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les épis


J’ai vu, dans les jours chauds, au gré de la tempête
Le navire affolé courir vers le récif ;
J’ai vu, dans les jours chauds de ma jeunesse en fête,
Des vertus s’en aller au gré de la tempête,
Des cœurs se consumer au feu d’un œil lascif.

J’ai vu dans le ciel bleu s’ouvrir, comme une voile,
Un nuage léger qu’empourprait le couchant ;
J’ai vu, dans le ciel bleu que l’espérance étoile,
Mon rêve le plus doux s’ouvrir comme une voile
Quand celle que j’aimais souriait à mon chant.