Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/77

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qu’accablé de fatigue, quelqu’un si asseyait pour se reposer, ou pour dormir, il devenait sur le champ si raide et si gelé, qu’un exercice violent ne pouvait plus le réchauffer, et il mourait sur la place.

« Ceux qui se tinrent debout, dans une grande agitation, se tirèrent mieux d’affaire : les hommes les plus grands et les plus forts furent ceux qui périrent les premiers : la presque totalité de ceux qui échappèrent à ce désastre affreux, étaient des gens faibles et petits. »

La tempête cessa enfin, vers le matin du quatrième jour ; l’armée se sépara alors. Une partie passa sur les hauteurs de Snäsa, gagna un pays de bois et enfin un village du Jãmeteland. Ceux qui prirent la rivière Ena pour guide, arrivèrent à Handöl les uns après les autres, quelques-uns ne purent arriver à ce village qu’après quatre, cinq, ou même six jours de marche. Les trois quarts de l’armée périrent dans ce passage.

L’évêque Pontopiddan dit que les chasseurs patineurs norvégiens, qui furent envoyés à la poursuite de l’armée suédoise, trouvèrent les corps des soldats gelés dans différentes postures, autour de feux éteints, faits avec la crosse des fusils.