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l’âme chrétienne

Mais dans l’ombre qui vient ou l’espoir qui sommeille,
Luit un rayon divin : c’est l’œil de Dieu qui veille
Et l’empêche de défaillir.

Elle ne tremble point aux éclats du tonnerre.
Douce, elle a désarmé plus d’un bras sanguinaire,
Et lassé d’odieux efforts.
Elle mêle sa voix au chant de la patrie ;
Puis, lorsque vient l’épreuve, elle espère, meurtrie,
En Celui qui brise les forts.

Les peuples à sauver deviennent son domaine.
Comme un coursier sans frein, l’océan la promène
Des glaciers aux déserts brûlants.
L’opprimé suit au ciel son vol d’heureux augure,
Ah ! tu n’as pas assez, ô terre ! d’envergure
Pour répondre à ses fiers élans !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

C’est par elle, qu’un jour, l’homme des bois enterre

Sa haine de la croix et sa hache de guerre ;
Que les bois ouvrent leur rideau ;
Que le foyer se fonde, et qu’enfin du sol vierge,
Sous un ciel radieux, la moisson d’or émerge
Au chant de l’homme et de l’oiseau !