Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 1e part, 1801.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

davantage l’intérêt, en mettant dans la chambre qu’il prétend avoir été celle de Gustave, des figures étranges de Dalécarliens armés, de vieilles arquebuses, des flèches et quelques vieux livres. Il peut sans doute avoir raison, vis-à-vis de gens très-ignorans ; mais il se trompe fort vis-à-vis de l’homme qui sait le moins du monde raisonner. On sait fort bien que Gustave alors n’avait pas de lit de parade avec des couronnes sur les rideaux, ni d’autre garde que la providence, et qu’enfin il était caché dans le lieu le plus secret.

À quelque distance, j’aperçus de dessus la hauteur, la plaine superbe de Tuna, et les villages nombreux qui la couvrent. Je passai pour la cinquième fois la belle rivière qui la traverse. J’arrivai bientôt à Hus-hagen chez M. de Nardin, gouverneur de la province. Cette maison est située près d’une grande cascade de la rivière de la vallée. Sur la péninsule qui s’en approche le plus, la reine Marguerite de Valdemar, avait bâti un château fort, dans lequel elle avait placé quelques troupes danoises en garnison ; il est en ruines à présent, mais on y distingue encore trois fossés profonds qui en défendaient l’approche.

Au milieu de la vallée est un rocher appelé Buller Klac (le rocher du bruit) à cause du bruit des cascades. Il a à peine quarante pieds de haut, et du