Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/78

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Les relations suédoises disent qu’un des guides norvégiens avait péri la première nuit, et que l’autre qui était à l’avant-garde, mourut à la troisième, et que cela fut la cause de la mort du grand nombre qui s’égara dans les neiges. Il paraît par la tradition de Tydale en Norvège que les deux guides revinrent ; il est probable que ces gens, voyant ce désastre, profitèrent du désordre qu’il occasion ait, pour s’échapper ; ce qu’à la faveur de leurs grands patins de neige, ils purent faire aisément.

La plupart des malheureux, qui échappèrent à ce désastre, périrent par la suite, dans les quartiers, des misères qu’ils avaient essuyées, ou même perdirent leurs membres sur le chemin ; les fossoyeurs furent employés pendant quelque temps, à la recherche des pieds et des mains.

Le régiment du Jämeteland quoique plus endurci au froid, perdit 487 hommes sur mille dont il était composé. Un paysan de cette province, qui servait dans ce corps comme dragon, termine ainsi une relation en forme de lettre, qu’il écrivit en 1772, cinquante ans après l’événement. « Men jag tror om de gemena fôtt veta konungs Carl’s död, innan de gingo ur Norige, hade de der hushôllat annorlunda, än art dö af köld och svält, och lemna en só stor konung