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villes, où réside un gouverneur, le juge provincial, ou Lagman tient Le ting (ses séances) une fois l’an. Dans les campagnes les justices inférieures sous le nom de Härad, tiennent leurs séances tous les quatre mois, dans une maison appelée Ting-hus. Ces tribunaux subalternes sont composés de l’Härad-höfding (juge territorial, sénéchal), et de douze paysans élus dans le district. Les clefs des coffres, où sont les registres de l’Härad, sont entre les mains de l’Härad-höfding et du plus ancien, en service des paysans.

C’est dans ce tribunal subalterne, que les affaires commencent en première instance : elles sont de là portées à celui du Lagman et ensuite aux cours supérieures, d’où l’on peut encore en appeler au conseil du roi. Le Lagman cependant juge définitivement jusqu’à la somme de 16 R. (au pair ce serait 96 livres tournois) l’on ne peut appeler d’un tribunal à l’autre, sans déposer une somme qui augmente progressivement jusqu’à celle de 200 pelottes (au pair 381 liv. tournois) que l’on paye pour en appeler au conseil du roi.

Pour des gens qui ont eu le malheur de gémir sous la férule rapace des procureurs en France, et des attorneys en Angleterre, la Suède paraîtra sans doute la terre de promission. Il n’ y a ni avocats, ni procureurs, il y a bien des gens qui