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vement que l’a fait le guerrier Volkêr aujourd’hui. Ses chansons retentissent à travers heaume et bouclier. Oui, il doit monter de bons chevaux et porter de magnifiques vêtements. »

De tous les parents et de tous les amis des Hiunen, aucun n’échappa. Le bruit cessa, car nul ne combattait plus. Ces héros hardis et adroits déposèrent les épées qu’ils tenaient en leurs mains.

XXXIV. COMMENT ILS JETÈRENT LES MORTS HORS DE LA SALLE

Après une telle fatigue, tous les chefs s’assirent, et Volkêr et Hagene sortirent de la salle. Ils s’appuyèrent sur leurs boucliers, ces hommes audacieux, et ils eurent ensemble un sérieux entretien.

Gîselher, la bonne épée du pays burgonde, parla : — « Nous ne pouvons pas encore, chers amis, nous livrer au repos. Il nous faut porter les morts hors de ce palais, car, je vous le dis en vérité, nous serons attaqués derechef.

« Il ne faut pas qu’ils restent plus longtemps sous nos pieds. Avant que les Hiunen parviennent à nous vaincre dans le combat, nous leur ferons encore maintes blessures, qui seront pour moi une grande consolation. Oui, s’écria Gîselher, j’en ai le ferme espoir. »

— « Je suis heureux d’avoir de semblables maîtres, dit Hagene ; le conseil que notre jeune seigneur nous donne aujourd’hui, est vraiment digne d’une vaillante épée. C’est pourquoi, Burgondes, vous pouvez en être très joyeux. »

Ils suivirent l’avis donné et portèrent hors de la porte sept mille corps, qu’ils jetèrent en bas et qui tombèrent à