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de faire les frais du festin de noce et d’y assister. Je fus présent à la fête que comme seigneur de Drottnigholm le roi donna en octobre 1798, aux paysans de sa terre. Il y avait neuf filles plus ridiculement parées les unes que les autres. Elles étaient empaquetées dans des robes à grands paniers et couvertes de clinquant de toutes espèces, avec une perruque chargée de quelques colifichets, et par-dessus tout, d’une couronne de métal blanc ou jaune. Elles empruntent tous ces ajustemens pour la cérémonie ; souvent le ministre les a en réserve pour cet usage[1].

Ainsi équipées elles marchèrent en procession, suivies de leurs chers maris, et se rendirent à la chapelle, précédées de quelques instrumens baroques, moitié guitarre, moitié violon, qui n’ont que trois cordes, et je crois guères plus de deux notes.

Lorsque le roi et la reine eurent paru au balcon, le service commença : après maints Oremus, un prêtre fut prendre aux hommes les bagues

  1. Les paysannes suédoises ne se croiraient pas bien mariées, si le jour de leurs noces elles n’étaient pas couvertes de tous ces affiquets ridicules ; j’ai dans l’idée que si on leur faisait cadeau d’un habillement décent et convenable à leur état, elles le préfèreraient aux breloques dont on les charge pour ce jour là seulement ; pour être certain du fait, on peut essayer de leur donner le choix.