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tonkourou


Et toujours le vent pleure. Et d’une âme anxieuse,
Contre l’arbre appuyé, l’homme toujours attend ;
Mais son espoir faiblit. Tout à coup il entend
De la clenche de fer le bruit sec, métallique,
Et la porte s’entrouvre. Une forme angélique
Se penche doucement regardant au dehors.

— C’est elle ! la voilà ! fait-il avec transports,
Jetant à l’ouragan le doux nom de Louise.

La vierge n’entend pas, tant haut mugit la bise,
La voix du bien-aimé qui s’éteint dans la nuit ;
Mais le père Lozet passait tout près, sans bruit ;
Il tressaillit soudain à cet appel étrange.
Muni de sa lanterne, il venait de la grange
Voir si tout était bien. Il surprend l’amoureux.
Léon reste muet.

— Léon, c’est malheureux,
Dit-il en souriant d’un air plein d’ironie,
Que la tempête gronde et ne soit pas finie,
Louise au rendez-vous pourrait aussi venir.

Léon ne disait rien.

— Tu peux en convenir,