Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/166

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dans les caffés ; la défiance la plus outrée, paraissait sur les virages, on s’évitait, on craignait de se communiquer sa pensées. Quelques éxécuteurs des volontés nationales, ayant trouvé que la lanterne n’était pas allez éxpéditive, avaient un grand clou dans la poche et au lieu de perdre le temps à conduire à la lanterne : lorsqu’ils tenaient leur victimes, ils plaçaient leur clou dans la premiere muraille, et les pendaient sur le champ ! au surplus, je ne puis assurer, que c’était là la vérité, car j’ai eu le bonheur de ne pas me trouver sur le chemin de gens, qui pussent m’en assurer par éxpérience.

Les spéctacles ne représentaient alors, que des pièces faites pour enflammer l’ésprit du peuple et le faire haïr et mépriser, tout ce qui avait éxisté avant cette époque. C’était un couvent de religieuses, bavardant et piaillant à qui mieux, des cardinaux, des moines, des magistrats, tous dans leur habit et disant souvent des choses assez hors de sens.

La bastille était démolie et cette vaste enceinte, qui aurait pu servir à des objets fort utilles, avait été detruite de fond en comble, pour satisfaire la fureur destructive du jour.

De Paris autrefois, les légers habitans,
Au plaisir, à l’amour, conacraient tout leur tems :
Etre aimable et gallant, c’était la seule affaire,
On se moquait par fois, de messieurs les savans,
Et l’on connaissait tout dès-lors qu’on savait plaire.

Mais hélas aujourdhui quels cruels changements,