Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/192

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établissemens, où l’on arrive par mer ; la poste seulement va par terre.

Du sommet des monts enfin, à quatre mille pieds d’élévation, j’aperçus la ville de Bergen, et le vaste bassin qu'elle entoure. La vue des îles, du port et de la ville en général, est fort intéressant du sommet de cette montagne ; mais pour un voyageur fatigué, éreinté comme je l’étais, l’idée de trouver enfin un bon lit et du repos me la fit paraître encore plus agréable. Je descendis donc tout doucement : au milieu de la montagne, on rencontre enfin un beau chemin qui annonce la ville, puis nombre de moulins, que fait aller un torrent dont on a su ménager l’eau, puis les grands magasins et les longues corderies. Tous ces établissemens font enfin voir que l’on n’est plus dans un pays d'ours, et que l’industrie des hommes anime et vivifie celui où l'on se trouve.

Bientôt, comme je passais dans les rues, les gens étonnés de voù un homme à cheval, s'attroupèrent sur mon passage : les enfans me suivirent. Dans le fait depuis vingt ans, à ce qu’on m’a assuré depuis, on n’avait vu un étranger arriver à Bergen de cette manière : on ne voyage guères que par eau, et la difficulté extrême de ces routes démontre assez clairement que c’est le meilleur parti.