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LA VISITE DU CURÉ

Les arbres sont en fleurs et les petits oiseaux
Reviennent à leurs nids dans l’herbe où les roseaux.
C’est mai qui passe avec ses brises attiédies.
On dirait, le matin, d’immenses incendies
Qui jettent, au levant, par-dessus les chalets,
Comme des voiles d’or, leurs radieux reflets.
De joyeuses chansons montent de la chaumière ;
Le cœur s’ouvre, tressaille et s’emplit de lumière.
Avec l’hiver qui fuit s’en va l’anxiété,
Avec le doux printemps s’éveille la gaîté.

Les insectes brillants trottent sur le feuillage ;
Partout les laboureurs ouvrent un noir sillage