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par droit chemin


Par droit chemin


Montcalm était tombé sur ton fier promontoire,
Vieux Québec. Il dormait dans son linceul de gloire.
Bien des soldats vaillants reposaient avec lui.
Sur notre sol aimé le soleil avait lui,
Mais l’ombre, désormais, recouvrait de son voile
Nos champs et nos foyers. Et la dernière étoile,
Dont on cherchait encor les rayons incertains, —
L’espérance, — mourait au fond des cieux éteints ;
Et les Lys n’étaient plus un glorieux trophée.
La France se taisait. Une trompeuse fée
Scellait de ses baisers la bouche de son roi.
Les chants d’amour tuaient les cris du désarroi.
L’iniquité des grands perdait le grand royaume.
Nous étions revenus tour à tour sous le chaume.
Le vainqueur menaçant s’attachait à nos pas ;
Et nous fermions les yeux afin de ne voir pas