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les épis

Il s’arrête longtemps, comme un regard des cieux,
Sur le travail pénible et l’ouvrier joyeux.

Simone, pour voir Jean, a relevé la tête.
Le rayon descendu sur la rustique fête
Lui montre alors, ainsi qu’eut fait un doigt méchant,
L’infidèle garçon que son amour touchant
Demande encor. Pauline est là. Lui, d’une tresse
De ce chanvre doré que, tantôt, son adresse
A su rendre soyeux comme un duvet d’oiseau,
Il l’enchaîne. Pauline est comme le roseau,
Qui se berce ou s’agite au vent qui le secoue.
Elle rit aux baisers qui pleuvent sur sa joue.
Simone se détourne et pleure… Tisonnier,
Laisse dormir la flamme…
Laisse dormir la flammeOù donc est l’an dernier ?