Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/105

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Caffarelli (rue).

Commence aux rues de la Corderie, no  2, et de Bretagne, no  60 ; finit à la place de la Rotonde-du-Temple. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le mur de clôture du couvent de l’Adoration du Saint-Sacrement. Le dernier pair est 14. Sa longueur est de 88 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Ouverte en 1809, sur une partie de l’enclos du Temple, cette voie publique a pris le nom de rue Caffarelli, en vertu d’une décision ministérielle du 9 septembre de la même année. C’est par erreur que les inscriptions placées aux angles de cette voie publique l’indiquent sous le nom de rue de la Rotonde-du-Temple. Nous n’avons trouvé aucun acte émanant de l’autorité compétente qui prescrivît ce changement de dénomination. — Une décision ministérielle du 9 septembre 1809, signée Fouché, ainsi qu’une ordonnance royale du 16 mai 1833, ont fixé la largeur de la rue Caffarelli à 10 m. Une partie de la propriété no  2 est seule soumise à retranchements — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Caffarelli (Louis-Marie-Joseph-Maximilien) naquit au Falga, dans le Haut-Languedoc, le 13 février 1756. Il se distingua en 1796 à l’armée du Rhin où un boulet de canon lui brisa la jambe gauche. Il subit l’amputation. Caffarelli fut un des officiers supérieurs que choisit Bonaparte pour l’accompagner en Égypte. Il partit en qualité de commandant du génie. On connaît toutes les privations que nos troupes eurent à supporter en traversant le désert. Au milieu de cette mer de sable sans limite, sous un ciel dévorant, Caffarelli donnait l’exemple du courage et de la résignation.

Les soldats en voulaient surtout à ce général qu’ils croyaient un des auteurs de l’expédition ; aussi lorsqu’ils le voyaient passer, trainant sa jambe de bois, ils disaient : « Celui-là se moque bien de ce qui arrivera, il est toujours bien sûr d’avoir un pied en France. » Caffarelli se couvrit de gloire à l’attaque de Saint-Jean-d’Acre. Plusieurs fois renversé et foulé aux pieds, il s’opiniâtrait à commander, lorsqu’une balle vint lui fracasser le coude. Il subit une nouvelle amputation et mourut le 27 avril 1799.

Caille (rue la).

Commence au boulevart d’Enfer ; finit à la rue de ce nom, nos 92 et 94. Pas de numéro. Sa longueur est de 125 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Tracée sur le plan de Verniquet, cette rue y figure sans dénomination. — Une décision ministérielle du 4 octobre 1817, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840, cette dimension est portée à 10 m. Les constructions riveraines sont soumises à un fort retranchement. Nicolas-Jean-Louis de la Caille, célèbre astronome, naquit le 15 mars 1713, et mourut le 21 mars 1762.

Caire (passages du).

La grande ligne commence à la rue Saint-Denis, no  333, la seconde prend naissance à la rue des Filles-Dieu : toutes deux aboutissent à la place du Caire, no  2 ; enfin une troisième ligne communique à la rue du Caire. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Ils ont été construits en 1799 (voir l’article rue du Caire).

Caire (place du).

Située à l’extrémité de la rue de ce nom. Un seul numéro qui est 2. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Elle a été formée également en 1799 (voir l’article suivant). — Conduite d’eau — Éclairage au gaz (compe Française).

Caire (rue du).

Commence à la rue Saint-Denis, no  325 et 327 ; finit à la rue des Forges et à la place du Caire, no  2. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 36. Sa longueur est de 219 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Cette rue a été ouverte à la fin de l’année 1799, sur une partie des bâtiments et jardins du couvent des Filles-Dieu. Elle fut exécutée sur une largeur de 9 m. 74 c. et le nom du Caire lui fut donné en mémoire de l’entrée victorieuse des troupes françaises au Caire, le 23 juillet 1798. La largeur de cette voie publique a été maintenue par une décision ministérielle du 2 messidor an VIII, signée L. Bonaparte, et par une ordonnance royale du 21 juin 1826. Les constructions de la rue du Caire sont alignées, à l’exception des propriétés nos 1 et 2. La première est soumise à un léger redressement ; la seconde devra avancer sur ses vestiges actuels. — Éclairage au gaz (compe Française).

La rue qui nous occupe ayant pris au couvent des Filles-Dieu la plus grande partie de son emplacement, nous avons jugé convenable de tracer ici l’historique de cette communauté religieuse. — Guillaume III, évêque de Paris, ayant converti plusieurs femmes ou filles débauchées leur fit bâtir une maison hors de Paris, sur un terrain voisin de Saint-Lazare. Cette maison, qui devait servir d’hôpital, était en voie de construction en 1226, lorsque le prieur de Saint-Martin-des-Champs et le curé de Saint-Laurent s’opposèrent à son établissement ; mais enfin, entraînés par les prières de plusieurs personnes recommandables, ils donnèrent leur désistement et l’on acheva les bâtiments de cet hôpital, auquel fut d’abord donné le nom d’hôpital des nouvelles Converties. Le but de cette fondation était, selon un écrivain du temps, de retirer des pécheresses qui pendant toute leur vie avaient abusé de