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tonkourou

Et cet amour nouveau, l’amour de tous les siens,
Lui semblait le plus noble et le premier des biens.

Il parlait des devoirs de celui qui gouverne
Et de la lâcheté d’un peuple qui prosterne
Devant la tyrannie un front toujours craintif.
Il pleurait sur le sort de son pays captif,
Démasquait l’ennemi, flétrissait le despote,
Et se faisait l’écho du plus grand patriote.

Les jeunes gens aimaient ses éloquents discours.
Ils voulaient de leurs bras apporter le secours
Pour rendre au sol natal la liberté divine.
Les vieillards refroidis, pliés à la routine,
N’entendaient pas sans peur gronder en ce moment,
Au fond des cœurs en feu, le nouveau sentiment.
Beaucoup le combattaient. Lozet plus que les autres
De la révolte fière insultait les apôtres.