaire unique. La séparation de ces deux parties principales n’est alors indiquée que par l’ouverture fort petite qui sert au passage de l’œsophage. »

C’est chez les scorpions que le système nerveux se montre le plus segmenté, et on peut dire qu’il rappelle par ses dispositions générales le plan de celui de l’écrevisse et autres crustacés décapodes macroures, où il se montre divisé en portions distinctes unies par de longues commissures. La chaîne ventrale se compose de huit ganglions et est réunie par deux commissures très courtes au ganglion céphalique, dont le développement est peu considérable. Le premier ganglion de la chaîne ventrale est de beaucoup le plus développé et doit être considéré comme la réunion intime de plusieurs ; « remarquable pur sa grosseur, il paraît être l’homologue du grand ganglion unique qui occupe le céphalothorax des vraies araignées». Il donne, ainsi que chez celles-ci, naissance aux nerfs des pattes.

Les trois autres ganglions sont situés aussi dans le céphalothorax, et les quatre derniers plus éloignés les uns des autres sont compris dans la queue ou postabdomen. Deux nerfs allongés, issus du dernier de ces ganglions, parcourent les derniers anneaux jusqu à l’aiguillon.

Chez les araignées, la chaîne nerveuse se fond en un gros ganglion abdominal unique qui est en rapport avec le cerveau et qui affecte la forme d’une étoile dont les diverses branches se continuent en filets nerveux qui passent dans les membres.

Le ganglion céphalique est, la plupart du temps, nettement bilobé ; il fournit des nerfs oculaires et des nerfs passant dans les chélicères. Les nerfs des chélicères donnent à ces dernières, d’après certains auteurs, la signi ARAC

flcation d’antennes modifiées et terminées par des griffes.

Le système nerveux viscéral des arachnides est imparfaitement connu. Chez les scorpions, il laisse deviner sa présence par quelques filets émanant du ganglion cérébral et formant un ganglion sur l’œsophage ; on en a aussi constaté la présence chez les araignées, ou, d’après Gegenbaur, « tes parties postérieures du trajet intestinal, ainsi que les organes générateurs, reçoivent d’ailleurs aussi des ramifications de plexus nerveux particuliers. Ces ramifications chez les araignées et les opilionides partent du bord postérieur du ganglion ventral, et présentent chez les opilionides de nombreux ganglions ». Dans le petit groupe des Pycnogonides, que l’on rattache maintenant aux arachnides, la concentration de la chaîne ganglionnaire varie suivant les formes : ainsi, c’est dans les nymphons que cette chaîne est le plus étendue ; elle l’est déjà à un moindre degré dans les pycnogonons, et les ganglions sont réunis dans les ammothea et les posichitus étudiés par de Quatrefages.

Organes des sens. Le sens de la vue est très développé chez les arachnides. Les yeux, toujours simples et dont le nombre varie de deux k douze, sont situés, suivant des combinaisons très variables, sur la partie antérosupérieure du céphalothorax. L’odorat et le goût n’ont pas de sièges connus ; il paraît en être de même du sens de l’ouïe, et cependant les araignées entendent très bien, et comme on le verra plus loin, sont très sensibles k la musique. Le sens du toucher est d’une grande délicatesse ; des poils soyeux ou épineux recouvrant leurs téguments paraissent être les intermédiaires délicats des sensations tactiles. ■ Les extrémités des longs palpes maxillaires, conformés comme des pattes, et leurs longues pattes ambulatoires sont également disposées pour recevoir et transmettre les moindres ébranlements que reçoivent leurs toiles (Kùnckel-Brehm). »

Appareil digestif. Le tube digestif des arachnides présente un certain nombre de subdivisions plus nombreuses que chez les crustacés. À la bouche fait suite un œsophage ou intestin buccal étroit, suivi d’un intestin moyen généralement allongé et dont la partie antérieure se ramifie en cœeums rayonnants, dans la plupart des arachnides, qui s’étendent dans la base des pattes et des antennes, et même loin dans leur intérieur (pycnogonides et galéodes), occupant presque toute leur longueur, et donnant ainsi à cet estomac étoile un développement considérable. L’estomac des araignées offre, par suite de la réunion des deux cœcums antérieurs, la forme d’un anneau dont l’axe postérieur est en connexion avec l’œsophage (Gegenbaur). Ces appendices cœcaux atteignent leur plus grand développement chez les opilionides (faucheurs), où l’on en compte jusqu’à trente disposés en plusieurs séries, sans compter les appendices secondaires portés par la paire médiane.

