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empêchaient même d’exercer aucun commerce que sous leur direction. Leur insolence était extrême. Oluf-Nielsen, magistrat de la ville, ayant fait en 1455 une ordonnance pour la réprimer, ils résolurent sa mort. Nielsen s’était retiré dans une église, et l’évêque Torleff voulant prévenir ce meurtre, vint au-devant des assassins une hostie consacrée dans les mains. Ils le tuèrent sur-le-champ, et ne pouvant découvrir l’homme à qui ils en voulaient, ils mirent le feu ä l’église et le massacrèrent, lorsque la flamme et la fumée l’eurent obligé de sortir.

Tant pour être en sureté contre les habitans, que pour éviter les incendies auxquels Bergen est sujet, tous les gens du comptoir s’étaient rassemblés dans le même quartier, dont eux seuls faisaient la police. Ils lâchaient la nuit de gros chiens qui déchiraient tous ceux qui se présentaient et qui n’appartenaient pas au comptoir.

Pour empêcher leur nombre de s’augmenter trop et par conséquent de diminuer leurs profits, et aussi pour être certain du courage et de la résolution des membres de l’association, ils avaient établi des épreuves terribles pour la réception d’un clerc ou apprenti. Ces épreuves duraient plusieurs jours de suite ; il est souvent arrivé, qu’après avoir enduré les premières, les souffrances