Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/240

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bonnes gens appellent a sweating house et qu’ils regardent comme un remède à tous maux. Mr. Hamilton eut la complaisance de m’en faire voir une dans le voisinage : j’imagine que le lecteur doit être fort embarrasse de ce que peut être a sweating house ; qu’on se figure une espèce de four de cinq où six pieds de haut sur trois de large, avec une entrée au niveau de la terre d’environ un pied et demi, absolument de la figure d’un dé à coudre.

On chauffe ce four, avec des tourbes comme pour y faire cuire du pain ; lors qu’il est bien chaud, quatre ou cinq hommes ou femmes tout nuds, se glissent dedans du mieux qu’ils peuvent par l’ouverture, qu’on bouche ensuite avec une planche couverte de fumier. Ces malheureux restent dans cette étuve, quatre où cinq heures de suite, sans même pouvoir en sortir ; car si l’un d’eux se trouvait mal, il s’assoierait par terre, mais on n’ouvrirait pas la planche avant le tems. A peine y sont ils entrés, qu’ils sont couverts d’une sueur abondante et communément lorsqu’ils en sortent, ils sont beaucoup plus maigres qu’en y entrant. Lorsqu’il y a quatre où cinq cabanes près l’une de l’autre, on est sùr d’en trouver une : et quelque soit la maladie des paysans, ils en font usage. L’homme qui me montrait celle-cy, y avait été la veille pour mal aux yeux.

Pour savoir ce que c’était, je m’y suis glissé moi-même et quoiqu’il n’y eut pas eû de feu, depuis plus de vingt-quatre heures et que l’entrée fut ouverte : il y a peu de maladies que je ne préférasse à un tel remède : cependant il est sùr que il l’on pouvait avoir la respiration libre, une transpiration