Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/339

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Le farouche Wolfhart lui dit : « Si vous allez là-bas sans armes, vous ne tarderez pas à recevoir leurs outrages et vous serez obligé à une retraite honteuse. Mais si vous vous présentez bien armé, chacun vous respectera. »

Suivant le conseil du jeune homme, Hildebrant prit ses armes. Avant qu’il s’en aperçût, tous les hommes de Dietrîch avaient mis leur armure et portaient l’épée à la main. Cela affligea le héros. Comme il eut volontiers voulu l’éviter !

Il demanda où ils voulaient aller ? — « Nous voulons vous accompagner, parce que Hagene de Troneje est si audacieux pour le mal, qu’il pourrait vous parler avec insolence, ainsi qu’il lui arrive souvent. » Entendant cela, il accéda au désir des guerriers.

Le brave Volkêr vit s’avancer bien armés les héros de Vérone, les hommes de Dietrîch, ceints de leur épée et portant le bouclier au bras. Il en avertit ses maîtres du pays burgonde.

Le joueur de viole parla : — « Je vois venir vers nous, avec une allure hostile, les hommes de Dietrîch, armés et le casque en tête : ils veulent nous combattre. Je crois qu’il en arrivera malheur à nos étrangers. »

Au même moment arriva Hildebrant ; il déposa à ses pieds son bouclier arrondi et se mit à interroger les hommes de Gunther : — « Hélas ! bons héros, que vous avait fait Ruedigêr ?

« Mon maître Dietrîch m’a envoyé vers vous, afin de savoir si la main de l’un de vous a tué le noble margrave, ainsi qu’on nous l’a dît. Nous ne pourrions supporter une aussi grande perte. »

Hagene de Trojene répondit : — « Ce qu’on vous a dit n’est point un mensonge. Oh ! comme je voudrais que