Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/37

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— Les devoirs de mon ministère, répondit le proscrit.

En même temps il entr’ouvrit son manteau et laissa voir les plis de sa soutane.

— Un prêtre ! s’écria Barbare avec joie.

— Vous le voyez ! dit simplement le ministre de Dieu. Je vous ai fait le maître de ma vie. Doutez-vous encore de ma parole ?

— Non, certes ! dit Barbare.

Cependant il baissa la tête et ses traits s’assombrirent.

— Eh bien ! demanda le proscrit, vous n’êtes pas encore convaincu ?

— Aux termes de la Constitution, dit Barbare, les prêtres ont le droit de se marier.

— Pauvre insensé ! dit le jeune prêtre en souriant avec tristesse, si j’avais reconnu l’autorité de cette loi, est-ce que je serais obligé de me cacher ?

— C’est vrai ! je suis fou ! s’écria joyeusement Barbare. Vous êtes un noble cœur, citoyen ! et personne, tant que je vivrai, n’osera troubler votre solitude et menacer votre vie. Permettez-moi de vous regarder comme un ami !

— Volontiers, dit le prêtre en serrant avec effusion la main que le jeune homme lui tendait.