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les épis


À une jeune amie


Sur les prés gris, les pâles chaumes,
L’hiver étend ses voiles blancs,
Les fleurs et les plantes, sans baumes,
Ont incliné leurs fronts tremblants.

Des rameaux, des flocons de mousse
Tombent des arbres souffreteux ;
Ils s’en vont où le vent les pousse,
Et nulle trace reste d’eux.

Un souffle a dépouillé mes branches,
Et mon feuillage est dispersé…
Vieillard, où sont donc les revanches
Et les rêves qui t’ont bercé ?

Je me penche dans l’amertume,
Mon printemps ne peut revenir…