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les épis


On dirait qu’elle rêve

Lorsque sa main soulève
Des trèfles empourprés,
Et, qu’à chaque, secousse,
Une odeur neuve et douce
S’exhale des verts prés.


Ô les vives chansons qui montent des prairies !
L’exquise senteur du foin mûr !
Ô les rameaux en fleurs, les vertes draperies,
Qui flottent sous un ciel d’azur !


J’entends, par intervalle,
Comme un bruit de cymbale
Qui retentit pressé ;
Pour affiler sa lame
Que le silex entame
Un faucheur s’est dressé.

Il a pris toute humide,
Dans le vase limpide,
La pierre au rude grain,
Et d’une main précise
Sur l’acier qu’il aiguise

La promène grand train.