Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/207

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Maint homme d’entre les Riuzen et les Kriechen[1] chevauchait là. Le Pôlân[2] et le Vlâchen[3] accouraient rapidement ; ils guidaient avec vigueur d’excellents chevaux. Ils ne se cachaient point pour suivre leurs usages.

On voyait là plus d’un guerrier du pays de Kiewe et de sauvages Pesnœre[4]. Ils s’exercèrent beaucoup à tirer de l’arc sur des oiseaux en plein vol. Ils lançaient les flèches au but avec une prodigieuse vitesse.

Dans l’Osterlant il est une ville, au bord delà Tuonouw, nommée Tulnâ[5]. Là Kriemhilt apprit à connaître des coutumes qu’elle n’avait jamais vues jusqu’à ce jour. Beaucoup la reçurent, qui, par elle, devaient éprouver bien des maux dans la suite.

Devant le roi Etzel, chevauchait une troupe d’élite, joyeuse et très riche, belle et magnanime, composée d’au moins vingt-quatre princes puissants et de haute lignée. Ils ne désiraient rien tant que de voir leur souveraine.

Le duc Ramunc du Vlâchenland s’avançait d’abord avec sept cents hommes. On les voyait tous s’élancer comme des oiseaux au vol. Le prince Gibeke venait ensuite avec plus d’un superbe escadron.

Hornboge le rapide, avec mille hommes au moins quitta le roi pour aller à la rencontre de la reine. Ils jetaient de grands cris, suivant la coutume de leur pays.

  1. Les Russes et les Grecs.
  2. Le Polonais.
  3. Le Valaque.
  4. Horde de Tartares, qui apparaît depuis le onzième siècle entre le Don et le Danube. Ils servaient dans les armées grecques et hongroises.
  5. Tuln, à l’embouchure de la petite rivière Tuln. Les archiducs d’Autriche allaient à la rencontre de leurs fiancées jusqu’à cette ville.