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tentation


Oh ! quel amour profane
M’a soudain enivré !
Je crois que je me damne…
Secourez-moi, sainte Anne,
Sainte Anne de Beaupré !

Depuis que je l’ai vue, un soir des grosses gerbes,
Parmi les cheveux blancs et parmi les imberbes,
Pour clore les travaux,
Au son du violon s’élancer en cadence,
Comme, les jours d’été, le papillon qui danse
Dans les effluves chauds,

Oh ! quel amour profane
M’a soudain enivré !
Je crois que je me damne…
Secourez-moi, sainte Anne,
Sainte Anne de Beaupré !

Depuis que je l’ai vue écrivant, solitaire,
Sur la grève sonore, à l’heure du mystère,
Deux noms entrelacés,
Et les traçant plus loin, sur des sables arides,
Quand le flot qui montait, sous ses baisers humides,
Les avait effacés ;