À l’estomac fait suite un intestin dont la longueur est proportionnée à celle du corps ; si rabdomen est court, cette portion du tube digestif est renflée et séparée par un étranglement du rectum toujours dilaté ; la longueur de ce dernier est considérable chez les scorpions, et moins importante chez les galéodes, où l’on remarque un cœcum. Les glandes salivaires existent chez les scorpions, où l’on en trouve une paire en forme de lobules reposant sur des élargissements latéraux du tube intestinal et débouchant dans l’œsophage ; chez les galéodes elles consistent en deux canaux enroulés en peloton ; chez les ’araignées elles sont unies en une masse glandulaire commune entourant le pharynx ; • on est encore dans le doute si les glandes à venir qui s’ouvrent à la pointe des chélicères ne représentent pas des glandes salivaires modifiées» (Gegenbaur). Le foie est représenté chez les araignées par une glande située dans la partie postérieure du corps et divisée en deux parties par le cœur et l’intestin ; très volumineuse, elle enveloppe les organes génitaux et les organes producteurs de la soie. La structure de cette glande est folliculaire, k grandes cellules cylindriques, et les divers follicules sont séparés par un tissu conjonctif chargé de cellules graisseuses au sein duquel passent les canalicules urinifères (Bertkau). D’après le même auteur, le foie des araignées produit au moins deux ferments, un tryptique et un peptique, et les expériences de Plateau rendent probable la présence d’un ferment diastatique. Chez les scorpions il existe des canaux simples passant entre les lobes du foie ; une paire est ramifiée et ils s’ouvrent au commencement du rectum : ce sont des canaux urinaires, et chez les araignées ces canaux, très ramifiés et réunis à l’extrémité en réseau, aboutissent à deux conduits excréteurs communs débouchant dans un large rectum ou dans un appendice cœcal de celui-ci ; chez les opilionides ce sont deux canaux longs et enroulés ; il en est de même chez les acariens, où ils se ramifient encore quelquefois. V. acariens.

Appareil circulatoire. Assez compliqué chez les scorpions, qui représentent le type le plus élevé de la classe, l’appareil circulatoire subit des modifications très grandes et disparaît même chez les acariens inférieurs. Situé dans l’abdomen, le cœur a la forme

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d’un vaisseau dorsal allongé, divisé en plusieurs chambres, muni chez les scorpions d’un sinus péricardique, et présentant des ouvertures latérales donnant entrée au sang ; on remarque parfois des aortes simples, ramifiées antérieurement ou postérieurement, et des artères latérales chez les scorpions et certaines araignées, telles que la lycose étudiée par Claparède.

Appareil respiratoire. La respiration s’effectue grâce à des cavités remplies d’air, ayant tantôt la forme de tubes arborescents (trachées), tantôt celle de lamelles creuses (poumons), qui sont placées à côté les unes des autres comme les feuillets d’un livre et dont l’ensemble affecte l’aspect d’un sac. ■ Ces espaces remplis d’air sont toujours maintenus ouverts par une solide membrane de chitine interne, de telle sorte que l’air peut pénétrer dans les trachées ou les poumons par des ouvertures (stigmates) placées à la partie antérieure de l’abdomen et se répandre jusque dans les ramifications les plus fines » (Claus).

