Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/152

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soucient gueres : il se mit à rire de toutes ses forces . . . dans ma colere je pensai l’envoyer à tous les diables, mais je me calmai et lui souhaitai seulement plusieurs nuits pareilles, pour le bien de son âme : je partis et en voyant à l’entrée du village une belle auberge, ce fut avec peine que je résistai au désir d’aller lui chanter pouille : je poursuivis ma route cependant. J’apperçus sur une hauteur, les ruines d’un vieux chateau qui soutint un siége contre la Reine Elizabeth : il est encore entouré de ses anciennes fortifications et des ouvrages qui avaient servi à en faire les approches ; il y avait aussi dans le voisinage plusieurs camps retranchés, où Rath. J’avais déja fait dix milles et j’étais debout depuis trois heures du matin, j’entendais avec douleur les gémissemens de mon estomac ; il n’y avait point d’auberge ; je vis de cette hauteur une maison aisée dans le voisinage : je demandai le nom du maitre : John Evan, me dit-on.

J’avais plusieurs fois pensé, que quoique le pauvre fut tres hospitalier et offrit au voyageur fatigué jusqu’à son nécéssaire, que si ce même voyageur se montrait dans une maison aisée, il ne pourrait pas seulement y obtenir un verre d’eau. Parbleu me dis-je, essayons, voici une occasion excéllente, nous vèrrons.

Je me présentai ; Mr. John Evan vint au devant de moi ; " Monsieur, " lui dis-je " je n’ai point l’honneur d’être connu de vous, et je n’ai point de lettre pour vous : mais je vous declare que j’ai grand faim, et que si vous pouvez me donner quelque chose à manger, je vous en ferai fort obligé." " Faith, me répondit-il, you could not come better