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71e rem.)

A-COMPTE.

ORTH. VIC.

Vous avez reçu deux à-comptes.

ORTH. CORR.

Vous avez reçu deux à-compte.

« A-compte s'emploie substantivement, et s'écrit sans s au pluriel : je lui ai donné deux à-compte.

« Cependant Beauzée (Encycl. méth., au mot Néologie) est d'avis d'écrire acompte substantif, en un seul mot, et alors des acomptes avec un s. Sous la forme adverbiale, il adopte l'orthographe de l'Académie : voilà toujours mille francs à-compte sur ce que je vous dois. »

(GIRAULT-DUVIVIER. Gramm. des gramm.)

Nous pensons qu'on ferait fort bien d'adopter l'orthographe proposée par Beauzée, car elle a l'avantage d'être beaucoup plus rationnelle que l'orthographe ordinaire.

AFFAIRE.

ORTH. VIC.

Qu’avez-vous affaire dans leur querelle ?

Il me quitta parce qu’il avait à faire à midi.

ORTH CORR.

Qu’avez-vous à faire dans leur querelle ?

Il me quitta parce qu’il avait affaire à midi.

Dans la première phrase l’ordre est direct : vous avez que (mis pour quoi, quelle chose) à faire dans leur querelle ? C’est donc le verbe faire précédé de la préposition à qu’il faut ici. Dans la seconde il y a ellipse de l’adjectif numéral une : il me quitta parce qu’il avait une affaire à midi ; et c’est évidemment le substantif affaire que l’on doit employer dans cette circonstance.

« Beaucoup de personnes se trompent à ces deux locutions ; elles écrivent j’ai à faire, comme on écrirait j’ai une affaire.

Quand l’intention de la phrase porte sur