Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
tonkourou


Elle craque partout et tombe lourdement.
Une clarté sinistre emplit le firmament,
Déchirant le brouillard comme un éclair sublime,
Et le brasier qui meurt, un instant se ranime.

La flamme sans élans n’a plus d’aiguilles d’or,
Mais de nombreux tisons se réveillent encor
Et glissent sur la neige emportés par la brise,
Pendant que la fumée ondoie, épaisse et grise,
Comme un voile de deuil qui se fend en lambeaux.

Quand les plaisirs impurs, comme de vifs flambeaux,
Ont à nos yeux charmés fait resplendir leurs flammes,
La lumière vacille et s’éteint dans nos âmes,
Et, comme une fumée, on sent monter alors
Les orbes ténébreux des dévorants remords.