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PARSIFAL

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Sur un pic inaccessible des Pyrénées, le Montsalvat, se dresse un burg élevé par Titurel pour conserver en une demeure inviolable et inabordable aux profanes le vase sacré dans lequel but le Christ lors de son dernier repas avec ses disciples. Cette coupe sainte, le Graal, contenant le sang qui s’échappa des divines blessures du Sauveur sur la croix, ainsi que la Lance qui causa ces blessures, ont été confiés par des messagers célestes au pur chevalier, dans un temps de luttes impies où les ennemis de la foi menaçaient de profaner ces précieuses reliques.

Titurel, après leur avoir construit un sanctuaire grandiose, a groupé autour de lui, pour l’aider à les garder, une élite de chevaliers que leur pureté a rendus dignes de ces augustes fonctions. Le Graal récompense ces nobles serviteurs de leur pieuse fidélité, en les investissant d’une force et d’une vaillance miraculeuses qui leur permettent d’entreprendre, pour l’exaltation de leur foi, des œuvres dont ils ne pourraient sortir victorieux sans son divin secours ; et chaque année une colombe descendant des célestes espaces vient renouveler la force du saint Graal et de ses chevaliers.

Un habitant de la contrée voisine du Montsalvat, Klingsor, voulant, pour le rachat de ses fautes, s’enrôler dans la pieuse phalange, a vainement essayé de faire taire en son âme l’instinct du péché ; n’y pouvant parvenir, il en a détruit les aspirations brutales en portant sur lui-même une main profanatoire ; son indigne action lui ayant à tout jamais fermé les portes du Burg sacré, il écouta