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les épis

Ne la rejetez point loin de vous, ô Dieu fort !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quand l’astre où nous vivons sera frappé de mort.


Où vont, en nous quittant, les âmes que l’on pleure ?
Quel guide les conduit, Dieu grand ? Quelle demeure
Peut enchaîner leur vol dans les champs infinis ?
Viennent-elles parfois à leurs tombeaux bénis,
Voir ce qui reste encore de leur forme première ?
Vont-elles écouter, de chaumière en chaumière,
Les prières que font pour elles les vivants ?
Ô cimetière saint, sous tes sables mouvants
L’ange ému voit germer la vie et l’espérance !
Ô cimetière saint, j’en garde l’assurance,
Un jour la voix de Dieu secouera ton sommeil !
Au-delà de tes croix je vois luire un soleil,
Est-ce l’éternité dont un rayon m’effleure ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Où vont, en nous quittant, les âmes que l’on pleure ?