Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/144

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Je me rendis de là à Ardfert, ou je fus me présenter chez le Doyen Mr. Grave ; j’en reçus comme à l’ordinaire, cette hospitalité charmante, qui me faisait oublier les fatigues de ma longue promenade. Ardfert était un Evêché autrefois, il est à présent uni à celui de Limerick ; il y avait autrefois un grand nombre d’établissemens eclesiastiques : les ruines de la vieille Cathédrale, sont ce qu’il y a de plus remarquables, quoique pas grand chose ; l’air y est, dit-on, fort sain : cela a engagé un chirurgien renommé du pays, à y choisir sa sépulture ; il est encore vivant et son épitaphe est sur sa tombe, comme s’il était déjà mort.

Il y avait autrefois dans le cimetierre de cette Cathedrale, une tour ronde très élevée et sans plus d’apparence de ruine qu’aucune autre, elle s’ecrasa sur elle-même, pour ainsi dire, il y a douze ou quinze ans ; Je dis s’écraser, parce qu’on devrait s’attendre qu’un bâtiment pareil devrait naturéllement tomber de côté: mais au contraire, les pierres tomberent dans l’intérieur et formerent une grosse masse sur l’endroit même où la tour était avant.

Je fus voir près d’Ardfert, les ruines vénérables d’une Abbaye de Cordeliers, où passant sur les débris épars, je fus admis dans la présence des deux femmes les plus aimables et les plus jolies de l’Irlande, Lady Glandore et Mrs. Woodcock, qui avaient résolu de faire au monde la malice de s’en éloigner pour plus d’un an ; je ne sais si c’est le bon éxemple qui me séduisit dans ce moment, mais j’avoue que je n’eus de ma vie, si grand désir de me faire aussi Hermite.