Page:Latocnaye promenade dans l irlande.djvu/241

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aussi violente pourrait être utile dans bien des cas ; il est certain que plusieurs paysans se sont ainsi guéris de Rhumatismes, ou autres maladies causées par des transpirations arrêtées. En sortant dela, quelques uns vont se jetter sur un lit dans la cabane et se tiennent chauds quelque tems : d’autres n’en tiennent compte, se rhabillent et vaquent à leurs affaires, comme si de rien n’était. Les volailles aiment fort la maison de sueur, c’est toujours leur asyle des que le tems est mauvais : il est sùr, qu’elles se tiennent à l’entrée, et qu’elles n’ont pas la tête dans la vapeur.

Les tuatha da dannan, qui étaient de grands sorciers suivant l’histoire et qui avaient principalement fixé leur domicile dans le nord de l’Irlande et dans le comté de Donegal, " établirent, dit le Général Vallancey, un oracle dans une isle d’un petit lac nommé Lough Gearg, Dearc ou Derg. Il y avait une caverne nommée uamh Treibh-Oin - -, la caverne de la tribu de Oin, que l’on appella ensuite le purgatoire de St. Patrice. " C’est ici le principal pélerinage d’Irlande, il s’y rend en été des bandes nombreuses de dévots des différentes parties de l’isle : on fait monter le nombre des personnes qui y viennent à trente et quelque mille : le bateau qui sert à les y passer, est affermé deux cents livres sterlings : telle est l’affluence, qu’il y a quatre ou cinq ans qu’un bateau trop chargé s’effondra dans le passage à l’isle et qu’il y périt une trentaine de personnes. On y faisait autrefois des épreuves terribles : encore à présent, les pénitences se sont sur le ventre, sur le dos et sur les genoux ; cependant " cette fameuse et ancienne caverne, fut rompue et bouchée en 1497 le jour de la fête de St. Patrice