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tonkourou

Qui nous montre de loin le chemin de l’honneur !
C’est l’étendard qui porte en ses plis le bonheur !

Comment cet homme grand, dont le puissant langage
Des saintes libertés nous apportait le gage,
Est-il resté courbé sous le joug de l’erreur ?
Comment cet homme fort qui semait la terreur
Et voyait, à son nom, fuir l’ennemi suprême,
N’a-t-il, dans son orgueil, pu se vaincre lui-même ?
Et lui qui d’espérer nous faisait un devoir
Comment s’endormit-il d’un sommeil sans espoir ?

Mais respect au tombeau. Silence donc, ma lyre !
Au fond des cœurs troublés notre Dieu seul peut lire.
Et quand son prêtre saint se retire en pleurant,
Son ange veille encore au chevet du mourant.



Le peuple de ses droits commençait la conquête :
C’était le tour du glaive après l’humble requête.
Plus ardente au combat, la jeunesse surtout,
Pour secouer les fers se levait de partout.
Léon était touché de cet élan sublime.
Il voyait son pays sur le bord de l’abîme