Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

xiv

LES CHASSEURS

Les jours coulaient ainsi que les vagues du fleuve.
L’hiver jetait encore une tenture neuve,
Comme un manteau de lys, sur les bancs de galets.
Le soleil du printemps fondra, de ses reflets,
Les flocons argentés que l’hiver noue aux branches,
Mais quel soleil, jamais, fondra les mèches blanches
Que l’hiver de la vie attache sur vos fronts,
Ô débiles vieillards ?
Rameaux, cimes, vieux troncs,
Vous secouerez un jour votre torpeur morbide
Et vous reverdirez ! Une sève rapide
Dans vos veines courra comme un sang généreux ;
Vous étendrez encor vos feuillages ombreux