Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
les épis

De pousser une armée, ainsi qu’une avalanche,
Sur des peuples surpris. C’est aussi la revanche,
Dit le vaincu d’un jour au cruel potentat.

La paix, c’est la louange avec son ambroisie ;
C’est l’éloquence ardente, ou c’est la poésie
Qui déroulent leurs flots comme un océan d’or ;
C’est le soupir du luth ou l’hosanna du cuivre ;
Le vol des sons divins que l’âme voudrait suivre
Jusques aux pieds de Dieu, dans un dernier essor.

« La paix soit avec vous ! » Ô Christ né de la Vierge !
Ce vœu n’a pas sauvé le monde que submerge,
Sous tes regards mourants, un flot d’iniquités !
L’homme n’a pas compris ta suave parole.
As-tu donc caché trop la divine auréole
Qui couronnait ton front quand tu nous as quittés ?

Les siècles sont à toi, l’humanité commence,
Vais-je comme un impie, en un jour de démence,
Demander les secrets que garde ta bonté ?
La paix viendra. Ceux-là la trouveront sans doute,
Dont le cœur fort et pur est comme une redoute,
Et dont l’esprit est plein de bonne volonté.