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PIERRE LASSERRE

d’ailleurs, nullement l’influence de ce « professeur d’énergie » qui, chose assez rare parmi ses confrères, fut une très belle âme. Je crois même qu’il fait des vœux sages et modérés pour que cette influence s’exerce.

(Revue encyclopédique, 6 janvier 1900.)


Dans cette brève nomenclature nous ne prétendions pas du tout donner une bibliographie, mais relever, pour leur curieuse signification, quelques-uns des premiers jugements émis sur Nietzsche en France.

Depuis notre article, a paru (Revue hebdomadaire du 23 mars 1901) l’étude déjà mentionnée de M. Jules de Gaultier sur le Sens de la Hiérarchie chez Nietzsche. En dépit d’un titre qui semble en restreindre l’objet, mais en réalité s’attaque à l’idée centrale, cette étude est la meilleure clef du nietzschéisme que nous ayons. Ce travail est trop plein, trop abondant en formules décisives pour que nous le gâtions par une analyse, forcément sommaire. Signalons seulement que, dans une conclusion dont la force logique atteint au pathétique, M. de Gaultier, après avoir observé que conservateurs et révolutionnaires « voudraient également tirer à eux cette pensée nouvelle et en fortifier leur point de vue », s’applique à préciser l’attitude de Nietzsche à l’égard des uns et des