Page:Lassaigne - Études des effets et des avantages du tondage chez nos grands animaux domestiques.djvu/11

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redouter lorsque la sueur, retenue sous la couche épaisse des poils, se refroidit, et constitue à la surface du corps une sorte d’atmosphère liquide dont le danger est facile à prévoir. Le tondage alors, en s’opposant à l’accumulation de la sueur, devient le meilleur moyen de mettre les animaux à l’abri des refroidissements pouvant résulter d’une semblable cause, l’animal étant d’autant plus facile à sécher que le poil est plus court et plus rare. Du reste, les soins de propreté sont faciles sur une peau dénudée ; la transpiration insensible est favorisée au plus haut degré, et l’intégrité fonctionnelle de cette membrane, condition si essentielle à l’entretien de la santé, se trouve naturellement maintenue. Mais cette question exige quelques développements que nous nous efforcerons de faire ressortir en terminant notre travail.

Nous venons de dire que les variations de température brusques sont une cause très fréquente de refroidissement sur nos animaux en sueur couverts de poils. C’est là un fait que l’on ne saurait perdre de vue dans nos contrées tempérées si bien caractérisées par leurs variations thermométriques ; l’ignorance en pareil cas entraînerait dans des erreurs fâcheuses, que n’ont pas évitées, pour citer un exemple, les hommes du nord, en marquant leur étonnement en voyant les gens du midi porter des habits d’hiver au delà du terme ordinaire marqué par les saisons.

Du reste, comment nous expliquerions-nous l’habitude du fier Castillan d’être constamment pourvu du manteau dans lequel il se drape avec tant d’aisance, si nous ne savions qu’il doit se garantir à toute heure de la brise un peu vive qui succède dans son pays à la chaleur la plus intense ? Et l’usage de nos bienfaisants vêtements ; comment comprendrions-nous qu’il nous fût venu de l’Afrique française, si nous ne nous rendions compte de la différence qu’il y a, dans