Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
les épis


Quand nous fûmes livrés aux mains d’une autre race,
Comme un fardeau trop lourd dont on se débarrasse,
Comme un inutile butin,
À nos foyers aimés nous avons, en silence,
Longtemps attendu l’heure où le peuple s’élance,
Libre et vaillant, vers son destin.

Ce long délaissement, le mépris, la jactance,
Ont jeté d’amers deuils sur notre humble existence,
Nul ne peut ignorer cela ;
Mais sans apostasie, et ni lâches, ni traîtres,
Nous sommes devenus les égaux de nos maîtres,
Car l’âme chrétienne était là !