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LE TRAÎNEAU

Après s’être munis de harpons et d’amorces,
À quelque temps de là, pour la chasse des morses
Partirent en chantant les esquimaux hardis,
Les trappeurs étrangers dans le glacé taudis
Restèrent seuls tous deux.
Or, sur des peaux soyeuses
Lanctôt s’endort, rêvant de forêts giboyeuses,
Et Léon suit, pensif, avec d’humides yeux,
L’aurore boréale étalant dans les cieux,
Avec d’étranges bruits, les replis de ses voiles.
Devant tant de splendeurs se cachaient les étoiles.

Tantôt c’était un feu qui léchait de ses dards
L’azur sombre du ciel ; tantôt des étendards