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la fenaison


Et l’on dirait que l’aile

De l’humble philomèle,
Dans ses doux battements,
Fait pleuvoir sur les herbes
Les scintillantes gerbes
De mille diamants.


Ô les vives chansons qui montent des prairies !
L’exquise senteur du foin mûr !
Ô les rameaux en fleurs, les vertes draperies
Qui flottent sous un ciel d’azur !

La jeune paysanne

Qui s’avance et ricane,
Tient dans sa brune main
Une fourche de saule,
Et sur sa ronde épaule
Un vase d’eau tout plein.

La coquette églantine
Semble moins purpurine
Que n’est sa joue alors ;
Un corsage de toile
Avec chasteté voile

Les grâces de son corps.