Organes d’excrétion. C’est ici qu’il convient de parler des organes k venin, provenant peut-être d’une modification des glandes dermiques, et dont presque tous les animaux de cette classe sont pourvus. Chez les araignées ce sont deux boyaux allongés, enveloppés d’une couche musculaire, situés dans le céphalothorax à la base des chélicères, à la pointe desquelles s’ouvre leur conduit excréteur. Chez les scorpions l’appareil venimeux est composé de deux glandes occupant le dernier segment du postabdomen et dont le conduit excréteur va s’ouvrir à l’extrémité de l’aiguillon plus ou moins délié. Quand l’arachnide vient à mordre avec ses chélicères ou à piquer avec son aiguillon, le venin sécrété par les glandes s’écoule dans la blessure et cause la mort presque instantanée chez les animaux de petite taille, et même une vive douleur chez l’homme quand il s’agit d’espèces de grande taille ; on accuse même les galéodes et les scorpions des pays chauds de pouvoir causer la mort. Les organes qui chez les araignées produisent la soie sont des glandes débouchant par quatre on six mamelons bi ou triarticulés, situés k l’extrémité inférieure de l’abdomen au pourtour de l’anus et nommes filières. Les glandes sont pyriformes, cylindriques ou arborescentes, lobées, utriculaires et noduleuses, et ; d’après Gegenbaur, la sécrétion qui produit les fils se composerait vraisemblablement de diverses substances provenant de ces diverses glandes, dont les combinaisons dans la composition de l’organe fileur paraissent fort diverses. Les tubes excréteurs sont fort nombreux ; on en compte plus de mille chez les épeires (Meckel).

Soie des araignées. Au xvm» siècle, le président Bon Saint-Hilaire fit k Montpellier, en 1709, divers essais pour tirer parti de la soie des toiles d’araignées, et commença par essayer de dévider le sac dans lequel la grande majorité d’entre elles enferment leurs œufs. Sans se laisser décourager par les grandes difficultés que lui occasionnait la matière visqueuse qui unit si intimement entre eux ceux de certaines espèces, il réussit, après s’être procuré à grand’peine un grand nombre de ces cocons, à dissoudre cette sorte de glu dans l’eau bouillante, puis il fit carder cette soie. Après le cardage, on réussit k la filer et k en faire des bas et des gants gris dont diverses têtes couronnées eurent leur part. Le président en gratifia, entre autres, l’impératrice femme de Charles VI et l’Académie des sciences. On s’occupa fort àl’époque de cet intéressant résultat, et le travail que fit paraître Bon Saint-Hilaire fut répandu et traduit dans le monde entier, sans en excepter la Chine. L’Académie des sciences chargea Réaumur d’examiner les tissus de soie ainsi fabriqués, mais le savant observateur, peu clément en général pour les découvertes d’autrui, ainsi qu’il le prouva pour celles de Peyssonnel sur le corail, fut d avis que ces essais n’étaient bons qu’k exciter la curiosité, et ajouta que l’industrie n’en avait que faire. Plus d’un demi-siècle après, un Espagnol, Raymondo-Maria de Tremeyer, s’avisa, de 1762 k 1776, de dévider la soie k mesure qu’elle sortait des filières des araignées vivantes, en l’enroulant au fur et k mesure sur un dévidoir. Il eut, certes, fallu élever bien des araignées pour obtenir quelques livres de soie ; aussi l’expérimentateur dut en revenir au procédé du président Bon, et réussit ainsi à faire tisser une paire de bas pesant environ 75 grammes. Le roi Charles III reçut en présent cette paire de bas. Mais il paraît que les sauvages du Paraguay savaient aussi, vers cette époque, utiliser la soie des araignées, car d’Azara parle de ces tissus au courant de ses voyages (1781-1801). Alcida d’Orbigny put s’assurer que cette branche d’industrie n’était pas tombée en décadence, car lors de son exploration dans l’Amérique du Sud il se fit fabriquer, avec de la soie d’araignées, un pantalon qui, paraît-il, lui fit un très long usage.

Walkenaer nous apprend qu’un négociant anglais, M. Rolt, a recommencé, dans les premières années de ce siècle, ■ des expériences pour tenter d’utiliser la soie des araignées. Ayant reçu sur sa main une araignée des jardins, il s’aperçut qu’elle traînait après elle un fil, dont le tissage continuait k mesura