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la fenaison


En se contant fleurettes,

Les gars et les fillettes
Munis de leurs rateaux,
Amassent, desséchée,
L’herbe d’hier couchée
Par la mordante faux.


Ô les vives chansons qui montent des prairies !
L’exquise senteur du foin mûr !
O les rameaux en fleurs, les vertes draperies
Qui flottent sous un ciel d’azur !

Satisfait de l’ouvrage

Qu’il fait avec courage
Depuis que l’aube a lui,
Le faucheur sur la plaine
De temps en temps promène
Ses yeux autour de lui.

Sur sa faux il s’appuie,
Et de sa main essuie
Son front tout ruisselant,
Car une brise chaude
Sur le pré d’émeraude

Se lève d’un vol lent.